Le Forum mondial de lutte contre le terrorisme (GCTF, Global Counterterrorism Forum), plate-forme multilatérale de coopération civile pour la prévention et la lutte contre le terrorisme, a tenu à Doha sa vingt-cinquième réunion du comité de coordination, sous la coprésidence de l'Egypte et de l'Union européenne (UE). Accueilli par le ministère des affaires étrangères du Qatar, l'événement a réuni plus de quatre-vingts hauts représentants et experts internationaux. Selon le communiqué, les échanges ont porté sur les engagements du GCTF à poursuivre la lutte contre le terrorisme en Afrique, «en s'appuyant sur des approches globales et menées par des acteurs civils». Les coprésidents ont, à ce titre, réaffirmé la priorité donnée à l'Afrique au sein du mandat conjoint Egypte–UE. Le forum a également vu la présentation de nouveaux outils pratiques consacrés à l'éducation pour la prévention de l'extrémisme violent, à la lutte contre l'usage d'engins explosifs improvisés en Afrique de l'Ouest, et à la protection des témoins et des magistrats. Les groupes de travail pour l'Afrique de l'Est et l'Afrique de l'Ouest ont exposé leurs priorités, parmi lesquelles «la lutte contre le financement du terrorisme», devenue, selon les participants, «une préoccupation pressante pour les Etats et la communauté internationale». Ils ont également évoqué la prévention et la réduction de l'extrémisme violent «par la communication stratégique, le désengagement, la réinsertion et la réhabilitation» Le Maroc et l'Union européenne lancent des outils pédagogiques contre l'extrémisme violent La réunion de Doha a été marquée par la présentation de ressources élaborées pour renforcer la prévention mondiale du terrorisme. L'Initiative sur l'éducation pour la prévention et la lutte contre l'extrémisme violent conduisant au terrorisme, dirigée conjointement par l'Union européenne et le Maroc, en partenariat avec le Centre international d'excellence pour la lutte contre l'extrémisme et le terrorisme (Hedayah), a exposé de nouveaux instruments destinés à rendre opérationnel le Mémorandum d'Abou Dhabi sur les bonnes pratiques en matière d'éducation et de lutte contre l'extrémisme violent. Cette initiative comprend un manuel de formation des formateurs et un guide d'évaluation et d'apprentissage. Le texte présenté ajoute également un Addendum au Mémorandum d'Abou Dhabi, prenant en compte les «leçons tirées des expériences récentes et les évolutions observées depuis la publication du cadre initial». Le Maroc, dont la participation active a été saluée par plusieurs délégations, a, selon le communiqué, «joué un rôle essentiel dans la conception et la diffusion de ces outils, en mettant à profit son expérience en matière d'éducation, de dialogue et de déradicalisation». De nouvelles orientations pour la lutte antiterroriste en Afrique de l'Ouest et la justice pénale Les Recommandations de Lomé sur la prévention et la lutte contre l'acquisition et l'usage d'engins explosifs improvisés ont été présentées par le groupe de travail pour l'Afrique de l'Ouest, coprésidé par l'Algérie et l'Allemagne, avec l'appui de l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime. Ces recommandations énoncent des mesures concrètes permettant, selon le texte, «de renforcer la réponse collective face à l'usage terroriste d'engins explosifs en Afrique de l'Ouest». Le Guide sur la protection des témoins et des acteurs de la justice pénale, préparé par l'Institut international pour la justice et l'Etat de droit sous la direction de l'Italie et du Nigeria, a également été rendu public. Cet outil, inspiré du Mémorandum de La Haye sur le rôle du pouvoir judiciaire dans le jugement des infractions terroristes, fournit, selon le communiqué, «des orientations pratiques pour la protection des témoins et des magistrats impliqués dans les affaires de terrorisme». La représentante spéciale de l'Union européenne pour la lutte antiterroriste, Anna Strząska, a affirmé que «l'Union européenne réaffirme son engagement durable dans la lutte contre le terrorisme, en particulier là où la menace est la plus aiguë, à travers l'Afrique», ajoutant que «le GCTF demeure une plate-forme essentielle où la coopération multilatérale se traduit par des actions concrètes».