Alors que les agents de bord d'Air Canada semblent décidés à aller au bout de leur grève, les négociations ont repris avec la compagnie, dont les avions restent toutefois cloués au sol. Une situation qui impacte des centaines de milliers de voyageurs de par le monde, dont de nombreux MRE. Face à l'intransigeance de ses 10.000 stewards et hôtesses de l'air, dont la mobilisation cause une paralysie totale depuis samedi dernier, la compagnie annonce la poursuite de la suspension des vols jusqu'à mardi après-midi (16H00 Est, GMT+6). «Nous avons progressé dans nos efforts continus pour parvenir à une entente équitable», indique le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP). Néanmoins, l'organisation affirme que ses membres resteront en grève et que «les pourparlers ne font que commencer». Lire aussi | Air Canada: la grève maintenue, la compagnie espère une reprise dès lundi soir Le président national du SCFP, Mark Hancock, assure que les dirigeants syndicaux sont prêts à encourir des amendes et même à aller en prison, allusion faite à une ordonnance du Conseil canadien des relations industrielles (CCRI), qualifiant la grève «d'illégale» et exigeant un retour au travail. «Si cela signifie que des gens comme moi doivent aller en prison, alors qu'il en soit ainsi. Si cela signifie que notre syndicat doit payer une amende, alors qu'il en soit ainsi. Nous cherchons une solution, nos membres veulent une solution», lance M. Hancock, dans des propos rapportés par les médias locaux. Absent des radars depuis le déclenchement de la crise, le PDG d'Air Canada, Michael Rousseau, ne cache pas sa grande déception. «Nous nous attendions à ce que l'article 107 [du Code du travail] soit mis en application et ne nous attendions pas à ce qu'ils [les syndiqués] contournent l'article 107», déclare M. Rousseau à la chaîne spécialisée BNN Bloomberg. Lire aussi | Grève des agents de bord: les avions d'Air Canada cloués au sol dès samedi En vertu du Code canadien du travail, les grévistes refusant de se soumettre à l'injonction du gouvernement fédéral s'exposent à des pénalités pouvant s'élever à 10.000 dollars, en plus de 1000 dollars par jour, applicables dès lundi midi, soit l'échéance ordonnée par le CCRI dans sa décision. Les pertes engendrées par la grève sont estimées à 60 millions de dollars par jour. A compter du 12 août, Air Canada, dont le dernier conflit de cette ampleur remonte à 1998, a annulé près de 2600 vols internationaux et domestiques, selon un décompte de la firme de données aériennes Cirium.