Le président de la ville autonome de Sebta, Juan Jesús Vivas, rejette catégoriquement la possibilité de faire de ce territoire une monnaie d'échange avec Gibraltar dans les négociations sur le Brexit. « Ce sont des situations totalement différentes. Sebta n'a jamais été une colonie. Lorsque l'Espagne est née en tant qu'Etat, Sebta faisait déjà partie de son territoire », a martelé Juan Jesús Vivas qui s'adressait mardi à un forum à Seville. Ce dirigeant du Parti Populaire (PP) qui gouverne Sebta avec une majorité absolue depuis 1999, a insisté que « Sebta est tellement essentielle comme n'importe quel autre territoire en Espagne », reconnaissant au passage les pressions qui s'exercent sur cette ville particulière qui fait face à l'immigration clandestine, et qui en plus accueille des milliers de résidents de la province de Tétouan qui traversent la frontière sans visa. « Ce sont des chiffres éloquents; 30.000 personnes et 15.000 véhicules par jour », a rappelé Juan Vivas. Il a insisté sur la nécessité d'avoir une « frontière sûre et respectée » pour combattre les mafias et développer une « immigration ordonnée, régulière et légale », affirmant par ailleurs que « personne n'a le droit de donner des leçons aux sebtis et aux espagnols en matière de défense des droits humains » des immigrés. Tout en saluant « les relations étroites et benthiques de collaboration et de coopération avec le Maroc » dont le gouvernement « a un intérêt effectif dans le contrôle de l'immigration irrégulière », Juan Vivas, cité par la presse espagnole, a cependant tenu à souligner qu'en matière de priorités, garantir l'intégrité du territoire national est primordial et « est au dessus des relations avec le Maroc ». Le débat sur le statut de Sebta et Melillia a resurgi après la demande espagnole de revoir celui de Gibraltar dans le cadre du Brexit. Les britanniques ont affirmé qu'ils n'abandonneront jamais le Rocher, tout en reprochant aux espagnols de soulever cette affaire alors qu'ils continuent d'occuper Sebta et Melillia.