Le dernier rapport du cabinet international Renub Research sur le marché marocain du dessalement de l'eau indique que «le secteur devrait croître de manière significative, passant de 400 millions de dollars en 2024 à 850 millions de dollars d'ici 2033, avec un taux de croissance annuel composé (CAGR) de 8,74 % de 2025 à 2033». Le document souligne que «la rareté de l'eau, les investissements publics, l'intégration des énergies renouvelables, les progrès technologiques et la demande croissante en eau durable pour les centres urbains» constituent les moteurs essentiels de cette expansion. Selon le rapport, le gouvernement marocain a placé le dessalement au cœur de sa politique hydrique pour faire face «aux sécheresses prolongées, à l'épuisement des nappes phréatiques et à l'accroissement de la demande en eau des populations urbaines et agricoles». Les grandes agglomérations telles que Casablanca, Agadir et Safi voient se développer de vastes projets visant à garantir «un approvisionnement constant pour les usages résidentiels, industriels et agricoles». Les partenariats entre secteur public et acteurs privés sont présentés comme déterminants, permettant «d'attirer les investissements nationaux et étrangers, de stimuler l'innovation et d'améliorer l'efficacité opérationnelle». Néanmoins, le rapport met en garde que «les coûts initiaux élevés, les exigences techniques et la distribution équitable de l'eau demeurent des obstacles majeurs». Progrès technologiques et recours aux énergies renouvelables La technologie de l'osmose inverse (OI) demeure au centre du dessalement marocain. Le rapport indique que «les innovations récentes permettent de réduire la consommation énergétique, d'améliorer les performances des membranes et de prolonger la durée de vie des installations». L'automatisation, les systèmes de récupération d'énergie et les prétraitements sophistiqués contribuent «à simplifier l'exploitation, à réduire les coûts d'entretien et à améliorer la qualité de l'eau». L'intégration des énergies renouvelables figure également au rang des priorités nationales. Le rapport précise que «l'utilisation de l'énergie solaire et éolienne diminue les coûts opérationnels, réduit les émissions de gaz à effet de serre et aligne la production d'eau sur les objectifs climatiques du pays». L'usine solaire d'Agadir illustre parfaitement «la possibilité de produire de l'eau à grande échelle de manière durable». Projets emblématiques et perspectives régionales Le Programme national pour l'alimentation en eau potable et l'irrigation 2020–2027 (PNAEPI), dans le cadre du Plan national de l'eau 2020–2050 (PNE), a récemment bénéficié d'un financement de 14,3 milliards de dollars, mettant l'accent sur «l'investissement dans des infrastructures de dessalement durables». Le projet phare de Casablanca-Settat fournira jusqu'à 300 millions de mètres cubes annuels à environ 7,5 millions d'habitants. Le rapport précise que «la première phase, opérationnelle fin 2026, produira 548 000 mètres cubes par jour, tandis que la seconde, prévue mi-2028, portera la capacité à 822 000 mètres cubes quotidiens». D'un coût total de 143 milliards de dirhams, l'usine fonctionnera exclusivement grâce aux énergies renouvelables et à l'osmose inverse, incarnant «l'engagement national en faveur du développement durable». À l'échelle régionale, l'Oriental renforce ses infrastructures, avec l'usine de Nador, d'une capacité annuelle de 250 millions de mètres cubes, et un accord avec Lipu Industry de Chine pour une extension de 548 000 tonnes par jour, contribuant à l'objectif de «1,5 milliard de mètres cubes d'eau dessalée par an d'ici 2030». L'Ouest, comprenant Casablanca et Safi, bénéficiera également de ces initiatives, le rapport indiquant que «la mise en service complète de l'usine de Casablanca d'ici 2028 fournira 300 millions de mètres cubes annuels, tandis que Safi atteindra une capacité journalière de 86 400 mètres cubes».