Polisario et jihadisme : une menace sécuritaire qui concerne aussi l'Italie    Célébration des relations russo-marocaines : l'Ambassade de Russie à Rabat commémore la Fête nationale avec une présence officielle de haut niveau    Le Maroc institue, par l'ALEM et MEDZ, une société stratégique pour l'essor industriel des équipements de défense    Huit nouveaux responsables policiers désignés dans plusieurs villes marocaines par Abdellatif Hammouchi    Deux nouveaux hélicoptères H145 attribués à la gendarmerie royale marocaine    Rapports d'inspection : Des maires privés de financements et des prêts du Fonds d'équipement    Le Maroc rejoint "Green Hysland" : l'hydrogène vert, nouveau moteur de croissance    Rabat célèbre le Pont de la culture chinoise : l'étudiante Najlae Mouzi remporte le premier prix de la 24e édition    Le Maroc renforce sa position dans la course à l'énergie propre : un accord stratégique signé avec une entreprise chinoise pour la production de composants de batteries de voitures électriques    Le président chinois retisse les fils de la Route de la Soie : une nouvelle dynamique chinoise au cœur de l'Asie centrale    Le Maroc exporte plus de 700 tonnes de framboises vers le Moyen-Orient en neuf mois    Le Maroc réduit la part du charbon à 59,3 % dans son bouquet électrique, son niveau le plus bas depuis 2017    Ministère du Transport. Abdessamad Kayouh ouvre les candidatures pour deux hauts postes stratégiques    L'Espagne augmente sa contribution à l'OMS    Nouvel accord de coopération entre l'Association marocaine et le Conseil kabyle pour le soutien à l'indépendance de la Kabylie    sincérité du chef d'Etat chinois envers son peuple    Belgique: L'agence de notation Fitch dégrade la note à A+    La chaîne marocaine "Arryadia" et la couverture de la Coupe du Monde des Clubs : une absence d'implication et une performance limitée    Coupe du Trône: Le Moghreb Tétouan bat l'Olympique Khouribga (1-0) et file en demi-finales    Mondial des clubs: Voici le programme des matchs de dimanche    Mondial des clubs: Le Bayerne inflige une lourde défaite au Auckland FC (10-0)    Alerte météo : Averses orageuses, chutes de grêle et rafales de vent    Les températures attendues ce dimanche 15 juin 2025    Feux de forêt: Appel à la vigilance aux citoyens et travailleurs    Enseignement: L'Université Al Akhawayn fête sa 26ème promotion    DGSN: Nouvelles nominations dans différentes régions    Le festival de Dakhla célèbre la création africaine et affirme sa vocation continentale    101e édition du Festival des Cerises à Sefrou: Bensaid souligne la valeur culturelle et civilisationnelle de cet événement    Festival des Cultures Sahariennes: Convention signée avec la région de Dakhla-Oued Eddahab    Nouvelle ère diplomatique : Le Maroc consolide ses alliances européennes    Industrie 4.0 : Le Maroc, futur hub technologique de l'Afrique    L'Espagne augmente son soutien à l'OMS avec une contribution de 5,25 millions d'euros    USA: Grande parade militaire à Washington pour célébrer le 250è anniversaire de la création de l'US Army    Rabat-Salé-Kénitra: Hiba Bennani, bachelière prodige avec une moyenne de 19,61    Coupe du monde 2030 : Une logique d'Etat qui bouscule les priorités sociales !    Dès le 21 juin, la vasque olympique brillera de nouveau cet été dans le ciel parisien    Kassel, la ville la plus heureuse d'Allemagne    Baccalauréat 2025 : L'Oriental se distingue avec un taux de réussite de plus de 87%    Vague de chaleur dans plusieurs régions, des températures jusqu'à 45 degrés    Le régime algérien imprudent et la dure réalité : quand le couscous devient une affaire qui occupe toute l'Algérie    Israël et l'Iran échangent des frappes et tirs de missiles    Le FC Barcelone confirme la tenue en août d'un match amical au Maroc dans le cadre de sa tournée estivale    L'Association d'amitié maroco-israélienne répond fermement au PJD : Non au discours populiste qui nuit aux juifs marocains et sape les valeurs de coexistence    Première édition du African Day Fest : la Fédération des associations africaines des Canaries expulse le Polisario    Jilan brille dans "Ha Walidi" : Une épopée artistique marocaine empreinte d'amour et de loyauté envers la patrie... Le Maroc n'est pas un pays que l'on quitte en chantant, c'est un pays que l'on chante avec ferveur    Coupe du Trône : L'OCS, premier qualifié pour le dernier carré    Diaspora #393 : Nisrine Kasbaoui, retour aux racines à travers «Amazigh Threads»    Télévision : "Chinese Restaurant" à Tanger six mariages et un restaurant    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Agences de notation : un autre Big Four ?
Publié dans Challenge le 26 - 02 - 2025

Ils reviennent régulièrement dans le débat quand leur stylo donne des notes. Même si les élites gèrent les apparences, ces notations résonnent dans les marchés financiers... À quoi servent vraiment les agences de notation ?
Les agences de notation sont devenues des acteurs incontournables de l'économie mondiale. À chaque annonce de notation, elles influencent les marchés financiers, orientent les stratégies des investisseurs et dictent, parfois implicitement, les politiques économiques des Etats. Standard & Poor's, Moody's et Fitch composent aujourd'hui un oligopole dont les décisions peuvent faire basculer la confiance d'un marché ou alourdir le coût d'emprunt d'un pays. Mais leur pouvoir dépasse largement la simple évaluation des risques : elles façonnent l'image économique d'une nation et structurent l'accès au capital. Face à une régulation parfois jugée insuffisante et une influence perçue comme asymétrique, la question se pose : les agences de notation sont-elles devenues un nouveau « Big Four », à l'instar des géants de l'audit ?
