Selon la dernière enquête de conjoncture du Haut-Commissariat au Plan (HCP), l'Indice de Confiance des Ménages (ICM) s'est établi à 53,6 points au troisième trimestre 2025, contre 54,6 points un trimestre plus tôt. Malgré cette légère baisse, l'indice reste nettement supérieur à son niveau de 46,2 points enregistré à la même période de 2024. La perception du niveau de vie reste globalement pessimiste : près de 78 % des ménages estiment qu'il s'est dégradé au cours des douze derniers mois, contre à peine 5 % qui constatent une amélioration. Pour les douze mois à venir, plus d'un ménage sur deux (51,4 %) redoute une nouvelle détérioration. En cause : la cherté persistante des produits de base et la lente reprise du pouvoir d'achat. Les prix alimentaires, en particulier, continuent de peser lourdement sur le moral des ménages. Près de 96 % affirment avoir constaté une hausse au cours de l'année écoulée, et plus de 80 % s'attendent à de nouvelles augmentations dans l'année à venir. Bonne nouvelle toutefois : la perception du marché du travail s'améliore légèrement. Si 70,5 % des ménages anticipent encore une hausse du chômage, cette proportion reste inférieure à celle observée en 2024 (76,3 %). Le solde d'opinion sur cet indicateur progresse donc, traduisant une confiance prudente dans la dynamique de l'emploi, notamment portée par les investissements industriels récents. Malgré un climat économique plus stable, les ménages demeurent réticents à engager de grandes dépenses. Près de 70 % jugent le moment inopportun pour acheter des biens durables. Le HCP note toutefois une amélioration progressive de ce sentiment, reflet d'une conjoncture moins tendue qu'en 2024. Situation financière. Encore fragile, mais moins dégradée Sur le plan financier, 59 % des ménages affirment que leurs revenus couvrent leurs dépenses, tandis que près de 39 % déclarent devoir s'endetter ou puiser dans leur épargne. Seuls 2,3 % parviennent à épargner une partie de leurs revenus. Malgré tout, les signaux sont légèrement positifs : la perception de la situation financière actuelle s'améliore par rapport à l'an dernier, et les ménages se montrent un peu plus confiants quant à leur avenir, même si le solde d'opinion reste négatif (-10 points). La capacité à épargner reste le talon d'Achille des foyers marocains. Neuf ménages sur dix jugent improbable de pouvoir mettre de l'argent de côté au cours des douze prochains mois. Ce pessimisme traduit une fragilité budgétaire persistante, malgré une inflation mieux maîtrisée et une conjoncture économique plus stable.