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Barack Obama sera-t-il à la hauteur ?
Publié dans Challenge le 23 - 02 - 2008

L'heure est venue pour les États-Unis de savoir ce que vaut Obama le président
potentiel, et non plus Obama le phénomène…
Cette semaine a été extraordinaire pour l'homme qui pourrait bien devenir le premier président américain noir. Barack Obama a remporté les huit primaires et caucus qui se sont déroulés depuis le super-mardi 5 février, course qui s'est terminée en quelque sorte par un dead-heat avec Hillary Clinton. Il a triomphé avec un nombre beaucoup plus important de voix que ce que la plupart des gens attendaient, battant à plates coutures sa rivale non pas uniquement dans les états majoritairement noirs, tels que la Louisiane, mais dans des états presque complètement blancs, comme le Maine. Le 12 février, il a remporté les trois primaires dites du «Potomac» (Washington, DC et le Maryland) et, avec une fantastique avance de 29 points, la Virginie.
M. Obama peut désormais compter sur plus de voix de la part des délégués que sa rivale, et il a de grandes chances de rester le favori pendant les trois prochaines semaines au moins. Il est révélateur que Mme Clinton ait prononcé son discours de retrait de la Virginie depuis le Texas, état qui votera le 4 mars en même temps que l'Ohio et que l'on annonce déjà comme son dernier combat. Obama rassemble des fonds à une vitesse de 1 million de dollars par jour, soit deux fois plus rapidement que Clinton. Celle-ci a été obligée de puiser 5 millions de dollars dans ses propres fonds pour financer sa campagne et de renvoyer les deux personnes qui dirigeaient celle-ci (bien que son mari joue un rôle déterminant).
Quoiqu'il arrive, Obama est déjà devenu cette chose si rare: un phénomène politique. Non pas seulement parce qu'il a réussi à survivre aux attaques implacables des Clinton avec grâce. Mais parce qu'il a su persuader les foules dans le monde entier qu'il fallait reconsidérer la politique sous un angle optimiste. Pour beaucoup d'Américains, un homme noir qui échappe à la politique raciale et au fossé conservateur-libéral représente une chance pour le pays de soigner ses deux divisions profondes. Pour beaucoup d'étrangers, il incarne une version idéaliste de l'Amérique : l'espoir de voir naître une superpuissance plus bienveillante. Bien que le slogan d'Obama «Oui, nous le pouvons» ait donné naissance à un clip populaire, le thème de sa campagne fait écho à la vieille rengaine des Clinton: «N'arrête pas de penser à demain».
L'optimisme est une émotion forte, mais comme le dit la chanson, «demain sera bientôt là». C'est pourquoi les vraies interrogations sur M. Obama doivent se poser maintenant. À l'exception des quatre brefs jours grisants qui ont suivi les caucus de l'Iowa, il n'a jamais été le favori ; mais désormais, il sera scruté beaucoup plus attentivement. L'attention immédiate se concentrera sur la course de chevaux : peut-il gagner ? Mais une question plus importante, qui a jusqu'alors peu attiré l'attention, pourrait être celle-ci : qu'est-ce qu'un Obama président, par opposition à un Obama phénomène, pourrait véritablement faire pour l'Amérique et pour le monde ?
