Le Maroc et la Mauritanie viennent d'acter une avancée majeure dans leur partenariat académique avec l'annonce de l'ouverture, à Nouakchott, d'une antenne de l'Ecole marocaine des sciences de l'ingénieur (EMSI), première institution privée d'ingénierie reconnue par l'Etat marocain. Cette implantation, officialisée par le ministère mauritanien de l'enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l'innovation (MHESRI), symbolise l'essor d'une coopération universitaire africaine fondée sur le partage du savoir et la circulation des compétences. Fondée en 1986, l'EMSI octroie des diplômes accrédités équivalents à ceux des établissements publics marocains. Le directeur de l'enseignement supérieur au MHESRI, Mohamed El Amine Ould Hamady, a qualifié ce projet de «démarche pionnière ouvrant la voie à une nouvelle forme de collaboration Sud-Sud», estimant qu'il contribuerait à rehausser le niveau scientifique national. Une extension académique à portée continentale Le président-directeur général du réseau universitaire Honoris, Hassan Filali, dont l'EMSI est membre, a salué la décision mauritanienne d'accueillir «une institution marocaine d'ingénierie qui apportera une contribution décisive à l'avenir de la jeunesse mauritanienne, tout en plaçant Nouakchott parmi les capitales émergentes du savoir en Afrique». Ce campus constituera le premier établissement marocain en Mauritanie et le quatrième à l'étranger après les antennes de l'Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P) aux Etats-Unis, en France et au Canada, conçues pour relier le Maroc à l'Afrique, à l'Europe et à l'Amérique du Nord. L'implantation de l'EMSI s'aligne sur le plan quinquennal mauritanien pour la recherche et l'innovation et sur la stratégie décennale pour l'enseignement supérieur, qui entendent faire de la connaissance un instrument de transformation économique. L'école proposera des programmes d'ingénierie adaptés aux besoins locaux : génie informatique et réseaux, automatisation et informatique industrielle, génie civil et construction, travaux publics, génie électrique et systèmes intelligents. Un vecteur de savoir et de cohésion sociale L'ancien chercheur à l'Université de Nouakchott, Mohamed Yeslem Elbagher, a estimé dans des déclarations à la presse que «la création de cette antenne augmentera l'offre universitaire et permettra à plus d'étudiants mauritaniens de suivre leurs études sur le territoire national», ajoutant qu'«elle contribuera au développement des capacités scientifiques, à la formation de diplômés immédiatement opérationnels et à la diffusion de la culture de l'innovation, au service du développement durable». Selon M. Elbagher, «l'ouverture d'un campus de l'EMSI en Mauritanie épargnera aux étudiants les lourdes dépenses liées à des études à l'étranger et freinera la fuite des compétences», jugeant qu'elle favorisera «l'émergence d'ingénieurs et de scientifiques autochtones capables de produire un savoir local au service d'une économie fondée sur la connaissance et du progrès durable».