Quelque 7,2 millions inscrits devront départager 17 candidats en lice pour la présidentielle, élire 229 députés aux législatives et pourvoir 509 sièges de conseillers municipaux. Le Malawi, un des pays les plus pauvres du monde, est passé dernièrement par des années particulièrement éprouvantes, aggravées par le Covid-19, le cyclone Freddy ayant fait 1200 morts en 2023, et la sécheresse qui a frappé l'Afrique australe en 2024. Ces catastrophes ont provoqué une flambée des prix alimentaires et plongé de nombreux Malawiens dans l'extrême pauvreté, au moment où la crise s'est exacerbée par un manque de devises étrangères, la dévaluation de la monnaie nationale, des pénuries de carburant et de fréquentes coupures d'électricité. Selon un sondage Afrobarometer (2024), 58 % des citoyens citent la faim et les pénuries alimentaires comme problème majeur, 28 % la vie chère et l'agriculture, et 26 % la santé. En zones rurales, la sécurité alimentaire prime. En zones urbaines, l'inflation est la principale inquiétude. Signe révélateur, un nombre record de 260 candidats indépendants se présentent aux législatives, dépassant les partis traditionnels. L'actuel président, Lazarus Chakwera (70 ans), brigue un second mandat, devant son principal rival Peter Mutharika, un octogénaire qui a déjà occupé la magistrature suprême de cette nation enclavée d'Afrique australe, dont la moitié de la population (plus de 21 millions d'habitants) a moins de 35 ans. Parmi les autres candidats figurent également l'ex-présidente Joyce Banda (Parti du Peuple), l'actuel vice-président Michael Usi (Odya Zake Alibe Mlandu), et l'ancien gouverneur de la Banque centrale du Malawi Dalitso Kabambe du Mouvement uni pour la transformation (UTM). Les résultats de l'élection présidentielle seront annoncés au plus tard le 24 septembre, alors que ceux des législatives seront proclamés au plus tard le 30 septembre. Le déroulement des élections sera suivi par des observateurs de l'Union africaine, de la SADC, du COMESA et de l'Union européenne.