Coopération Sud-Sud: le Maroc a fait de la solidarité et du codéveloppement un pilier de sa politique étrangère    Maroc : Le Comité de libération de Ceuta et Melilla renait de ses cendres    Stagiaires.ma: Plus de 400.000 candidats inscrits et 12 millions de candidatures générées sur six mois    Trump menace d'imposer des tarifs douaniers de 30% à l'UE et au Mexique    Bitcoin: le portefeuille du Salvador dépasse 700 millions de dollars    Singapour maintient sa position de premier centre maritime mondial    Ballon d'Or 2025 : Un front africain se forme pour soutenir Hakimi    Copa América Féminine 2025 : Le Chili démarre fort ; cette nuit le Brésil entre en lice    CAN Féminine : Jorge Vilda fier de ses joueuses après la victoire contre le Sénégal    Le Maroc atteint les quarts de finale de la CAN féminine en battant le Sénégal    Les cavaliers de la DGSN brillent au championnat national équestre    Plus de 311.600 candidats scolarisés décrochent leur baccalauréat en 2025    Un objet céleste mystérieux venu de l'extérieur du système solaire s'approche du Soleil à une vitesse fulgurante, suscitant la perplexité des scientifiques    Marruecos: Más de 311.000 estudiantes obtienen su bachillerato en 2025    MAGAZINE : Kouider Bennani, le cinéma quand on aime la vie    CAN Féminine : le Maroc domine le Sénégal et termine en tête du groupe A    Mehdi Bensaïd : le PAM n'est pas une simple machine électorale    Polisario invité au Congrès du PP espagnol: Nizar Baraka recadre Feijóo sur la marocanité du Sahara    Le régime de Tebboune face au risque de faillite : la chute des réserves de change annonce une crise économique imminente en Algérie    Région RSK : un taux de réussite de 93,23% au baccalauréat    La Mauritanie dément toute réunion entre son président et Netanyahu    African Security Analysis observe que le Maroc structure sa souveraineté militaire par la technologie et la production défensive    5G au Maroc : L'ANRT lance l'appel à concurrence pour les futurs opérateurs    France : Cinq mois de prison avec sursis pour un étudiant pour un piratage pro-palestinien ciblant des étudiants juifs    Diaspo #397 : Lamiss Amya, la violoniste marocaine qui fusionne techno et racines orientales    Pastilla à l'honneur : Le Maroc décroche la 3e place au concours gastronomique de Washington    50e session de l'APF: Rachid Talbi Alami et les présidents des parlements participants reçus à l'Elysée    Droits de douane: Trump revient à la charge contre l'UE, Bruxelles souhaite un accord    Rencontre sino-américaine à Kuala Lumpur : ouvre-t-elle la voie à une désescalade entre Pékin et Washington ?    Béni Mellal : L'Intérieur annonce la fin d'un sit-in périlleux et l'ouverture d'une enquête    L'ANEF encadre des travaux forestiers à Al Borj liés au projet électrique Tanger II    Un nouveau plan d'action pour les échanges entre civilisations dévoilé lors d'un sous-forum    Gazoduc Africain Atlantique : Réunions à Rabat du Comité technique et du Comité de pilotage    L'indice mondial des prix alimentaires progresse légèrement en juin selon la FAO    La trompette nomade d'Ibrahim Maalouf résonne à Casablanca    L'ICESCO renforce le dialogue civilisationnel lors d'une rencontre de haut niveau avec des responsables chinois    Mehdi Bensaïd lance des projets culturels et pose la première pierre du chantier de restauration de Sijilmassa    La cigogne et l'entrepreneur    L'OMPIC participe à la 1ère réunion de l'Alliance francophone de la propriété intellectuelle    REIM Partners investit plus d'un milliard de dirhams dans le premier OPCI dédié à la santé    Dar Taarji dévoile AKAN, une collection singulière de boutique-hôtels de charme    Marrakech : L'influenceuse Fidji Ruiz hospitalisée avec son mari Anas après un grave accident de la route    France : Un Franco-Marocain tué après avoir tenté de stopper une violente altercation    Réseau : Auto Nejma tisse sa toile à Agadir    Gouvernance des données : Pilier négligé de notre stratégie digitale ? [INTEGRAL]    L'intelligence artificielle, catalyseur de réinvention de l'action publique au Maroc    Algerian Referee Sparks Controversy at Women's Africa Cup of Nations After Removing "RAM" Logo    Euro féminin 2025 : Hier, l'Espagne et l'Italie qualifiées, ce soir duel pour la première place entre l'Allemagne et la Suède    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Il a le style d'un père Noël et la fermeté d'un bon père de famille
Publié dans Challenge le 28 - 04 - 2017

La barbe grisonnante, mince et souriant, Hervé Arnone-Demoy a appris le métier d'enseignant sur le tas et a développé une pédagogie au cœur même de l'établissement dans lequel il a usé ses fonds de culotte…
C'est la fin de la classe ; une foule d'enfants « se déverse » dans les couloirs de l'Ecole Arnone-Demoy. Ils sont joyeux, respirent l'innocence et pourtant restent calmes et disciplinés. Le directeur, Hervé Arnone, régente son petit monde avec de petites phrases sèches qui ne sont pas sans rappeler M. Bennis, lorsqu'il gérait, avec poigne, le Groupe Scolaire d'Anfa. Pour M. Arnone, l'enseignement est une « histoire de famille ». L'établissement portant son nom a été fondé par sa mère, Renée Arnone Demoy. « Au début, l'école était installée en centre ville, dans un appartement, à côté du café connu, la Chope. Ensuite, elle a déménagé dans ce lieu-ci », explique Hervé Arnone.
