La publication, par le quotidien français Le Monde, de plusieurs articles consacrés à la monarchie marocaine ulcère même en Espagne. Selon El Economista, même la presse espagnole s'est «étonnée» du ton adopté par le journal français, qui évoquait une «atmosphère de fin de règne» et des tensions internes autour de la succession, sans appui factuel et sans éléments tangibles. Face à ces propos, l'Association nationale des médias et éditeurs (ANME), rappelle El Economista, a dénoncé ce qu'elle a présenté comme «des attaques hostiles dirigées contre l'institution monarchique, socle de la nation marocaine». D'après le quotidien espagnol, «les formulations du journal parisien, mentionnant les supposées limitations physiques du souverain et des dissensions supposées au sein de l'appareil de pouvoir, ont déclenché une réaction immédiate à Rabat où la défense de la stabilité institutionnelle est perçue comme une exigence prioritaire.» Le souverain chérifien veille sur tout Le roi Mohammed VI venait a repris ses activités officielles après plusieurs semaines de villégiature à Tétouan. «Le roi avait prononcé en juillet le discours de la Fête du Trône et, avant, a présidé une Fête du sacrifice restreinte en raison de la sécheresse», rapporte El Economista. Le jeudi suivant, le roi s'est montré à la mosquée Hassan de Rabat pour la célébration de la naissance du prophète Mohammad. Toujours selon la même source, «il est arrivé accompagné de son fils, le prince héritier Moulay Hassan et de son frère, Moulay Rachid ; il a marché sans difficulté et salué de nombreux dignitaires lors d'un long cérémonial». Le message recherché était celui d'une continuité dynastique et d'une normalité retrouvée. En tant que Commandeur des croyants, le roi Mohammed VI a présidé la remise de distinctions aux lecteurs du Coran et aux muezzins. El Economista note que «la presse marocaine, des organes d'Etat aux publications privées, a exprimé une défense quasi unanime du monarque, seules de rares voix isolées soulignant que l'opacité sur son état de santé favorisait les lectures venues de l'étranger.» Dans ce climat, même l'ancien chef du gouvernement Abdelilah Benkirane a pris la défense du roi. Toujours selon le quotidien espagnol, il a affirmé que «la monarchie gouverne le Maroc depuis douze siècles», reprenant la rhétorique officielle qui dépeint toute critique extérieure comme une atteinte à la souveraineté nationale. Pour El Economista, «cet épisode révèle la complexité d'un système politique largement structuré autour de la personne du souverain où chaque apparition du roi Mohammed VI devient porteuse d'un sens symbolique».