La dette intérieure continue à augmenter d'une manière plus importante que celle de la dette extérieure comme en attestent les statistiques publiées à fin mai. La dette publique globale représente quant à elle 65,30% du PIB. En dépit du Fonds Covid19, le déficit budgétaire s'est creusé passant à 23 Mds de DH à fin mai 2020 (contre un déficit de 3 Mds de DH à fin mars). Il sied de rappeler que ce mois-ci, les recettes fiscales ont baissé drastiquement, soit une chute de 7,9% par rapport à mai 2019. Aussi, les recettes douanières ont-elles régressé de 10,9% par rapport à la même période de 2019. Malgré le fonds Convid-19, le déficit du Trésor s'est renforcé au cours du mois s'établissant à 23 Mds de DH à fin mai contre 22,6 Mds de DH un an auparavant. Ce déficit qui faut-il reconnaître est en aggravation bien avant la crise sanitaire se traduit par un besoin de financement de 25,1 Mds de DH. Lire également : Un pays criblé de dettes, c'est l'héritage laissé aux générations futures ! Pour faire face aux différents types de dépenses, le Trésor a eu recours au financement intérieur pour un montant de 20,7 Mds de DH. Il ressort du bulletin de la TGR relatif aux finances publiques que le financement intérieur résulte notamment : * du recours au marché des adjudications pour un montant net de 25,8 Mds de DH contre 8,7 Mds de DH un an auparavant ; * de la diminution des dépôts au Trésor de 10,6 Mds de DH contre 2,5 Mds de DH à fin mai 2019 ; * de la reconstitution des disponibilités du Trésor auprès de Bank Al-Maghrib pour 1,3 Md de DH contre 1,2 Md de DH à fin mai 2019 ; * et des autres moyens de financement notamment, le numéraire chez les comptables publics, les chèques remis à l'encaissement durant les derniers jours de mai et dont le compte du Trésor n'a été crédité que début juin, les avances aux régisseurs, ... Le recours accru du Trésor au marché des adjudications a favorisé l'envolée de 5,2% de la dette intérieure à fin mai 2020 par rapport à fin 2019. Dans le même sillage et en vue de réajuster le profil de la dette, le Trésor a procédé à des opérations de rachat et d'échange de bons. Lesdites opérations ont porté sur un montant global de 5,7 Mds de DH. Pour ce qui est de l'endettement extérieur, il a été de 4,4 Mds de DH. Les remboursements du principal de la dette extérieure ont atteint 3,5 Mds de DH et les tirages ont été de 7,8 Mds de DH, dont 4,3 Mds de DH auprès de la BIRD et 2,7 Mds de DH auprès du FMA. A noter que depuis plusieurs années, l'endettement intérieur a augmenté au détriment de l'endettement extérieur. Les derniers chiffres sur la dette extérieure du Maroc font apparaitre un encours de l'ordre de 339,8 Mds DH. Cet encours est composé d'emprunts contractés par le Trésor public à hauteur de 161,50 Mds DH et à concurrence de de 178,30 Mds DH au passif des établissements et entreprises publics. La dette intérieure du Trésor public se chiffre au terme de l'année 2019 à 560,8 Mds DH. Au terme de l'année 2018, la dette extérieure publique représente 29,50% du PIB. La dette publique globale représente quant à elle 65,30% du PIB. Lire également : Covid-19 : l'endettement, une solution à problèmes