Nichée dans une ruelle de l'avenue du 2 Mars, l'école est une sorte de « Jadin d'Eden ». Entouré de palmiers, c'est un immeuble qui fait coin et dont rien ne laisse deviner, qu'il s'agit d'une école. Bilingue, c'est l'un des plus anciens établissements scolaires privés, de Casablanca. Mme Arnone Demoy, elle, était une française du Maroc. Elle était arrivée à Casablanca dans les années 30, dans le but de travailler dans l'enseignement. Après une première expérience d'enseignante, elle se lance dans le domaine et fonde sa propre institution. Sur le plan personnel, elle est mariée à Charles Arnone, fonctionnaire dessinateur aux Travaux Publics, un français « pied noir ». Selon la légende, cette expression maghrébine, désignait les Européens pour leurs bottines noires, qui les différenciaient des babouches jaunes traditionnelles .
Un enfant espiègle
Hervé et sa sœur Sylvaine seront les successeurs de Mme Arnone Demoy. «Mon grand père maternel est mort à la guerre, alors que ma mère était encore jeune enfant. Du coup, nous portons le nom Demoy, afin qu'il ne disparaisse pas. Mon père, lui, était simplement M. Arnone. Mais l'école est la »grande oeuvre » de ma mère », développe-t-il. Hervé est alors un jeune enfant turbulent, qui vit sous la stricte supervision de Mme la Directrice. « On ne me passait rien. Il n'était pas possible de faire l'école buissonnière, par exemple, ou de ne pas faire ses devoirs. Aux débuts, ma mère a essayé de me pousser un peu, puis finalement, elle a pris le parti de me laisser vivre ma vie ».
Hervé est déjà un collectionneur. Il se passionne pour les maquettes de trains, et en monte bon nombre. Cette passion, c'est celle de la « minutie », où l'on passe des heures avec un pinceau, un tube de colle, et de la peinture, pour, par exemple, représenter des paysages de campagnes où évoluent des trains, qui passent à toute « vitesse ». La vie est un long fleuve tranquille pour Hervé, qui, moyennant quelques accidents mineurs de parcours, achèvera son cursus secondaire, sans quitter l'école de sa mère. Il y décroche un Bac Maths, pour s'envoler ensuite pour Nice, après deux années à la Faculté de Rabat.
Retour aux sources
Nous sommes en 1972, et la France qui avait été chamboulée par Mai 68, a vu le Général De Gaulle quitter le pouvoir. Un « vent de liberté » souffle sur la société traditionnelle française et rien n'était plus comme avant : « Certes, je n'étais pas du tout un soixante huitard, mais il était évident que la France avait changé. Ce que je constatais , bien qu' arrivé après les événements. Ensuite, je me suis inscrit pour un DUT en Génie Mécanique à Grenoble. Après deux années, je suis rentré au bercail, en l'occurence au Maroc », explique-t-il. Hervé a des « mains en or », tirées de sa passion pour les modèles de trains. Il fabrique des meubles, donne des cours particuliers, avant de s'orienter vers une vie plus « rangée ».
Il commence d'abord comme enseignant, puis surveillant de l'établissement, avant de passer à l'administratif. Ce n'est pas parce qu'il est le « fils de la patronne » qu'il a droit à un traitement privilégié. Il fait ses preuves sur le tas, apprend le métier et progresse petit à petit. C'est un peu un parcours classique dans une entreprise familiale, où l'on apprend le métier en commençant au bas de l'échelle, avant de grimper progressivement. Entre deux appels, Hervé s'exprime tantôt en darija courante, tantôt en français, mais toujours sur un ton autoritaire. M. le Directeur a gardé l'attitude de Surveillant Général, et cela se ressent. Depuis, l'école a grandi. Hervé et Sylvaine ont développé leur affaire, et se sont recentrés sur le « coeur de métier », les études primaires. La recette prend et l'école se développe : « J'ai en classe des élèves dont les parents ont été mes élèves. Cela ne me rajeunit pas, mais que voulez vous? C'est une entreprise à taille humaine. Les parents viennent me voir sans rendez-vous, sans que cela ne pose de problèmes », expose-t-il. Au final, sa philosophie se résume à « Je préfère un cancre épanoui qui arrivera à quelque chose dans sa vie, plutôt qu'un élève brillant introverti, qui aura toutes les difficultés du monde ensuite ». Et on a beau dire, il faut « laisser le temps aux enfants d'être des enfants ».
Bio Express
1947: naissance à Casablanca
1972: entrée à l'Ecole Arnone-Demoy


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.