Les jeunes regroupés sous l'acronyme NEET (Neither in Employment nor in education or training), atteignent un taux de près de 30%. Aujourd'hui, ils représentent le tiers de la population marocaine. Rejoindre le peloton des pays émergents a comme principal préalable la mise à niveau de la jeunesse marocaine. Tous les rapports et études sur le développement économique convergent vers la nécessité d'assurer un avenir meilleur à la jeunesse. Or, malheureusement, les indicateurs économiques n'augurent rien de bon. Les derniers chiffres relatifs au deuxième trimestre 2018 publiés par le HCP montrent qu'en la matière, le Maroc est toujours loin du compte. Ils révèlent que les taux de chômage les plus élevés sont constatés, en particulier, parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans, soit 23,1% et les détenteurs d'un diplôme, avec un taux de 16,5%. Tel un serpent de mer, cette problématique surgit à l'occasion de chaque débat comme un frein au développement économique. D'ailleurs, les conjoncturistes à l'occasion de la rencontre récente relative aux prévisions économiques de 2019, ont alerté sur un nouvel indicateur, non moins important, qu'on présente comme mesure de précarité calculé comme le taux des jeunes âgés entre 15 et 24 ans qui ne sont ni employés, ni étudiants, ni stagiaires. Ces jeunes regroupés sous l'acronyme NEET (Neither in Employment nor in education or training), atteignent un taux de près de 30% avec une intensité qui touche 3,5 fois plus de femmes que d'hommes. « Représentant près du tiers de la population totale du Maroc, ces jeunes sont restés pour la plupart en marge de la croissance économique soutenue qu'a connue le pays au cours des dix dernières années, sans bénéficier équitablement des progrès économiques induits par cette dynamique de croissance », avise le Conseil économique social et environnemental. A l'occasion de l'ouverture de la première session de la 2éme année législative de la 10 ème législature, dans son discours adressé à la Nation, le Souverain avait mis l'accent sur cette problématique qui gangrène le développement économique du pays. « Assurer la mise à niveau de la jeunesse marocaine pour favoriser son engagement actif et efficient dans la vie publique nationale, constitue un défi majeur qu'il convient de relever de manière appropriée. [...] Nous appelons à l'élaboration d'une nouvelle politique intégrée dédiée aux jeunes. Axée fondamentalement sur la formation et l'emploi, celle-ci devrait avoir le potentiel nécessaire pour proposer des solutions réalistes aux problèmes réels des jeunes ». Extrait du Discours. En dépit des actions déployées, le chômage des jeunes persiste Dans le cadre du programme du Gouvernement 2016-2021, le Maroc a adopté des approches parallèles de coordination des initiatives en faveur de la jeunesse. Parmi celles-ci, il est prévu notamment la réalisation et la mise en œuvre d'une stratégie nationale intégrée destinée aux jeunes. La mise en place du Conseil consultatif des jeunes et de l'action associative est également au programme, ainsi que la qualification des infrastructures de 1.000 maisons de jeunes, des centres de formation et de camping, des centres d'accueil et de l'enfance, en plus de la conclusion de partenariats entre les parties concernées. C'est ce qui ressort du rapport du Conseil économique, social et environnemental. Sur le plan international, la problématique de la jeunesse occupe une place de choix dans les ODD (Objectifs de développement durable). Adoptés en septembre 2015 et entrés en vigueur en 2016 par l'ensemble des Etats des Nations Unies dont le Maroc. L'idée sous-jacente : les ODD joueront un rôle prépondérant dans la politique de développement du pays dans les prochaines années. La multiplicité des intervenants et organismes est-elle la solution idoine pour sortir des sentiers battus ? L'expérience nous a montré à maintes reprises que créer des organismes dont les rôles s'empiètent les uns sur les autres ne sert absolument à rien. Cela se traduit par la création de nouveaux postes budgétaires avec toutes les conséquences qui en découlent. Il va sans dire qu'en dépit des programmes, le marché du travail continue d'être handicapé par de nombreux dysfonctionnements qui en grèvent l'efficacité. Le problème des jeunes au Maroc est structurel et comme on dit aux grands maux, il faut les grands remèdes. Parce que tout en optant pour un modèle de croissance basé sur l'impulsion d'une demande interne largement approvisionnée par l'offre étrangère, on transfère une grande partie de l'effet multiplicateur vers l'étranger. D'où la nécessité de disposer d'une offre de qualité à prix compétitifs à même de booster le tissu économique et par ricochet l'emploi. On ne cessera jamais de le dire, l'idée que le Maroc revoit sont modèle de développement économique ne pourrait être que prometteuse. C'est la meilleure façon d'éradiquer la montée en chiffres des NEET.