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Hausse des prix des produits alimentaires : Le ras-le-bol des Marocains
Publié dans EcoActu le 21 - 05 - 2018

Opacité du marché, multiplicité des intermédiaires, prolifération de l'informel, augmentation des prix des hydrocarbures, spéculation des prix..., autant de paramètres responsables de l'augmentation des prix de produits de consommation. Le gouvernement est actuellement penché sur le développement d'une plateforme où seront affichés les prix des fruits et légumes.
A quelques semaines du mois sacré, la voix du peuple s'est levée pour crier au scandale et dénoncer les abus relatifs à la cherté des produits de base ainsi que des hydrocarbures. Les Marocains ont ainsi adopté un autre mode de contestation en boycottant certaines marques pour dire basta au manque de transparence du marché, au non-respect des règles d'une concurrence loyale, à l'absence d'instruments de régulation du marché et surtout à la passivité des pouvoirs publics souvent aux abonnés absents. Ce mouvement, que beaucoup ont sous-estimé au début, a pris de l'ampleur et a causé des pertes économiques considérables aux enseignes boycottées. Sommes-nous à la veille d'une nouvelle ère où les droits du consommateur et le respect du marché seront pris en compte au moment de fixer les prix ? Cela servira-t-il de leçon aux oligopoles qui font régner leur propre loi et profitent des failles du système de la concurrence ?
Pas si sûr. A quelques jours du ramadan, les prix des produits alimentaires ont flambé faisant exploser le budget des ménages. Encore une fois, c'est le marché qui impose ses règles face à un citoyen qui n'a d'autres choix que de se plier à ses diktats. Interrogé à ce sujet, Lahcen Daoudi, ministre des Affaires générales et de la Gouvernance nous explique que ce phénomène d'augmentation des prix n'est pas dû à l'offre, qui couvre largement la demande, mais plutôt à certains intermédiaires (peu scrupuleux) qui stockent les produits alimentaires pour faire grimper les prix. Pour couper court à ces pratiques, le gouvernement surveillera désormais les stocks afin de vérifier s'il y a réellement rétention des produits et spéculation sur les prix. «Tous les produits sont disponibles sur le marché marocain. Qui dit offre importante dit baisse des prix. Mais quand il y a rareté, les produits augmentent. C'est la loi du marché, on n'y peut rien», précise L. Daoudi.
Un numéro pour dénoncer les abus (5757)
Mais la réalité est toute autre. Le citoyen est désemparé ne savant plus à quel Saint se vouer. Les prix augmentent systématiquement malgré une offre dépassant la demande. Les raisons sont un secret de polichinelle : les différents acteurs se livrent à une course effrénée aux bénéfices faisant fi du pouvoir d'achat du citoyen qui ne cesse de se détériorer. Les statistiques du Haut-commissariat au Plan sont claires à ce sujet. Pour y remédier, le gouvernement vient de mettre en place un nouveau dispositif pour permettre aux Marocains de dénoncer les abus. «Nous mettons à la disposition des citoyens un numéro national spécial de réclamation (5757). La commission se déplacera illico au niveau de la province d'où émanera l'appel pour faire le constat», explique le ministre. Une cellule de veille vient d'être mise en place au niveau de chaque province pour vérifier la véracité des réclamations afin de déclencher le processus de contrôle. La question est de savoir si ce nouveau dispositif sera-t-il suffisant et efficace pour instaurer de l'ordre dans le marché ?
Selon le ministre, la réussite dépendra de la capacité des pouvoirs publics et des citoyens à travailler main dans la main. D'autant plus, cette démarche doit être complétée par un outil pour mettre à la disposition des citoyens l'information relative aux prix des produits alimentaires. Le gouvernement est actuellement penché sur le développement d'une plateforme où seront affichés les prix des fruits et légumes. L'objectif étant de créer les conditions d'une concurrence loyale. « Le Maroc est devenu un pays de libre concurrence, mais nous n'avons pas créé les conditions de la concurrence. Et je peux dire que c'est la responsabilité du gouvernement qui a tardé à mettre en place les instruments nécessaires pour garantir la transparence du marché », affirme Lahcen Daoudi.
