Le Maroc a absorbé 89 700 tonnes de blé russe en août, soit une progression de 50 % par rapport à l'an passé, pour une valeur estimée à 211 millions de dirhams. Cette hausse place le royaume parmi les principaux acheteurs africains du grain russe, selon des informations consultées par Barlamane.com. Les données de surveillance de l'Union céréalière de Russie (RGU) révèlent que la chute des exportations russes de grains s'est ralentie en août, après une dégringolade spectaculaire en juillet. L'analyste en chef de la RGU, Eléna Tchourina, a précisé que «le mois de juillet, premier du cycle 2025-2026, avait enregistré 2,978 millions de tonnes exportées, soit une contraction de 51,5 % sur un an, alors qu'à la fin août, la baisse se limitait à 34 %». En août, les expéditions se sont établies à 5,492 millions de tonnes, dont 4,848 millions de tonnes de blé. Les flux de blé se redéploient selon les destinations La RGU a noté que «l'exportation d'orge a atteint 439 000 tonnes en août, en recul de 45 %, tandis que le maïs a reculé de 26 % à 205 000 tonnes». Pour les deux premiers mois de la campagne, le total exporté s'élève à 8,4 millions de tonnes, soit 3,8 millions de moins qu'un an auparavant, dont 3,9 millions de tonnes de blé, en diminution de 3,3 millions. Concernant la répartition géographique, l'organisation a précisé que «le blé russe a été expédié vers 37 pays en août, contre 54 l'an passé». L'Egypte est demeurée le premier acquéreur avec 824 000 tonnes, en net recul face aux 1,419 million de tonnes de 2024. Israël a importé 470 000 tonnes, un chiffre en hausse de 5 %, tandis que la Turquie a divisé par deux ses volumes à 319 000 tonnes. La RGU a souligné que «le Kenya a accru ses importations de 69,7 % pour atteindre 271 500 tonnes, la Libye de 13 % avec 202 000 tonnes, les Emirats arabes unis multipliant par 2,7 leurs achats à 197 000 tonnes, et le Nigeria augmentant de 10 % à 174 000 tonnes». D'autres destinations africaines comme la Tanzanie (163 000 tonnes, +16 %) et le Soudan (126 700 tonnes, multiplié par 1,9) se sont distinguées. Dans ce tableau, le Maroc se place juste derrière ces grands acheteurs africains, avec 89 700 tonnes, en forte progression. En contrepoint, «les expéditions vers le Bangladesh se sont contractées de moitié à 196 600 tonnes et celles vers l'Arabie saoudite de 27 % à 185 000 tonnes». Les prix russes se replient face à la concurrence française et américaine La RGU a encore noté que «l'orge russe n'a été expédiée qu'à huit pays, contre dix-huit l'an passé». L'Iran s'est affirmé comme principal acheteur avec 185 000 tonnes, presque le double des volumes de 2024, tandis que la Turquie a accru ses achats à 78 200 tonnes, soit près de six fois plus. En revanche, l'Arabie saoudite a réduit ses acquisitions de 77 % à 80 300 tonnes. Pour le maïs, seuls quatre pays ont reçu des cargaisons : l'Iran (160 000 tonnes, -8 %), la Turquie (175 000 tonnes, -50 %), et la Chine (10 000 tonnes, multiplié par 1,6). Sur le plan logistique, «le port de Novorossiïsk est demeuré le premier débouché avec 2,442 millions de tonnes exportées, mais en baisse de 10 % sur un an». Les prix se sont aussi infléchis. La RGU a indiqué que «le prix FOB du blé russe à Novorossiïsk a reculé de 241 dollars la tonne au 1er août à 235 dollars au 31 août, restant toutefois supérieur aux 212 dollars observés un an plus tôt». En roubles, les cours intérieurs sont tombés à 13 000 roubles la tonne hors taxe à la fin du mois, contre 13 800 début août, ce qui correspond à 178 dollars la tonne, soit 5,8 % de moins qu'auparavant mais 15 % de plus qu'en août 2024. Les baisses les plus sensibles ont concerné le sud et la région de la Volga où les prix ont perdu entre 300 et 400 roubles la tonne. Sur la scène internationale, la RGU a observé que «le blé russe s'échangeait plus cher que le blé français à la fin août, de quatre dollars la tonne, alors qu'un an plus tôt il se négociait vingt-deux dollars moins cher». Le 31 août, le blé français s'affichait à 231 dollars la tonne, en léger repli, et le blé américain à 227 dollars, en hausse de 5 % sur un an.