Initiative d'autonomie au Sahara : les centrales syndicales soumettent leurs propositions    Accord agricole Maroc-UE : le Parlement européen rejette une tentative de blocage    INTERPOL : M. Hammouchi tient une série de rencontres bilatérales avec plusieurs délégations internationales    Maroc - France : Laurent Nunez juge excellente la coopération sécuritaire    Scandale du CNP : les actes du comité d'éthique tombent sous le coup de la loi, selon le barreau de Rabat    Affaire « Fuites Mahdaoui » : Amraoui appelle à accélérer la réforme du CNP    Sidi Kacem : Ouverture de la première édition du Salon National des Agrumes    L'Inspection des finances constate le plagiat de recherches, en violation des règles de protection de la propriété intellectuelle    Maïs doux : nouveau record pour les exportations vers l'Allemagne    Economie bleue : le Maroc franchit une nouvelle étape avec la Banque mondiale    Commerce : des entreprises de Castille-La Manche lorgnent le Maroc    Cours des devises du jeudi 27 novembre 2025    Fettah : "Le secteur privé appelé à accompagner les grandes transitions africaines"    USA : le FBI enquête sur une vidéo d'élus démocrates appelant les militaires à désobéir aux « ordres illégaux »    Incendie à Hong Kong: 55 morts, le pire sinistre de l'histoire de la ville    Tétouan : Un partisan de Daech arrêté alors qu'il préparait un attentat imminent (BCIJ)    Fusillade à Washington : Deux militaires de la Garde nationale tués, le tireur grièvement blessé    Mondial 2026: près de 2 millions de billets vendus à l'approche de la troisième phase de vente    LdC: Couhaib Driouech savoure une "nuit spéciale" à Anfield    Droits humains dans le sport : accord entre la Fondation Morocco 2030 et le CNDH    CDM (f) Futsal / Maroc - Portugal, un duel décisif pour les quarts de finale : Horaire ? chaîne ?    CDM U17 2025 : Deux arbitres marocains désignés parmi les arbitres de la '' petite finale'' de ce jeudi    CAN 2025 : 28 arbitres retenus par la CAF, dont 2 Marocains    Coupe Arabe : les Lions de l'Atlas fixés sur leurs adversaires. Calendrier de la 1er journée    Démantèlement d'un réseau criminel de trafic international de drogues, 16 tonnes de « chira » saisies    Les températures attendues ce jeudi 27 novembre 2025    Le temps qu'il fera ce jeudi 27 novembre 2025    Le rappeur Maes condamné à 7 ans de prison au Maroc pour enlèvement et tentative de meurtre    Ali Hajji : "La participation de grandes figures du 7e Art conforte la stature mondiale du Festival du film de Marrakech "    « Orangez le cinéma » : Briser le silence sur les violences contre les femmes dans le 7ème Art    Islas Canarias: Una misión comercial en Dajla provoca la ira del Polisario    Maroc : Lancement des services de l'hôpital de proximité d'Imintanout    Le couscous, ambassadeur chaleureux du Maroc en Chine    UN Secretary-General meets with Polisario leader in Angola    Affaire Bygmalion : Nicolas Sarkozy définitivement condamné    Le Parlement européen rejette une proposition réclamant la suspension de l'étiquetage des produits du Sahara    Tanger : Le rappeur franco-marocain Maes condamné à sept ans de prison    Kebir Mustapha Ammi : « Il faut trouver la possibilité de bâtir un pont entre les uns et les autres »    Le Festival Nuits d'Orient de Dijon jette des ponts vers Chefchaouen    Températures prévues pour jeudi 27 novembre 2025    Bank Al-Maghrib : émission de 654 millions de billets neufs en 2024    Bloqué, affaibli, surveillé : le président algérien est-il empêché de quitter l'Algérie?    Mondial 2026: La FIFA publie la procédure du Tirage au sort, le Maroc dans le chapeau 2    Espagne: quatre Marocains d'une même famille meurent intoxiqués à Malaga    ONU: L'Algérie désavouée pour sa tentative de travestir la résolution du Conseil de sécurité sur le Sahara marocain    [Vidéo] À Valence, le Maroc dévoile la richesse culturelle de ses provinces du Sud    "Les lacs naturels du Maroc, un trésor à ciel ouvert" : un voyage inédit au cœur du patrimoine aquatique du Royaume    Le festival La Belle Hip Hop tient sa première édition au Maroc    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Barack Obama sera-t-il à la hauteur ?
