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Neuf semaines de Covid-19 au Maroc
Publié dans EcoActu le 04 - 05 - 2020

Trois très bonnes nouvelles ont marqué la semaine du 27/04 au 03/05. La première : les rétablissements (1'438 cumulés dont 845 nouveaux) confirment leur nette distanciation des décès (174 cumulés dont 13 nouveaux). La deuxième : après avoir quasiment stagné la semaine précédente (20-26/4) le nombre de nouveaux testés positifs marque un recul substantiel (836 face à 1'210 la semaine du 20-26/4) bien que le nombre de nouveaux tests ait augmenté de 20% (14'713 face à 12'276 la semaine du 20-26/4) et malgré la découverte de nouveaux foyers épidémiques. La troisième : du fait de la forte augmentation du nombre de rétablissements, le nombre de personnes en soin a légèrement diminué, pour la première fois. Ces bonnes nouvelles ne sont là que parce les sept semaines de confinement ont fortement ralenti la transmission du virus.
Les sources des données utilisées sont officielles, quoiqu'elles aient été indirectement collectées sur un site encyclopédique[1] quotidiennement tenu à jour avec les chiffres provenant du Ministère de la Santé du Maroc.
L'évolution des tests réalisés chaque semaine (bleu clair) ainsi que celle de leur total (bleu roi) sont montrées en Figure 1. Le nombre de nouveaux tests hebdomadaires effectués est passé de 12'276 à 14'713, ceci signifie que les cas « fortement suspects » ont augmenté de 20% en une semaine (alors qu'ils avaient quasiment doublé la semaine du 20-26/4). Sans doute les tests sélectifs permettent-ils d'épargner les ressources humaines et matérielles disponibles et les chiffres illustrent parfaitement le fait que les tests ne sont faits (pour l'instant seulement ?) que sur les cas « fortement suspects« . Nous n'en avons peut-être pas les moyens et sommes encore loin des campagnes de tests massifs réalisés par d'autres pays. Selon diverses déclarations de Mohamed El Youbi, Directeur de l'Epidémiologie au Ministère de la Santé, en plus, des personnes testées, 70% de personnes additionnelles, proches de personnes testées positives précédemment, seraient suivies par les services du Ministère de la Santé. Il semble donc que l'on continue à tester les mêmes profils (symptomatiques ou pas) mais que pendant la semaine du 20-26/4, il y aurait encore eu découverte de quelques nouveaux foyers épidémiques qui auraient appelé une augmentation du nombre de tests.
La Figure 2 montre l'évolution des tests positifs, des décès des personnes testées positives, des rétablissements et de ceux en soin de chaque semaine (les nouveaux à gauche et le cumul à droite). Avant d'atteindre sa valeur d'aujourd'hui (5 par an pour 1'000 habitants soit près de 3'450 décès par semaine[2]) le taux de mortalité brut du Maroc a mis soixante ans pour ne décroitre que d'un facteur 4, c'est pourquoi ce n'est pas vraiment le nombre de morts qui fait peur mais sa croissance dans le temps qui aurait pu atteindre 3'450 décès par semaine en 6 semaines si la vitesse initiale (15/03 au 12/04) avait été maintenue[3].
Selon diverses déclarations de Mohamed El Youbi, Directeur de l'Epidémiologie au Ministère de la Santé, 80 à 90% des nouveaux cas font partie de l'entourage en contact avec les personnes précédemment testées positives. On peut maintenant affirmer que le nombre de nouveaux testés positifs hebdomadaires est en déclin (838 face à 1'210 la semaine du 20-26/4) alors qu'il avait stagné la semaine précédente (1'210 face à 1'194 la semaine du 13/4-19/4) et ceci malgré la découverte de nouveaux foyers épidémiques qui continuent à faire augmenter le nombre de cas positifs. Sans insister sur les autres chiffres et de leur cumul qui sont eux aussi montrés sur la Figure 2, notons toutefois que le nombre de personnes en soin a légèrement diminué (‐20) à 3'291 allégeant légèrement la pression sur les structures hospitalières, et ceci après avoir augmenté de 924 la semaine précédente du 20-26/4. Nous disions à la fin de la septième semaine[4] que ce nombre a certes dépassé la capacité d'accueil en lits spécifiquement mis en service pour COVID-19 (3'000) mais heureusement qu'une très large majorité des personnes infectées sont asymptomatiques et ne nécessitent qu'un isolement sans hospitalisation (70 à 80% des cas selon diverses déclarations de Mohamed El Youbi, Directeur de l'Epidémiologie au Ministère de la Santé). Ceci fait que la capacité du Maroc en lits dédiés n'a donc pas été atteinte et que nos médecins n'ont encore jamais été mis devant le difficile choix de priorité des patients à traiter.
La Figure 3 montre quelques pourcentages qui méritent commentaire.
Au stade actuel, la Figure 3 combinée aux autres informations enseignent les choses suivantes :
* Les statistiques actuelles du Maroc indiquent que les porteurs de COVID-19 ont une chance sur 28 d'en mourir (3.5%), en moyenne et abstraction faite de toute faiblesse qui causerait une aggravation de ce risque. Toutefois, ce taux de décès de tous les testés positifs décroît de façon monotone depuis trois semaines même à l'échelle journalière, comme montré par la courbe rouge du graphique de droite de la Figure 3.
