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Les salafistes solubles en démocratie
Publié dans Challenge le 12 - 02 - 2013

Une mutation dans les positions politiques, quelques pétitions lights ont suffi pour poser la question de l'intégration des Salafistes au jeu politique.
La sortie de prison des cheikhs de la Salafya Jihadia avait constitué un événement. Non pas la grâce en elle-même, mais son impact politique. En effet, avec des nuances, ils ont tous manifesté un certain intérêt pour le jeu politique. Rappelons-nous qu'Abou Hafs déclarait que le Parlement était hérétique et l'action partisane impie, que Fizazi pensait que «l'islam est la religion de l'égorgement», que tous substituaient le concept de Ouma à celui de nation. Depuis, Fizazi n'écarte pas l'idée de se lancer dans la course électorale. Les autres acceptent le jeu démocratique, au nom du principe de la recevabilité de ce qui réunit un consensus large au sein des gens.
Ces attitudes nouvelles ont été mûries en prison et ont fait l'objet de révisions. C'est encore une fois de prison que nous vient un texte signé par 400 Salafistes sous le titre évocateur de «rédemption». C'est une autocritique sévère qui répond, de manière détournée, à ce qu'ils pensent être les conditions d'une possible libération : le rejet de la violence « illégitime », la commanderie des croyants. C'est aux doctes théologiens de discuter les aspects relevant du dogme, après tout eux-mêmes se caractérisant de Salafistes, mais l'aspect politique interpelle tout le monde. Il faut faire le distinguo entre deux choses : les droits de l'homme et le jeu institutionnel. Par rapport aux premiers, l'Etat reconnaissant que des abus ont eu lieu dans ce dossier, les erreurs doivent être réparées.
La Justice doit entamer une révision des procès, chaque fois que le doute sur l'équité existe. Il est clair qu'en ratissant large, suite aux attentats, des innocents se sont retrouvés en prison et que les peines sont à rapprocher de l'extrême émotion du moment. Cependant, en majorité, il s'agit tout de même de cellules projetant des attentats, ou des violences. On peut donc soutenir les ONG qui, au nom de l'universalité des droits de l'homme, soutiennent les Salafistes. Leur intégration, en tant que courant, au jeu politique mérite, elle, un débat plus approfondi. On a vu en Tunisie et en Egypte, que même une adhésion formelle aux principes de la démocratie de ce courant, ne signifie pas sa normalisation. Il ne s'agit pas de leur faire un procès d'intention, ou de les accuser de duplicité. Leur idéologie n'est pas compatible avec le fonctionnement d'une société démocratique, qui ne se résume pas à des institutions élues.
Sur le respect des libertés individuelles par exemple, ils n'ont pas bougé d'un iota. Même ceux qui affirment que c'est à l'Etat de forcer les individus à respecter les préceptes de l'Islam, font du devoir de tout croyant de «changer les impiétés ». Sur la question de la femme, ils remettent en cause toutes les avancées, qu'elles soient sociétales ou législatives. Leur projet est totalitaire, obscurantiste. Cela n'a pas changé. Le revirement en cours ne concerne que le jeu politique. En fait, ils se rallient enfin à l'option de feu cheikh Yassine qui ne voyait pas d'objection dans l'utilisation de la démocratie à l'occidentale, l'objectif restant «la choura islamique». Les révisions idéologiques en cours doivent être prises pour ce qu'elles sont et resituées dans leur contexte. C'est un courant qui cherche les moyens d'intégrer l'Agora, dans une forme de légalité. Sans renier
son projet. S'ils réussissent à se situer dans le cadre légal, à rentrer dans les clous, un combat idéologique attend les démocrates. Or, l'on sait que ces derniers ne se sont pas
montrés farouches dans un passé récent, d'où les inquiétudes justifiées des plus lucides.


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