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Le Covid-19 risque d'accélérer la disparition de certains établissements et entreprises publics
Publié dans EcoActu le 22 - 06 - 2020

L'étau se resserre. Les besoins d'appui financier adressés à la DEPP par les établissements et entreprises publics dépassent les 16 Mds de DH dont 10 Mds de DH à débloquer en urgence cette année, soit en garanties, en subventions, ou en capitaux...
La pandémie du Covid-19 a mis à nu toutes les dysfonctionnements de notre économie et les limites de notre modèle de développement. Plus besoin de lire entre les lignes pour mesurer l'ampleur des dégâts économiques et financiers causés par cette crise sanitaire. Et se remettre debout ne sera pas une mince affaire !
Et pour cause, le virus s'est introduit dans un corps déjà fragilisé et souffrant de plusieurs maux. Les conséquences seront bien plus lourdes à tous les niveaux et dans tous les secteurs, que prévu.
Le secteur public, poumon de l'économie marocaine (chiffre d'affaires de 238 Mds de DH en 2019) a lui aussi été frappé de plein fouet par le virus infligeant des conséquences très lourdes aux paramètres vitaux de notre économie. D'où la question : le pronostic vital de l'économie marocaine serait-il engagé ?
L'ampleur de la crise est telle qu'aucune instance (BAM, HCP, DEPP...) n'est capable à ce jour de faire des projections sur le temps nécessaire pour que notre économie puisse s'en remettre. On baigne dans l'incertitude le temps que la crise sanitaire soit contenue et que la machine économique redémarre pleinement.
Mais ce qui est certain c'est qu'il y aura de la casse. En attendant la Loi de Finances rectificative, qui devrait être présentée incessamment, le directeur de la Direction des Entreprises Publiques et de la Privatisation (DEPP), Abderrahmane Semmar a fait une radioscopie de la situation financière des établissements publics lors d'un webinaire organisé par l'Ordre des experts comptables sur le thème « La relance du secteur des EEP et la contribution de l'Expert-Comptable ».
« Cette crise a été comme un miroir qui a montré les faiblesses des établissements et des entreprises publics. Des faiblesses qui existaient bien avant la crise. Ceux qui n'étaient pas solides ont vu leurs difficultés de plus en plus exacerbées. Le Covid a fait déceler même des insuffisances au niveau des établissements qui n'étaient pas en difficultés », précise le directeur de la DEPP.
Les EEP lourdement imapctés
Chiffres à l'appui, les besoins d'appui financier adressés à la DEPP dépassent les 16 Mds de DH dont 10 Mds de DH sont à débloquer en urgence en 2020 soit en garanties, en subventions, en capitaux...
Et pourtant la DEPP a adopté des mesures pour atténuer l'impact de la crise grâce à la circulaire MEFRA du 31 mars 2020 relative à la souplesse de gestion budgétaire, de commande publique, de contrôle et de gouvernance des EEP pendant la période de l'état d'urgence sanitaire.
Mais malgré cela, le choc n'a pas été évitable. Selon la nature de chaque activité, l'impact du Covid sur les EEP diffère d'un secteur à un autre. Arrêt total ou partiel de l'activité, report dans le temps ou perte sèche, problèmes de trésorerie, impact sur tout l'écosystème, résilience..., l'effet du Covid est différencié.
Dans les détails, les pertes du chiffre d'affaires de la RAM sont estimées à 1.058 MDH/mois de confinement, 307 MDH/mois de confinement pour l'ONDA, 280 MDH/mois pour l'ONCF, 176 MDH/mois pour ADM et 442 MDH/mois pour l'ONEE (problèmes de recouvrement).
Une baisse non pas sans conséquences sur tout l'écosystème (fournisseurs, prestataires de service, sous-traitants...) que les EPP ont développé autour d'eux.
Quant aux autres EEP notamment la SNRT, la SOREAD 2M, la SGPTV, Marchica-Med…, ils ont subi un impact relativement moins prononcé, affirme A. Semmar.
La restructuration des EPP : une réforme qui urge
Parmi les fragilités que cette pandémie a fait éclater celles relatives à la gouvernance, au contrôle financier et la gestion des EPP pour ne citer que l'extension continue du portefeuille public (création des établissements publics et de filiales et prises de participations); l'absence des évaluations périodiques des missions et risques de doublons, de chevauchement et intervention de certaines entités dans des activités ne relevant pas de leur cœur de métier ainsi que la faiblesse des synergies entre secteurs, entre stratégies sectorielles et entre EEP.
Aussi, le directeur de la DEPP a-t-il relevé une concentration des performances économiques et financières au niveau de quelques grands EEP ; une faiblesse du rendement du portefeuille matérialisée par celle des transferts EEP-Etat, malgré la hausse à partir de 2018 ; une faiblesse de la qualité des services rendus comparativement aux ressources financières mobilisées ; une difficulté de conciliation entre la contrainte de service public et les impératifs de rentabilité (problématique de la tarification...) et enfin la dépendance de certains organismes à la demande des marchés étrangers et de la conjoncture internationale.
Autant de plaies à soigner pour permettre une convalescence plus rapide des EPP et, par ricochet, de l'économie marocaine. A ce propos, A. Semmar a rappelé que la DEPP mène un plan d'action stratégique du portefeuille public qui a démarré bien avant la crise, comme précise la figure ci-dessous.
Parmi les chantiers auxquels la DEPP compte s'attaquer, figure celui du manque de synergies entre les EPP : « Nous sommes en train d'œuvrer pour parvenir à un portefeuille public composé d'entités utiles et performantes. Il est question de s'interroger sur le maintien ou non de certains établissements et entreprises publics et sur les possibilités de regroupements pour créer des synergies », a annoncé A. Semmar.
L'exemple que le Directeur de la DEPP a mis en évidence est celui des agences urbaines. Avec 30 agences, une question se pose : n'est-il pas arrivé le temps de penser à des agences régionales ? Il est clair qu'en ces temps de crise, il est impératif d'optimiser les coûts et de bien orienter la commande publique.
Concernant la rentabilité de l'investissement des EPP, il ressort que le Maroc est mal classé selon l'indice ICOR (rendement de l'investissement). En effet, l'indice d'investissement varie de 28 à plus de 30%, soit parmi les plus élevés du monde alors que la rentabilité reste faible. « Il y a un travail de mise en cohérence qui est en phase d'être mené pour palier à cela », rassure le directeur de la DEPP.


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