Publié dans Challenge le 23 - 02 - 2008

L'heure est venue pour les États-Unis de savoir ce que vaut Obama le président
potentiel, et non plus Obama le phénomène…
Cette semaine a été extraordinaire pour l'homme qui pourrait bien devenir le premier président américain noir. Barack Obama a remporté les huit primaires et caucus qui se sont déroulés depuis le super-mardi 5 février, course qui s'est terminée en quelque sorte par un dead-heat avec Hillary Clinton. Il a triomphé avec un nombre beaucoup plus important de voix que ce que la plupart des gens attendaient, battant à plates coutures sa rivale non pas uniquement dans les états majoritairement noirs, tels que la Louisiane, mais dans des états presque complètement blancs, comme le Maine. Le 12 février, il a remporté les trois primaires dites du «Potomac» (Washington, DC et le Maryland) et, avec une fantastique avance de 29 points, la Virginie.
M. Obama peut désormais compter sur plus de voix de la part des délégués que sa rivale, et il a de grandes chances de rester le favori pendant les trois prochaines semaines au moins. Il est révélateur que Mme Clinton ait prononcé son discours de retrait de la Virginie depuis le Texas, état qui votera le 4 mars en même temps que l'Ohio et que l'on annonce déjà comme son dernier combat. Obama rassemble des fonds à une vitesse de 1 million de dollars par jour, soit deux fois plus rapidement que Clinton. Celle-ci a été obligée de puiser 5 millions de dollars dans ses propres fonds pour financer sa campagne et de renvoyer les deux personnes qui dirigeaient celle-ci (bien que son mari joue un rôle déterminant).
Quoiqu'il arrive, Obama est déjà devenu cette chose si rare: un phénomène politique. Non pas seulement parce qu'il a réussi à survivre aux attaques implacables des Clinton avec grâce. Mais parce qu'il a su persuader les foules dans le monde entier qu'il fallait reconsidérer la politique sous un angle optimiste. Pour beaucoup d'Américains, un homme noir qui échappe à la politique raciale et au fossé conservateur-libéral représente une chance pour le pays de soigner ses deux divisions profondes. Pour beaucoup d'étrangers, il incarne une version idéaliste de l'Amérique : l'espoir de voir naître une superpuissance plus bienveillante. Bien que le slogan d'Obama «Oui, nous le pouvons» ait donné naissance à un clip populaire, le thème de sa campagne fait écho à la vieille rengaine des Clinton: «N'arrête pas de penser à demain».
L'optimisme est une émotion forte, mais comme le dit la chanson, «demain sera bientôt là». C'est pourquoi les vraies interrogations sur M. Obama doivent se poser maintenant. À l'exception des quatre brefs jours grisants qui ont suivi les caucus de l'Iowa, il n'a jamais été le favori ; mais désormais, il sera scruté beaucoup plus attentivement. L'attention immédiate se concentrera sur la course de chevaux : peut-il gagner ? Mais une question plus importante, qui a jusqu'alors peu attiré l'attention, pourrait être celle-ci : qu'est-ce qu'un Obama président, par opposition à un Obama phénomène, pourrait véritablement faire pour l'Amérique et pour le monde ?