Les intermédiaires et les hydrocarbures à l'origine de la hausse des prix des produits de consommation
Malheureusement, il va falloir plus qu'un numéro national et une plateforme de prix pour atteindre cet objectif. C'est une réorganisation à tous les niveaux qu'il faut opérer. A commencer par la chaîne de distribution. L'écart entre le prix des producteurs et celui proposé aux consommateurs finaux est énorme et peut passer du simple au triple soit jusqu'à 300%. Un constat alarmant qui résulte de l'opacité du marché ainsi que de la multiplicité des intervenants. Un long circuit où les marges des différents maillons de la chaîne sont inconnues. A cela s'ajoute la situation lamentable des marchés de gros où ne sont respectées ni les pratiques du conditionnement, ni celles de la logistique, d'hygiène, du tri ainsi que du calibrage. Là encore les professionnels, les grossistes et les associations de protection du consommateur ne cessent de dénoncer la mauvaise gouvernance de ces organes dont les conséquences sur le prix final des produits et donc sur le pouvoir d'achat sont aberrantes. Autre constat et pas des moindres, est la prolifération de la distribution informelle. Un secteur qui prend, dans certaines villes, des dimensions démesurées où le volume des fruits et légumes dépasse celui qui transite par le circuit formel. Ce qui explique la différence de prix d'un marché à un autre ou d'un commerçant à un autre. C'est pourquoi, il faut revoir, en urgence, le modèle de distribution, de verrouiller les canaux, de revoir le cadre réglementaire et d'ouvrir de nouveaux marchés de gros afin de diminuer le nombre d'intermédiaires.
Mais pas seulement car force est de reconnaître que cette anarchie des prix s'est accentuée avec la libéralisation des prix des hydrocarbures. Le rapport de la mission d'information parlementaire consacré aux prix des hydrocarbures, examiné la semaine dernière par la Commission des finances et du développement économique de la Chambre des représentants, révèle que le secteur des hydrocarbures a largement profité de cette libéralisation. En une année, soit en 2016, les opérateurs ont doublé voire même triplé leurs bénéfices, explique Abdellah Bouanou, président de la mission d'information. Ce qui n'est pas sans conséquences sur le pouvoir d'achat des Marocains qui, selon ce dernier, s'est considérablement dégradé suite à cette libéralisation. Ceci remet sur la table un dossier chaud qui hante les esprits, celui de l'activation du Conseil de la concurrence en hibernation depuis 2013.
Le gouvernement hausse le ton
En attendant de réanimer cette instance, le Chef du gouvernement a annoncé, lors du dernier Conseil du gouvernement tenu le 17 mai, que l'Etat ne tolérera dorénavant aucun dépassement relatif à la spéculation des prix des produits alimentaires en ce mois sacré. Saâd Eddine El Othmani a haussé le ton face à ceux qui ne respectent pas les lois du marché et jouent avec la santé des Marocains. Dans ce sillage, la Commission interministérielle chargée du suivi de la situation des marchés vient de tenir la première réunion pour dévoiler les résultats des premières opérations de contrôle sur le terrain et étudier la situation actuelle du marché.
Il ressort que pour l'approvisionnement, l'offre dépasse la demande en ce qui concerne tous les produits mis à part les pois chiches dont le prix a augmenté à quelques jours du début du mois. Un prix qui, selon la commission, devra baisser dans les jours à venir étant donné que 3.500 tonnes ont été importées pour répondre aux besoins des Marocains. Dans une note d'information, ladite commission a mené, du 16 avril au 16 mai, 16.974 opérations de contrôle qui ont décelé 571 infractions relatives aux prix et la qualité des produits alimentaires. Des mesures juridiques ont été prises à l'encontre des infracteurs. La commission a également saisi et détruit 1.210 tonnes de produits alimentaires impropres à la consommation. Malgré les efforts déployés, force est de reconnaître que beaucoup reste à faire pour surveiller tout le territoire et protéger tous les Marocains. Il faut éveiller la conscience de ceux qui génèrent des profits au détriment du pouvoir d'achat mais également en mettant en danger la santé des Marocains. Il faut également que les pouvoirs publics ne tolèrent plus ces pratiques qui asphyxient les ménages en durcissant les sanctions et en appliquant les lois en vigueur.


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