La ville d'Essaouira se prépare à abriter du 20 au 23 juin la 22ème édition du Festival Gnaoua et Muisque du Monde. D'année en année, le Festival Gnaoua séduit de plus en plus de visiteurs venus du monde entier pour profiter pleinement de ces moments forts de musique. Comme annoncé par Neila Tazi, productrice du Festival Gnaoua et Musiques du monde : « 22 années qui nous confortent quant à la pertinence et la justesse de notre projet culturel, celui d'une longue lutte pour la reconnaissance d'une confrérie musicale longtemps marginalisée... ». Et d'ajouter : « Le Festival a révélé la richesse d'une culture populaire et réaffirmé notre ancrage africain à travers une culture aux profondes racines subsahariennes ». Mieux encore, d'après la productrice du Festival, les Gnaoua sont devenus des véritables ambassadeurs du Maroc. Ils s'envolent chaque année vers des destinations comme New-York, Washington, Los Angeles, Londres, Paris... Cette édition est forcément très spéciale car elle viendra clôturer un cycle et en ouvrir un nouveau. En effet, dans quelques mois, en décembre 2019, le Comité intergouvernemental de l'UNESCO statuera sur la demande présentée par le Maroc d'inscrire l'art des Gnaoua à la liste du patrimoine oral et immatériel de l'humanité. Il est à noter que l'art tagnaouite revient de loin. Considérés comme des musiciens de rue, il y a quelques années, les Gnaouas connaissent aujourd'hui une reconnaissance universelle. Leur musique a franchi les frontières et s'est imposée aujourd'hui en tant que style musical à part entière. En vue de répondre aux satisfactions d'un public ayant la soif de cette musique qui se distingue par ses mots, son rythme, ses gestes…, le festival s'efforce chaque année de lui proposer une palette large et étoffée de ses œuvres. « On retrouvera pour notre plus grand plaisir la voix profonde et intense du showman Hamid El Kasri, le généreux Mustapha Baqbou dont la force est de fusionner avec tous les genres musicaux tout en conservant la dimension traditionnelle de la musique gnaoua. Mais aussi la scénographie si particulière du plus reggae des maâlems, Omar Hayat, ou encore la personnification du renouvellement de l'art gnaoui avec Hassan Boussou », expliquent les organisateurs. Cette année, deux maâlems hors norme prendront part aux festivités : Hassan Hakmoun qui a franchi les océans et a magistralement fait vivre cet art dans la foisonnante énergie créatrice de New York, et Majid Bekkas, multi-instrumentaliste et fervent acteur de la fusion gnaoua-jazz... Tous ces maâlems, musiciens et artistes font qu'aujourd'hui on parle de musique gnaoua comme on parle de rock, de reggae ou de rumba… Preuve de sa vivacité : la nouvelle génération a repris le flambeau et perpétue avec talent, succès et conviction ce patrimoine vivant.