Le Maroc a officiellement transmis à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) sa troisième contribution déterminée au niveau national (NDC 3.0), qui trace une voie de réduction de 53 % des émissions de gaz à effet de serre d'ici 2035 et engage le pays sur une trajectoire de neutralité carbone à l'horizon 2050. Ce texte confirme la position de Rabat comme acteur de premier plan dans la gouvernance climatique mondiale, à la veille des prochaines négociations de la Conférence des parties (COP). Une architecture climatique fondée sur la décarbonation et la justice sociale Leïla Benali, ministre de la transition énergétique et du développement durable, a souligné que «cette vision incarne la volonté du Maroc de conjuguer action climatique, équité sociale et progrès technologique.» Elle a ajouté que «le pays associe la décarbonation à la création d'emplois pérennes et à une transition équitable pour toutes les régions.» Le texte identifie sept domaines prioritaires : énergie, transport, industrie, bâtiment, agriculture, gestion des déchets et foresterie. Il prévoit une progression notable des capacités en énergies renouvelables, une électrification accrue du transport, une amélioration de l'efficacité énergétique et une adaptation progressive des procédés industriels aux exigences de sobriété carbone. Une planification climatique adossée à l'adaptation et au financement durable La contribution marocaine accorde une attention particulière aux conséquences du dérèglement climatique : raréfaction de l'eau, sécheresse, fragilité des terres agricoles et vulnérabilité des zones côtières. Plus d'une centaine de projets ont été recensés et intégrés dans la planification nationale, traduisant une volonté d'anticipation et de maîtrise des risques. L'ensemble des besoins financiers est estimé à 96 milliards de dollars, répartis entre mesures nationales et actions conditionnées à un appui international. Plus de 190 projets à portée opérationnelle ont été identifiés pour concrétiser ces engagements. Le processus d'élaboration a réuni plus de soixante réunions de concertation, associant administrations, entreprises, milieux scientifiques et société civile, dont plus de la moitié de participantes, signe d'une gouvernance ouverte et équilibrée. Selon un représentant de la CCNUCC, «le Maroc prouve qu'une politique climatique éclairée peut concilier développement équitable, essor économique et sauvegarde de la nature.» Par la cohérence de sa vision, le Royaume confirme son rôle de référence continentale, unissant rigueur scientifique, ambition écologique et exigence sociale. L'examen de la NDC 3.0 sera conduit dans le cadre du dispositif élargi de transparence tandis que les autorités nationales veilleront à son suivi par des mécanismes de coordination et la publication régulière de rapports garantissant l'alignement des actions sur les engagements climatiques mondiaux.