Le roi Mohammed VI, accompagné du prince héritier Moulay El Hassan, a présidé lundi à Nouaceur la cérémonie de présentation et de lancement des travaux du nouveau complexe industriel de moteurs d'avions du groupe français Safran, un ensemble d'envergure mondiale appelé à faire du Maroc l'un des pôles majeurs de la motorisation aéronautique. Implanté au cœur de la zone industrielle intégrée Midparc, dédiée aux métiers de l'aéronautique et de l'espace, le complexe comprendra deux unités distinctes : une usine d'assemblage et d'essais de moteurs d'avions de ligne de type LEAP-1A (Leading Edge Aviation Propulsion), et un site consacré à la maintenance et à la réparation de moteurs de nouvelle génération. Une implantation stratégique pour Safran Le ministre de l'industrie et du commerce, Ryad Mezzour, a déclaré que «grâce à la vision royale, le Maroc est devenu une destination mondiale incontournable pour les industries de haute technologie», rappelant que le chiffre d'affaires à l'export du secteur aéronautique est passé de moins d'un milliard de dirhams en 2004 à plus de 26 milliards en 2024. Le responsable a précisé que l'usine de maintenance, d'un coût de 1,3 milliard de dirhams (MMDH), disposera d'une capacité annuelle de 150 moteurs et générera environ 600 emplois directs d'ici 2030. L'unité d'assemblage, estimée à 2,1 MMDH, pourra produire 350 moteurs LEAP-1A par an et créera 300 postes hautement qualifiés à l'horizon 2029. Selon M. Mezzour, «ce projet fera du Maroc le second site mondial de production du moteur LEAP-1A», confortant la place du de Rabat dans la chaîne de valeur des motoristes aéronautiques et attirant de nouveaux équipementiers autour du pôle de Nouaceur. Une coopération franco-marocaine exemplaire Le président du conseil d'administration de Safran, Ross McInnes, a salué la présence du souverain, y voyant «le témoignage de l'attention constante que le monarque porte au développement industriel du Maroc et à l'excellence de l'environnement d'investissement qu'il promeut». M. McInnes a ajouté : «Safran ne produit pas au Maroc, mais avec le Maroc», insistant sur la complémentarité entre les deux partenaires. Le directeur général du groupe, Olivier Andriès, a pour sa part indiqué que «le choix du Maroc s'explique par la qualité de ses ingénieurs, la modernité de ses infrastructures et la stabilité de son cadre économique». Il a précisé que l'ensemble des projets en cours, y compris les extensions de trois autres sites, représente plus de 350 millions d'euros d'investissement, appelés à générer «des milliers d'emplois dans l'écosystème aéronautique national». Trois conventions et un symbole technologique Au cours de la cérémonie, le roi Mohammed VI a présidé la signature de trois accords. Le premier, un protocole d'accord entre l'Etat marocain et Safran, scelle les engagements relatifs à l'installation de l'usine d'assemblage. Le deuxième, un mémorandum d'entente, porte sur l'approvisionnement en énergies renouvelables des sites du groupe. Le troisième, signé entre la Caisse de dépôt et de gestion (CDG), Safran Aircraft Engines, MEDZ et Midparc, formalise l'implantation du projet à Nouaceur. Le roi a ensuite dévoilé le moteur LEAP-1A, symbole de la nouvelle génération de propulseurs civils, avant de poser pour une photographie avec des élèves de l'Institut des métiers de l'aéronautique (IMA), futurs techniciens du site. Acteur mondial des moteurs pour avions court et moyen-courrier et troisième acteur aéronautique au monde hors avionneurs, Safran entérine par cette implantation un partenariat de vingt-cinq ans avec le Maroc, issue de la montée en puissance d'une filière aéronautique désormais considérée comme l'une des plus performantes de la rive sud de la Méditerranée.