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Badr Alioua , Directeur Général de Wafa Gestion, Directeur exécutif du groupe Attijariwafa bank, en charge de la Banque Privée : Le parcours «d'élite» d'un banquier hors norme
Publié dans Challenge le 09 - 10 - 2015

On lui « donnerait le bon dieu sans confession ». A 35 ans, cet ingénieur polytechnicien et des Ponts et Chaussées a rapidement gravi les échelons pour prendre la tête de deux filiales d'Attijariwafa bank. Par Noréddine El Abbassi
Il est des personnes qui ont «la tête de l'emploi », dit-on. En fait, Badr Alioua a la « tête du Banquier d'affaires », policé, façon universités américaines où il aurait aimé étudier, comme les « Ivy league» du type Harvard, par exemple. Mais ce regret, il le laisse rapidement de côté. L'école Polytechnique et l'Ecole des Ponts et Chaussées constituent également une belle carte de visite, à mentionner dans un CV. Ingénieur donc, diplômé de deux prestigieuses écoles d'Ingénieurs françaises. Mais il a troqué le casque de chantier, pour le complet de banquier au Maroc, après un passage dans le Conseil.
Lorsque l'on rencontre Badr, les manières avenantes et charmantes du « parfait gendre », à la marocaine s'imposent. Résultat probable d'une éducation que l'on suppose conséquente à une enfance rbatie, de nombre d'autres fils de fonctionnaires qui ont élu domicile dans la capitale du pays.
Une enfance «ancrée dans la réalité»
Il est donc né en 1980, à Rabat. Le père est un fonctionnaire, sa mère occupe le métier le plus ingrat du monde, Maman, et Badr figure en deuxième dans une fratrie de quatre enfants : « je suis le deuxième ex-aequo, puisque j'ai un jumeau. Un faux jumeau, mais quand même ! » dévoile-t-il, sur le ton de la plaisanterie. Le ton est assuré, comme les gens qui évitent de parler souvent d'eux-mêmes, et pas plus des affaires, d'ailleurs. « On a un devoir de réserve dans la banque, et du coup on ne parle pas beaucoup. Ce qui rassure les clients et par là même, préserve la confidentialité », justifie-t-il, dans un retour au sérieux.
Son enfance est plutôt simple. Comme nombre de camarades de son milieu, il commence sa scolarité dans le privé, avant de rejoindre le public. Ce sera dans le prestigieux lycée My Youssef de la capitale. Mais son père a le souci d'ancrer ses enfants dans la réalité marocaine : «on a passé plusieurs étés en colonies de vacances. C'était parfois dur, mais sûrement formateur. Elles tenaient plus des scouts que des colonies. On dormait dans des tentes, que nous devions monter nous mêmes, comme laver et repasser nos affaires. Mais nous passions tout de même la journée à jouer dans la boue », se remémore-t-il.
Bien sûr, l'enfance à Rabat, c'est également des cercles d'enfants du même milieu, dans une sorte « d'entre soi », loin des regards. « A l'école, c'était réellement mixte socialement. On avait des camarades orphelins, d'autres de milieux défavorisés. Mais également d'autres qui venaient en berline avec chauffeur », fait-il remarquer.
En ce temps-là, la mode était aux clubs de grandes administrations où l'on pratique le sport. Badr ne fait pas exception et opte pour les sports en équipe, entre le basket et le foot. En somme, la vie est un long fleuve tranquille. Lorsqu'il décroche le bac en 1998, il s'oriente bien évidemment vers les classes préparatoires aux grandes écoles d'ingénieurs.
Parcours «d'élite» pour un enfant formé dans le «public»
Le passage obligatoire par « Maths sup », c'est un véritable marathon. On travaille en moyenne 72 heures par semaine, et en fait, on ne compte pas les efforts. Sachant qu'au bout, il y a les concours qui peuvent ouvrir la porte aux plus grands établissements de France. « On appelait ça la taupe. Allusion au fait qu'on ne voit pratiquement pas la lumière du jour. Et même pour plus d'efficacité, j'étais interne au Lycée My Youssef, alors que mes parents habitaient la même ville », explique-t-il. L'effort est récompensé et il remporte le pari haut la main, puisqu'il décroche l'école Polytechnique.
L'X est une école d'officiers, mais Badr est dispensé du service militaire : « je ne suis pas français, et du coup, on passe directement en deuxième année d'école. Les cours en eux-mêmes sont loin d'être une simple formalité. On étudie avec des professeurs d'exception. Dès lors, la passion prend souvent le relais, plus que l'obligation d'aller en cours,» explique-t-il. Les mains impeccablement manucurées, et une impression plus « fine » que ne le laisse penser son allure générale, on a du mal à l'imaginer en uniforme, le sabre au côté : « je ne suis pas de grande taille, j'ai eu donc un « sabre court », fait sur mesure », lance-t-il, le rire toujours facile.
Lorsqu'il doit choisir une école de spécialisation, il lorgne vers l'Amérique. Mais les événements du 11 septembre l'en dissuadent, une pointe de regret à peine dissimulée. Après tout, l'Ecole des Ponts et Chaussées est une bonne adresse. « Je suis très satisfait de mon choix, » précise-t-il.
Le conseil mène à tout, même à la banque
Lorsque Badr doit entrer dans le monde du travail, un nouveau choix s'impose à lui : « lorsqu'on est ingénieur, on choisit un domaine de spécialisation et on y reste. Je ne voulais pas me spécialiser dans un domaine qui pourrait s'avérer sans utilité au Maroc, sachant que je voulais rentrer au pays. Dans le même temps, le conseil permet de découvrir différents domaines, et c'est donc «l'option que j'ai choisie», analyse-t-il. Badr intègre le cabinet AT Kearney, le retour au Maroc en tête. A ce moment, la fusion entre les banques BCM et Wafabank fait les gros titres de la presse, ce qui « capte son intérêt ».
C'est sans difficulté aucune, qu'il intègre la nouvelle entité. Nous sommes en 2004 lorsque Badr fait ses débuts dans la salle des marchés d'Attijariwafa bank. Le Maroc est alors plein de promesses pour l'avenir. Badr fait rapidement ses preuves dans le développement de nouveaux produits, et travaille dans une « ambiance positive ».
Dans la foulée, il se marie en 2005, et l'année suivante, passe aux « marchés obligataires » de l'Etat et des entreprises. Il gravit rapidement les échelons, puisqu'en 2008, Badr est nommé Directeur Général de Wafa Gestion à 28 ans, et il est le plus jeune Directeur Général de filiale à ce moment-là. Le jeune père qu'il est cette même année, verra en 2010 et 2013 la naissance de ses deux autres enfants. « Cela fera bientôt 7 ans que je suis à Wafa Gestion », constate-t-il, presque surpris du « temps passé ». Depuis mai 2015, il a été propulsé à la tête de la Banque Privée d'Attijariwafa bank.
Si la vie était un marathon, depuis toujours, Badr Alioua aurait eu le « souffle pour être dans le peloton de tête ».


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