Des performances qui démentent un contexte de crise internationale. Risma, le fonds d'investissement du groupe Accor, est bel et bien installé au Maroc. Les finances se portent bien et laissent présager que la stratégie lancée portera ses fruits. Plus que les résultats en eux-mêmes, l'assistance venue recueillir les informations sur les tendances de l'exercice 2008 de Risma était particulièrement intriguée par les dessous de la transaction conclue avec l'Etat marocain. En vain. Le top-management de Risma n'a pas assouvi les attentes... Ce qui n'est un secret pour personne, c'est le montant objet de la convention, de l'ordre de 1,4 milliard de DH. En revanche, la ventilation de cette somme, et notamment les villes ciblées par les implantations des unités d'hébergement, n'a pas été divulguée. Les raisons, c'est Marc Thépot, PDG d'Accor Maroc, qui les donne en personne. « Si nous annonçons les emplacements, nous risquons de voir les prix des parcelles de terrains augmenter ». La maxime que semble claironner haut et fort le staff de Risma est des plus significatives. « L'hôtellerie résiste mieux même dans l'arbitrage des budgets ». Cette déclaration soutient la stratégie lancée par l'enseigne, celle du développement de la clientèle d'affaires domestique. Le raisonnement est des plus simples. En termes de gestion opérationnelle, la clientèle loisir et long séjour suppose la mise en place de supports de loisirs, reposant sur des animations et un dispositif important. De plus, alors que les établissements hôteliers destinés au tourisme d'affaires ne nécessitent pas de grandes surfaces, les prestations de loisirs demandent plus d'efforts financiers pour l'acquisition des terrains et pour faire preuve d'originalité dans l'offre. Ce rééquilibrage semble avoir joué à l'avantage de Risma. En effet, les chiffres en témoignent. Le chiffre d'affaires enregistre un résultat de près d'1,1 milliard de DH, soit une progression de 18,9% par rapport au dernier exercice. Conjoncture, inflexion, cession… Dans ce contexte de crise internationale, seul le résultat net part du groupe a pris un coup, pour se fixer à 938 millions de DH. Cette inflexion ne traduit pas les effets de la conjoncture et ce, même si le groupe Accor annonce la cession de plus de 600 hôtels de par le monde. D'ailleurs, c'est l'occasion pour les dirigeants du fonds de s'expliquer à ce sujet. « Dans le cadre de la stratégie d'Accor, pour le Maroc, c'est différent. Nous y sommes déjà engagés à travers Risma ». Si le résultat net part groupe a diminué de 19,3 millions de DH, cela est du, comme se plaît à le souligner le financier de Risma, à « des événements non récurrents ». Ces derniers concernent les frais engendrés par les nouvelles ouvertures, ce qui, dans le jargon, est nommé « hôtels arrivés à maturité », acquis ou développés par Risma, et en exploitation depuis deux années. Les clubs Coralia ne sont pas comptabilisés en raison du changement qu'ils connaissent au niveau du concept et du nom de l'enseigne. Sont également compris les Ibis de Casa City Center, de la Palmeraie de Marrakech, de celui de Sidi Maârouf, d'Essaouira, le Novotel de Casa City Center, le Hilton de Rabat et Saemog. Ces événements ont grevé le résultat net à hauteur de 2,8 millions de DH. Rien que pour le Hilton, les neuf mois de fermeture pour cause de travaux et le programme de départs volontaires ont coûté la somme de 8 millions de DH. Par ailleurs, au regard de la performance réalisée en termes de nuitées, supérieure à la moyenne nationale (+5% contre -3%), le Fonds est clair dans sa démarche. Il s'agit de diminuer la dépendance vis-à-vis de la clientèle internationale au profit d'une clientèle domestique fidèle et stable. Ne pas subir le contre fouet de la crise internationale.