Derrière ces notations se cachent des mécanismes complexes mêlant expertise financière, lobbying et jeux d'intérêts. Si elles se présentent comme des arbitres impartiaux de la santé financière, leur indépendance est régulièrement remise en question. La crise financière de 2008 a révélé leurs limites, notamment leur rôle dans la surévaluation des actifs toxiques. Pourtant, malgré les critiques, elles demeurent essentielles à l'architecture du système financier mondial. Dès lors, peut-on considérer les agences de notation comme une nouvelle élite régulatrice, ou sont-elles avant tout des outils façonnés par et pour les grands acteurs du marché ?
Pas exemptées d'erreurs...
Loin des gros scandales financiers comme ceux des Big Four, les Big Three sont cependant sujets à des erreurs. D'après nos recherches sur les agences de notation au cours des dix dernières années, il existe des biais évidents dans la manière dont elles déterminent le risque souverain africain, par exemple. Plusieurs études ont montré que les agences de notation surestiment certains facteurs de risque sur le continent. Une autre étude, comparative de 30 pays d'Afrique et d'autres régions, a mis en évidence un manque d'uniformité dans l'application des indicateurs économiques dans les notations. C'est ce qui a expliqué la décision de l'Union africaine d'adopter une déclaration sur la création d'une agence de notation de crédit pour l'Afrique.
Lire aussi | Maroc : les six secteurs stratégiques au Maroc selon bpifrance
Côté présence, la plupart des analystes de notation sont basés en Europe, en Asie et aux Etats-Unis. Parmi les trois grandes agences, Standard & Poor's et Moody's ont chacune un seul bureau en Afrique du Sud. Elles disposent au total de cinq à dix analystes couvrant environ 25 pays souverains, entreprises et pays sous-souverains. Fitch Ratings a fermé son seul bureau en Afrique en 2015. Selon l'économiste Medi Lalhlou, « on a des experts qui n'ont pas le recul terrain dans leur analyse. Et c'est un véritable handicap ».
Les ratés en Afrique
En Tunisie, Fitch a commis une erreur dans une évaluation de décembre 2022. L'agence a publié sa notation en dehors du calendrier prévu, sans tenir compte de toutes les informations disponibles et pertinentes. Fitch a corrigé cette erreur trois mois plus tard, mais uniquement pour se conformer à l'exigence réglementaire de l'Autorité européenne des marchés financiers, qui impose aux agences de notation de ne pas s'écarter du calendrier de publication des notations souveraines.
Au Cameroun, c'est Moody's qui a fait une interprétation erronée du dossier des impôts supplémentaires sur le revenu des personnes physiques. L'agence a perçu cette mesure comme un développement négatif pour le profil de crédit du pays, alors que les indicateurs budgétaires du Cameroun étaient modérés et que le pays pouvait se permettre d'augmenter les salaires.
Lire aussi | Assurance en Afrique : 6 tendances qui redéfiniront le secteur
Encore au Nigeria, Moody's a dû revenir sur la dégradation de l'évaluation du pays en l'espace de sept mois. Pour justifier son changement d'avis, l'agence a invoqué l'évolution positive de la politique économique résultant de la suppression par le gouvernement des subventions aux carburants et de l'unification des taux de change. Pourtant, ces facteurs économiques n'avaient pas changé entre l'abaissement de la note et son annulation. Le gouvernement nigérian avait contesté la décision initiale de Moody's.
Un écosystème à rééquilibrer
« Les agences de notation reviennent régulièrement dans le débat dès lors qu'elles attribuent des notes influençant directement les marchés financiers. À l'image des cabinets d'audit, les trois grandes agences (Moody's, S&P, Fitch) ont structuré un écosystème qui leur confère une signature plus puissante que leurs concurrents. Cette position dominante façonne la perception du risque et oriente les flux d'investissements à l'échelle mondiale », explique Fahim, Managing Partner chez BDO et président de Hub Africa.
Et d'ajouter : « Une agence de notation propre aux économies du Sud ne viserait donc pas à s'opposer aux grandes références existantes, mais plutôt à enrichir l'écosystème financier en apportant une vision complémentaire, plus contextualisée et moins sujette aux biais systémiques des modèles occidentaux. Cela permettrait d'améliorer l'accès au financement, d'optimiser les stratégies d'investissement et de renforcer l'attractivité des marchés émergents sur la scène internationale. À bon entendeur. »
Faut-il lancé des agences pour créer un autre narratif ?
Au Maroc, il y'a quelque semaines, Fitch Ratings abaissait la note nationale à long terme de la Société Générale Marocaine passant de AAA à AA. Au Sénégal, c'est Moody's qui a dégradé la note souveraine du pays de Ousmane Sonko. Cette pression des agences de notations sur les économies africaines pose une question centrale : peut-on créer nos agences de notations ? Du côté de l'Afrique de l'ouest, Bloomfield Investment Corporation est la première agence de notation financière d'Afrique francophone. En 16 années d'activité, ses équipes ont passé au peigne fin les états financiers d'Etats, d'entreprises, de collectivités locales et d'institutions financières.
Plus de 2000 notes financières ont ainsi été attribuées. Basée à Abidjan en Côte d'Ivoire avec une représentation au Cameroun, l'agence de notation Bloomfield est en pleine expansion aussi bien en Afrique qu'en Europe avec un savoir-faire et une croissance qui font d'Abidjan la ville pionnière de la notation financière en Afrique francophone. Dans une tribune publiée sur Jeune Afrique, le CEO de Bloomfield Investment appelait à plus d'agence de notation sur le continent. « Les idées préconçues des agences internationales de notation pénalisent l'Afrique », explique l'expert.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.