La Banque mondiale et S&P Global Market Intelligence ont publié, le 23 septembre, la dernière édition de l'indice de performance des ports à conteneurs (CPPI). Ce classement, qui mesure l'efficacité de 405 terminaux à travers le monde, consacre de nouveau le port marocain de Tanger Med comme l'un des tout premiers hubs internationaux. Le rapport explique que «les vingt ports affichant le meilleur score CPPI en 2024 sont présentés dans un tableau qui met en évidence leurs temps d'escale nettement supérieurs à la moyenne mondiale.» L'étude insiste sur le fait que «les ports les mieux classés sont, dans leur grande majorité, des plates-formes d'exportation et de transbordement de tout premier ordre.» Dans ce palmarès, Tanger Med occupe la cinquième place mondiale avec un score de 135,8 points. Il se situe juste derrière Dalian en Chine (136,5 points) et devant Mawan, également en Chine (133 points). Le tableau précise que «Yangshan (Chine) arrive premier avec 146,3 points, suivi de Fuzhou (139,2), Port Saïd en Egypte (137,4), Dalian (136,5), puis Tanger Med (135,8).» Le port marocain devance ainsi plusieurs géants asiatiques, dont Guangzhou (130,2), Ningbo (127,9) et Tanjung Pelepas en Malaisie (118,3). Cette présence dans le cercle restreint des cinq premiers ports de la planète confirme la trajectoire exceptionnelle de Tanger Med, déjà reconnu pour ses volumes traités (8,6 millions d'EVP en 2023 pour une capacité annuelle d'environ 9 millions). L'étude souligne par ailleurs que «la grande majorité des ports du monde se situent en dehors de ce groupe d'élite.» Dans ce panorama, Casablanca, deuxième port à conteneurs du royaume, est relégué très bas dans le classement, au 329e rang mondial, avec un score de seulement 39,8 points. Le rapport note que «Casablanca n'a enregistré que 253 escales de navires en 2023,» quand Tanger Med en a accueilli plus de 3 000. Ce contraste illustre la centralisation des flux conteneurisés au Maroc. Le CPPI mentionne que «le panel mondial se compose de 405 ports à conteneurs,» et seuls Tanger Med et Casablanca y figurent pour le royaume. Les autres terminaux marocains, tels qu'Agadir, Jorf Lasfar ou Nador, spécialisés dans des trafics plus réduits ou ciblés (produits agricoles, phosphates, énergie), ne franchissent pas le seuil requis pour apparaître dans le classement. Tanger Med, pivot régional et africain La Banque mondiale explique que «le CPPI mesure l'efficacité en se fondant sur les temps de passage des navires et la fluidité des opérations portuaires.» Le rapport insiste sur le fait que «les ports les plus performants se situent pour la plupart en Asie, mais certains d'entre eux en Afrique et au Moyen-Orient occupent désormais une place de premier plan.» Le rapport 2024 de la Banque mondiale et de S&P Global Market Intelligence sur la performance des ports à conteneurs offre une lecture détaillée des dynamiques logistiques mondiales et confirme la singularité du complexe marocain de Tanger Med au sein du bassin méditerranéen. Dès l'introduction, les auteurs soulignent que «l'Indice de performance des ports à conteneurs (CPPI) constitue aujourd'hui le repère statistique le plus complet pour évaluer l'efficacité opérationnelle des plates-formes maritimes». Le document, publié dans sa cinquième édition, «se fonde sur plus de 405 ports, 175 000 escales et 257 millions de mouvements de conteneurs observés sur la période 2023-2024». Les responsables de la Banque mondiale précisent que «l'indice mesure le temps total écoulé entre l'arrivée d'un navire dans le port et son départ, en intégrant chaque étape du traitement des conteneurs, de l'accostage aux opérations de manutention». Cette approche, affirment-ils, «vise à identifier les ports qui réussissent à limiter les délais et à fluidifier la chaîne maritime internationale». Le rapport rappelle que «de multiples facteurs influencent l'efficacité portuaire, depuis la profondeur des quais et la disponibilité des grues jusqu'à l'organisation logistique et la qualité des liaisons terrestres». Toutefois, le CPPI se concentre volontairement sur «l'expérience directe des transporteurs maritimes mesurée par les temps d'escale réels». Les auteurs notent que «la granularité de l'indice permet de comparer des ports de taille très différente, des grands hubs mondiaux aux plates-formes régionales». La Banque mondiale et S&P Global soulignent que cette démarche «n'a pas pour objet de dresser un classement définitif mais d'offrir aux décideurs, opérateurs et investisseurs une base empirique pour améliorer les performances». La méthodologie distingue deux versions de l'indice : «un classement fondé sur des modèles statistiques avancés et un autre, plus simple, reposant sur les moyennes arithmétiques des temps observés». Le rapport précise que «les deux approches aboutissent généralement à des résultats convergents, mais l'indice fondé sur le modèle fournit une hiérarchie plus robuste face aux variations de volume». Il est également rappelé que «les résultats annuels sont établis sur l'année civile 2023, tandis que la comparaison 2020-2024 permet d'identifier les tendances de moyen terme». La Banque mondiale rappelle que «l'efficacité portuaire ne se mesure pas uniquement par la capacité brute mais par la capacité d'un port à traiter rapidement un grand nombre de navires». À cet égard, «les ports d'Asie orientale dominent encore largement, mais des acteurs émergents en Afrique et en Amérique latine montrent que des progrès rapides sont possibles». Le texte insiste sur le fait que «le Maroc figure parmi les rares pays en développement à disposer d'un port qui rivalise en permanence avec les géants asiatiques et européens en termes de rapidité opérationnelle». Selon la Banque mondiale, «l'existence d'un tel hub offre un avantage structurel à l'économie marocaine, en facilitant la connexion aux chaînes d'approvisionnement mondiales et en attirant des flux de transbordement massifs».