* Dès lors que vous avez suffisamment de symptômes pour que les protocoles hospitaliers vous considèrent comme « fortement suspect« , vous avez :
o environ 1 chance sur 9 d'être porteur de COVID-19 (11.8%), mais ce chiffre hebdomadaire décroît régulièrement depuis la première semaine d'avril (de 21.1 à 11.8%), et ceci est confirmé même à l'échelle journalière comme montré par la courbe verte dans le graphique de droite de la Figure 3,
o environ 1 chance sur 240 d'en mourir (0.41%), ce chiffre aurait, lui aussi, une tendance à baisser depuis la première semaine d'avril (de 1.44 à 0.41%). Cette forte baisse de la mortalité serait sans doute due à un certain succès des protocoles de soins.
* Le pourcentage des personnes testées positives chaque jour a une évolution certes erratique mais aussi tendanciellement baissière depuis fin mars, comme montré par la courbe bleue du graphique de gauche de la Figure 4. Ceci, tout en ayant une hausse tendancielle du nombre de tests journaliers. Une extrapolation linéaire du taux depuis le 26/03 mènerait à un taux de positivité théoriquement nul aux environs du 15 mai 2020, alors que nous annoncions le 25 mai la semaine dernière[5].
* Le graphique de droite de la Figure 4 montre le taux de reproduction du virus qui permet de connaître le nombre moyen de personnes qu'un porteur contagieux pourrait infecter. Ce taux se calcule par le ratio des nouveaux infectés des 7 derniers jours à ceux des 7 jours glissés un jour avant. Dépendant des conditions « offertes » à la propagation de l'épidémie :
o lorsque le plus probable passe en-dessous de 1, on peut dire qu'il est probable que l'infection soit en train de reculer (nous en sommes pratiquement là cette semaine),
o lorsque la partie haute de l'intervalle de confiance passe elle-même en-dessous de 1, on pourra dire qu'on il y aura plus de 98% de chance pour que l'infection soit en train de reculer, ceci devrait probablement commencer durant la semaine du 11/05 et sans doute s'installer durablement durant la semaine du 18/05, confirmant à quelques jours près ma date d'annulation du taux de positivité du graphique de gauche de la même Figure 4.
Doit-on rappeler qu'on peut être porteur asymptomatique du COVID-19 (sans aucun symptôme) et le transmettre à toutes les personnes approchées sans précautions, or, à l'instar de beaucoup d'autres pays, le Maroc n'a aucune connaissance du nombre réel de personnes infectées.
Les bonnes nouvelles de cette neuvième semaine après le début de l'infection ne sont là que parce les sept semaines de confinement ont fortement ralenti la transmission du virus. Les chercheurs nous répètent que la peau de ce virus est faite d'une huile qui est diluée par les savons, qu'il se transmet à la bouche, au nez et aux yeux par la salive ou les postillons qui, sans projection (toux), se projettent à moins d'un mètre tout en sachant qu'il ne dure pas plus de quelques heures sur une surface inerte. En comprenant bien ceci, on saura ce qu'il reste à faire si l'on veut éviter de s'exposer et surtout exposer autrui au risque de mortalité et on passera sereinement cette période de confinement. Maintenant, « sortir du hammam (du confinement) n'est pas aussi simple que d'y rentrer » dit le dicton marocain mais on trouvera bien comment nous en sortir puisque le proverbe ne dit pas que c'est impossible !
Dans le concert des Nations, les chiffres marocains sont souvent à la traîne et nous voudrions ne pas changer nos habitudes en ayant les chiffres les plus faibles de cas positifs et de décès par million d'habitant. Ainsi, nous pourrons pour une fois, une fois seulement, paraphraser Jacques Brel :
« Être une heure, une heure seulement
Être une heure, une heure quelquefois
Être une heure, rien qu'une heure durant
Beau, beau, beau et con à la fois !«
Par Amin BENNOUNA [email protected]
1. [1] Wikipédia, L'encyclopédie libre, « Pandémie de maladie à coronavirus de 2020 au Maroc« , https://fr.wikipedia.org/wiki/Pand%C3%A9mie_de_maladie_%C3%A0_coronavirus_de_2020_au_Maroc
2. [2] Université de Sherbrooke, Ecole de Politique Appliquée, « Perspective monde« , http://perspective.usherbrooke.ca/bilan/tend/MAR/fr/SP.DYN.CDRT.IN.html
3. [3] Amin BENNOUNA, « Comparaison de l'évolution de l'épidémie COVID19 au Maroc avec l'Italie, l'Espagne et la France« , https://www.researchgate.net/publication/340574900_Comparaison_de_l'evolution_de_l'epidemie_COVID19_au_Maroc_avec_l'Italie_l'Espagne_et_la_France
4. [4] Amin BENNOUNA, « Sept semaines de COVID-19 au Maroc », Ecoatcu, 20 Avril 2020, https://www.ecoactu.ma/sept-semaines-de-covid-19/
5. [5] Amin BENNOUNA, « Huit semaines de COVID-19 au Maroc », Ecoatcu, 27 Avril 2020, https://www.ecoactu.ma/huit-semaines-de-covid-19/


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