Commençons par la course de chevaux. Mme Clinton est en mauvaise posture, et elle l'a bien mérité. Les Clinton mènent une campagne lourde et agressive ; aujourd'hui, la perspective d'une «présidence Billary» (même sans tenir compte de l'aspect dynastique Bush-Clinton-Bush-Clinton) n'est guère captivante. Mais Mme Clinton est tenace et intelligente, elle sait que son rival sera désormais analysé au microscope par les médias. Lors des débats, elle s'assure la domination sur Obama en maniant les détails avec perspicacité. Et la course pourrait être longue et pénible, compétition dont l'issue sera peut-être fixée par les 796 «super-délégués» du camp démocrate. Ceux-ci ont tendance à être des partisans fidèles des Clinton, mais beaucoup d'entre eux pourraient passer à l'ennemi si les sondages continuent de donner Obama pour vainqueur face à John McCain. Ce dernier, dont la domination sur le clan républicain ne s'est jamais aussi fortement ressentie qu'après sa triple victoire aux primaires du Potomac, fait lui aussi partie du lendemain auquel les supporters euphoriques d'Obama pourraient penser. Le camp républicain est une véritable pagaille, et le vieux sénateur de l'Arizona n'est manifestement pas parvenu à stimuler les partisans de son parti de la même manière que l'un ou l'autre des principaux candidats démocrates. Mais McCain est un homme courageux, bénéficiant d'une longue expérience des affaires internationales et de luttes contre ses opposants en politique. Pourquoi des électeurs indépendants, qui ont souvent soutenu M. McCain par le passé, donneraient leur voix à un homme qui n'a jamais fait ses preuves ?
Cette question, Obama le phénomène y répond en partie. L'effet immédiat de son élection sur les relations internationales pourrait être spectaculaire : un président noir, qui a grandi dans un pays musulman, transformerait l'image de l'Amérique. Et son optimisme juvénile pourrait bien fonctionner aussi à l'intérieur du pays. Après le goût amer laissé par les années Bush, les États-Unis ont besoin d'une bonne dose d'unité : M. Obama a la capacité rare de le lui apporter. Et la portée de son charisme ne doit pas être sous-estimée, en particulier dans le contexte de présidence américaine qui, conformément à la constitution, reste une fonction faible. Les meilleurs présidents sont comme des aimants sous une feuille de papier, alignant de façon invisible la limaille de fer pour en créer un nouveau motif. Chacun est capable de demander à des experts de pondre des documents de politique générale. Mais il n'est pas à portée de tous de savoir former un consensus pour que ces politiques soient appliquées. Mais quelles politiques exactement ? Les résultats des votes du Sénat n'ont jamais été aussi favorables à la gauche. Même s'il n'a jamais voté pour la guerre en Irak, sa politique irakienne semble plus ou moins se résumer aujourd'hui à un retrait rapide, à l'organisation d'une conférence de paix à laquelle seraient invités les Iraniens et les Syriens, et à espérer que tout se passe au mieux. Sur le plan économique, ses projets sont mieux préparés, mais il répète souvent aux gens qu'ils méritent plus d'argent et plus d'opportunités. S'il y a une leçon à retenir des années Bush gâchées, c'est que la division inutile est nuisible, et que l'incompétence est peut-être encore pire. Un homme qui n'a jamais dirigé d'organisme public constitue un risque, même si sa campagne est un modèle de discipline.
Et le phénomène Obama pourrait ne pas toujours être utile, parce que les grandes espérances qu'il suscite ne sont peut-être pas justifiées. Les budgets ne se réduisent pas comme par magie, même si les deux partis font preuve du plus grand respect pour le président ; et les problèmes au Moyen-Orient ne vont pas se résoudre juste parce que le deuxième prénom du président est Hussein. Des choix devront être faits, et des adversaires en découleront, même si ce n'est pas l'intention de départ. Car quelque chose comme ça s'est déjà produit pendant sa campagne. Le candidat post-racial finit par fortement compter sur les votes des Noirs (et à certains endroits par mettre en évidence le fossé entre les Latinos et les Noirs).
Mais rien de tout cela ne peut effacer l'exploit de M. Obama, ni signifier qu'il n'est pas capable de relever les défis qui l'attendent. Mais on a malgré tout le sentiment qu'il a eu jusqu'ici à franchir des obstacles moins importants que ceux de ses rivaux. Pour le bien de l'Amérique (et du monde), ces obstacles doivent maintenant sortir de terre, ou sinon ils pourraient laisser place à une déception des plus brutales.


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