Le Royaume s'impose comme l'un des marchés les plus dynamiques de la région MENA pour les poids lourds. Troisième importateur régional avec 43.000 unités en 2024, soit une progression annuelle d'environ 10 %, il confirme le rôle stratégique de la logistique et du transport dans son développement économique. Le marché des camions connaît un essor remarquable dans le Royaume, au point de figurer parmi les plus dynamiques de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA). Avec 43.000 unités importées en 2024, soit 11 % des volumes régionaux, le pays se hisse au troisième rang des importateurs derrière la Turquie et l'Arabie saoudite. Selon l'étude publiée par Indexbox, la croissance annuelle atteint +9,6 % en volume, un rythme qui place le Royaume parmi les marchés les plus prometteurs de la région. Cette vitalité reflète l'expansion rapide des activités logistiques, du transport routier et de la distribution. Elle s'inscrit également dans un contexte d'investissements massifs dans les infrastructures, qu'il s'agisse des autoroutes, des plateformes portuaires ou des zones logistiques, qui soutiennent la demande en véhicules utilitaires et poids lourds. En matière de consommation, le Royaume représente désormais 10 % du marché régional, avec 77.000 unités en circulation en 2024. La Turquie domine largement avec 322.000 unités, soit 43 % du total, tandis que l'Arabie saoudite en compte 115.000 (15 %). Viennent ensuite le Maroc, suivi de l'Irak (59.000 unités) et de l'Iran (44.000 unités). L'étude note que, sur les dix dernières années, la progression marocaine a été l'une des plus rapides de la zone MENA, à comparer à l'évolution modeste de l'Arabie saoudite (+1,4 % par an) ou le recul enregistré en Irak (-3,3 % par an). Lire aussi : Le Maroc passe à la vitesse supérieure avec la production de camions poids lourds Au niveau régional, la consommation globale s'est élevée à 742.000 camions en 2024. Les projections tablent sur 793.000 unités d'ici 2035, soit une croissance moyenne de +0,6 % par an. En valeur, le marché passerait de 21,4 milliards de dollars à 23,3 milliards sur la même période. Ces niveaux demeurent toutefois inférieurs aux records de 2013, année où la région avait atteint 926.000 unités pour 25,9 milliards de dollars. S'agissant des importations, le Royaume se place en troisième position avec 43.000 unités, derrière la Turquie (101.000 unités, 26 %) et l'Arabie saoudite (69.000 unités, 18 %). Il devance l'Irak (34.000), les Emirats arabes unis (26.000) et l'Algérie (21.000). L'ensemble des importations régionales a totalisé 393.000 camions pour une valeur de 11,1 milliards de dollars. Là encore, le niveau reste en deçà du record de 2013 où les volumes avaient atteint 510.000 unités pour 17,1 milliards de dollars. Le prix moyen des importations s'est établi à 28.000 dollars l'unité, soit une baisse de -15,4 % par rapport à 2023. Les camions lourds de plus de 20 tonnes figurent parmi les plus coûteux, alors que les modèles ni diesel ni à allumage par étincelle restent les moins onéreux. Côté exportations, le prix moyen avoisine 27.800 dollars par véhicule. Les camions légers diesel et semi-diesel de moins de 5 tonnes dominent les flux, représentant 64 % des importations et 88 % des exportations régionales, preuve de leur rôle central dans la logistique et la distribution urbaine. Sur le plan industriel, la production reste très concentrée. La Turquie écrase la concurrence avec 456.000 unités produites en 2024 (76 % du total), suivie par l'Iran avec 78.000 unités (13 %). Le Royaume se limite à 17.000 unités, soit à peine 2,9 % de la production régionale. Cette faiblesse structurelle souligne la dépendance du pays vis-à-vis des importations pour répondre à une demande en pleine expansion. Quant aux exportations régionales, elles se sont élevées à 249.000 unités en 2024, pour une valeur de 6,9 milliards de dollars. Là encore, la Turquie domine sans partage avec 217.000 unités exportées (87 % du total), suivie des Emirats arabes unis (12.000 unités). Les autres pays producteurs, dont le Maroc, jouent encore un rôle mineur. Au final, l'étude d'Indexbox met en lumière deux tendances fortes : la montée en puissance du Royaume comme marché de consommation et d'importation de poids lourds, et la concentration industrielle qui maintient certains pays dans une position de dépendance. Si la croissance actuelle traduit l'essor des activités logistiques et de transport, elle soulève aussi la question des perspectives de développement d'une production locale capable d'accompagner durablement cette dynamique.