Maroc Leasing absorbe donc Chaâbi Leasing et devient, de ce fait, leader de son marché, chiffres à l'appui. C'est le fruit d'un plan stratégique de la CDG qui a entamé des négociations avec le groupe Banque Populaire afin d'aboutir, dans les prochains mois, à d'autres fusions. Au cours de la semaine, enfin, l'accord de rachat de Chaabi Leasing par Maroc Leasing sera signé. Avec quelques jours de retard par rapport à ce qui était prévu. Les rumeurs qui ont circulé depuis plusieurs mois étaient en effet fondées. La CDG n'aurait pas misé sur une entreprise du secteur financier sans vouloir la revigorer puis la placer sur le perchoir. Fin 2003, Ali Harraj reprend en main la première société de leasing au Maroc. La première, historiquement certes, mais pas en termes d'encours ou de production. Fin 2008, cette même société qui traînait son piteux état financier en quête de refinancement devient 3ème ou 4ème du marché. Devançant des filiales de banques françaises ou disposant d'un réseau d'agences étoffé. Et pourtant, Maroc Leasing, qui était privé d'un large réseau, est revenu occuper les premières places. L'effet d'annonce repoussé Pourquoi Chaâbi Leasing en particulier ? Il y a deux postulats : le premier est relatif au fait qu'après la fusion, Maroc Leasing sera indéniablement leader du marché du leasing en 2009 en termes d'encours et de production, évinçant vraisemblablement de cette place Wafabail. Depuis sa création en 1965, Maroc Leasing a conservé durant plusieurs décennies le titre de leader de son marché avec des parts de marché historiques de 25%. Jusqu'au jour où les difficultés de la BNDE (Banque Nationale pour le Développement Economique) ont rejailli sur elle. Ses parts de marché ont dégringolé et elle n'a produit que 200 MDH en 2003, réalisation faible pour une société de leasing. La CDG a donc décidé de racheter en 2003 les parts de la BNDE. Depuis, tout a changé. La courbe des réalisations et indicateurs financiers suit un trend haussier. De 200 millions de DH de production en 2003, ce chiffre atteindra 2 milliards de DH fin 2008 et le résultat net est passé de -59 MDH à +50 MDH. De moins de 4% avant le plan de restructuration CDG, Maroc Leasing revendique aujourd'hui près de 15% de parts de marché. Sur les dossiers de créances en souffrance, 97% datent d'avant le plan de sauvetage. En 2008, la société occupera fort probablement la 3ème place. Et d'ici les comptes du premier semestre 2009, elle sera incontestablement la première. Le deuxième postulat a trait au plan stratégique du groupe CDG. Un plan qui vise à se positionner sur le secteur financier et à constituer un pôle public solide jouant le premier rôle dans les secteurs financier et industriel. D'ailleurs, les négociations entre les deux groupes CDG et Banque Populaire, qui ont débuté, il y a plusieurs mois, ne seront pas bouclées par cette fusion-absorption de Chaâbi Leasing. Bien au-delà, lance une source du milieu des affaires qui préfère garder l'anonymat, les deux groupes négocieraient d'autres fusions. Mais il faut savoir que l'absorption de Chaâbi Leasing ne sera pas annoncée dans l'immédiat ou dans les prochains jours. Comme si la CDG voulait y associer un événement beaucoup plus important. Ce qui est sûr pour l'heure, c'est que les négociations, entourées d'airs top secret, devraient continuer.