Commençons par la course de chevaux. Mme Clinton est en mauvaise posture, et elle l'a bien mérité. Les Clinton mènent une campagne lourde et agressive ; aujourd'hui, la perspective d'une «présidence Billary» (même sans tenir compte de l'aspect dynastique Bush-Clinton-Bush-Clinton) n'est guère captivante. Mais Mme Clinton est tenace et intelligente, elle sait que son rival sera désormais analysé au microscope par les médias. Lors des débats, elle s'assure la domination sur Obama en maniant les détails avec perspicacité. Et la course pourrait être longue et pénible, compétition dont l'issue sera peut-être fixée par les 796 «super-délégués» du camp démocrate. Ceux-ci ont tendance à être des partisans fidèles des Clinton, mais beaucoup d'entre eux pourraient passer à l'ennemi si les sondages continuent de donner Obama pour vainqueur face à John McCain. Ce dernier, dont la domination sur le clan républicain ne s'est jamais aussi fortement ressentie qu'après sa triple victoire aux primaires du Potomac, fait lui aussi partie du lendemain auquel les supporters euphoriques d'Obama pourraient penser. Le camp républicain est une véritable pagaille, et le vieux sénateur de l'Arizona n'est manifestement pas parvenu à stimuler les partisans de son parti de la même manière que l'un ou l'autre des principaux candidats démocrates. Mais McCain est un homme courageux, bénéficiant d'une longue expérience des affaires internationales et de luttes contre ses opposants en politique. Pourquoi des électeurs indépendants, qui ont souvent soutenu M. McCain par le passé, donneraient leur voix à un homme qui n'a jamais fait ses preuves ?
Cette question, Obama le phénomène y répond en partie. L'effet immédiat de son élection sur les relations internationales pourrait être spectaculaire : un président noir, qui a grandi dans un pays musulman, transformerait l'image de l'Amérique. Et son optimisme juvénile pourrait bien fonctionner aussi à l'intérieur du pays. Après le goût amer laissé par les années Bush, les États-Unis ont besoin d'une bonne dose d'unité : M. Obama a la capacité rare de le lui apporter. Et la portée de son charisme ne doit pas être sous-estimée, en particulier dans le contexte de présidence américaine qui, conformément à la constitution, reste une fonction faible. Les meilleurs présidents sont comme des aimants sous une feuille de papier, alignant de façon invisible la limaille de fer pour en créer un nouveau motif. Chacun est capable de demander à des experts de pondre des documents de politique générale. Mais il n'est pas à portée de tous de savoir former un consensus pour que ces politiques soient appliquées. Mais quelles politiques exactement ? Les résultats des votes du Sénat n'ont jamais été aussi favorables à la gauche. Même s'il n'a jamais voté pour la guerre en Irak, sa politique irakienne semble plus ou moins se résumer aujourd'hui à un retrait rapide, à l'organisation d'une conférence de paix à laquelle seraient invités les Iraniens et les Syriens, et à espérer que tout se passe au mieux. Sur le plan économique, ses projets sont mieux préparés, mais il répète souvent aux gens qu'ils méritent plus d'argent et plus d'opportunités. S'il y a une leçon à retenir des années Bush gâchées, c'est que la division inutile est nuisible, et que l'incompétence est peut-être encore pire. Un homme qui n'a jamais dirigé d'organisme public constitue un risque, même si sa campagne est un modèle de discipline.
Et le phénomène Obama pourrait ne pas toujours être utile, parce que les grandes espérances qu'il suscite ne sont peut-être pas justifiées. Les budgets ne se réduisent pas comme par magie, même si les deux partis font preuve du plus grand respect pour le président ; et les problèmes au Moyen-Orient ne vont pas se résoudre juste parce que le deuxième prénom du président est Hussein. Des choix devront être faits, et des adversaires en découleront, même si ce n'est pas l'intention de départ. Car quelque chose comme ça s'est déjà produit pendant sa campagne. Le candidat post-racial finit par fortement compter sur les votes des Noirs (et à certains endroits par mettre en évidence le fossé entre les Latinos et les Noirs).
Mais rien de tout cela ne peut effacer l'exploit de M. Obama, ni signifier qu'il n'est pas capable de relever les défis qui l'attendent. Mais on a malgré tout le sentiment qu'il a eu jusqu'ici à franchir des obstacles moins importants que ceux de ses rivaux. Pour le bien de l'Amérique (et du monde), ces obstacles doivent maintenant sortir de terre, ou sinon ils pourraient laisser place à une déception des plus brutales.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.