Suffit-il de constater et de déplorer l'inégalité représentation des différentes classes sociales dans l'enseignement supérieur pour être quitte une fois pour toute des inégalités devant l'école? L'inégale représentation des différentes classes sociales dans l'enseignement supérieur! Suffit-il de constater et de déplorer l'inégalité représentation des différentes classes sociales dans l'enseignement supérieur pour être quitte une fois pour toute des inégalités devant l'école? lorsqu'on dit et redit qu'il n'y a que 4 pour cent de fils d'ouvriers dans l'enseignement supérieur est ce pour en tirer conclusion que le milieu des étudiants est milieu des familles aisées( pour ne pas dire les fortunées!) ou bien en substituant au fait la protestation contre le fait ne s'efforce-t-on pas le plus souvent avec succès de se persuader qu'un groupe capable de protester contre propre privilège n'est pas un groupe privilégié? Sans doute au niveau de l'enseignement supérieur l'inégalité initiale des diverses couches sociales devant l'école apparait d'abord dans le fait qu'elles y sont très inégalement représentées Encore faut-il observer que la part des étudiant originaires de diverses classes ne reflète qu'incomplètement l'inégalité scolaire les catégories sociales les plus représentées dans l'enseignement supérieur étant en même temps les moins représentées dans la population active. Les chances d'accéder à l'université selon la profession du père fait apparaitre que celles-ci vont de moins d'une chance sur deux cent pour les fils de salariés agricoles ou de maçonnerie à près de quatre vingt pour les fils d'industriels et à plus de quatre vingt dix pour les fils de membres des professions libérales.Ce qui montre que à l'évidence que le système scolaire opère objectivement une élimination d'autant plus totale que l'on va vers les classes les plus défavorisées.Mais on aperçoit plus rarement certaines formes plus cachées de l'inégalité devant l'école comme la relégation des classes inférieures et moyennes dans certaines disciplines et la retard ou le piétinement dans les études. La lecture dans les chances d'accéder à l'enseignement supérieur en fait pour les classes les plus défavorisées il s'agit simplement et purement d'élimination. Un fils de cadre supérieur a 95 pour cent de chances d'entrer à l'université qu'un fils de simple fonctionnaire ou de salarié et 10 fois plus qu'un fils d'ouvrier ces chances sont encore le quadriple de celles d'un fils de de cadre moyen. On distingue quatre niveaux d'utilisation de l'enseignement supérieur: les catégories les plus d »favorisées n'ont guère aujourd'hui que des chances symboliques d'envoyer leurs enfants en faculté ( moins de 0,5 de chance pour cent ) certaines catégories moyennes ( employés artisans commerçants ) dont la part s'est accrue dans les dernières années ont entre 5 et 8 chances sur cent observe ensuite un doublement des chances avec les cadres moyens ( près de 15 à 20 chances sur cent )et un autre doublement avec les cadres supérieurs et les professions libérales dont les chances approchent de 70 sur cent. Le désavantage scolaire s'exprime aussi dans la restriction du choix des études qui peuvent être raisonnablement envisagées par une catégorie donnée.Le fait que les chances d'accès à l'université soient assez proches pour les garçons et les filles de meme origine sociale ne doit pas cacher qu'une fois entrés en faculté les uns et les autres ont de forte chance de ne pas faire les mêmes études . D'abord et quelle soit l'origine sociale les études de lettres sont toujours les plus probables pour les filles et les études de sciences les plus probables pour les garçons : on connait là les méthodes de travail( et des « dons » ) entre les sexes. Les filles sont d'avantage condamnées aux facultés des lettres et des sciences qui préparent à une profession enseignante : les filles des salariés agricoles qui accèdent à l'enseignement supérieur ont de très grandes difficultés de se trouver dans l'une ou l'autre des ces deux facultés alors que les garçons de même origine n'en ont que plus.Les difficultés sont ensuite respectivement de moins en moins pour les filles et les fils d'ouvriers,pour les filles et les fils d'employés ,pour les filles et les fils de cadres moyens ,pour les filles et les fils de cadres supérieurs. Le choix a d'autant plus de chance d'être limiter que les étudiants appartiennent à un milieu plus défavorisé. On peut voir dans le cas des filles de cadres moyens et des filles de cadres supérieurs une illustration de cette logique qui veut que l'on paie d'une restriction des choix plus ou moins sévère selon l'origine sociale l'entrée dans l'enseignement supérieur.