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Reportage exclusif : à la rencontre des Heat Spirit à El Jadida ..
Publié dans Eljadida 24 le 12 - 06 - 2012

De temps à autre, si vous passez du coté de la salle de projection du parc Hassan II (Spini dans son temps), et que vous tirez l'oreille, vous ne serez pas surpris d'entendre les notes en-joueuses des jeunes talents de la ville qui y répètent leurs compositions et affinent leurs jeux en prévoyance du glorieux évènement qui se prépare sur le territoire.
Cette espace de la ville, maintenu par l'institut français d'El Jadida ( l'ex Alliance Franco-marocain , s'est installé depuis une dizaines d'année comme un lieu de choix pour ces jeunes qui ont fait de la musique une passion, et qui hissent haut l'étendard de la ville à travers les scènes du royaume. En leurs qualité d'ambassadeurs culturels de la ville, ils s'efforcent de se faire une place au milieu d'un monde artistiques dominé par les groupes venants des métropoles tel que Casablanca, Rabat ou encore, Tanger. Pourtant, malgré que leurs capacités et leur niveau ne sont plus à démontrer, ils restent à la traîne dans un pays qui a vécu un large mouvement culturel, ayant porté de nombreuses stars issues de la scène alternative, et qui sont considérés aujourd'hui comme la relève de la musique marocaine. Face à ce constat consternant sur la place de la culture locale dans l'espace nationale, El Jadida24 a décidé de mener l'enquête sur le terrain, et nous somme aller à la rencontre de ces jeunes qui bataillent avec force pour faire de leurs passions, un métier et un futur des plus méritant.
A la porte de la petite salle, les sons d'une “darbouka” résonne dans le vide de la salle. Sohaib Benrahal, percussionniste des Heat Spirit, s'échauffe les doigts et se prépare aux répétitions de la formation qui a pris ces habitudes ici. Le temps que le matérielle soit mis en place, une ambiance bonne enfant s'installe, et les membres du groupes commencent déjà à planifier leurs vacances estivales aprés la saison des festivals. Leur souci de jeunes n'amoindrisse pas leur capacité à s'affirmer comme des professionnels de l'industrie du divertissement, en témoigne leur matériel, acquis année sur année sur leur propre fond et qui leur permet de palier au manque dans les studio de répétitions jdidi. Malgré les efforts de l'Institut Français qui met à disposition cette espace aux jeunes musiciens, il y a encore un manque notoire en espace de développement pour les musiciens de la région, qui doivent se débrouiller par eux même pour dégoter le matériel professionnel nécessaire pour pratiquer leur art. Dans un coin, Soukaina, la vocaliste du groupe, exerce la voix la tête dans un “bandir”, et monte graduellement les notes, montrant ses capacités exceptionnelles de jeune chanteuse . Les moqueries de ses camarades, la pousse à s'isoler, histoire de se concentrer sur la longue séance de répétitions qui tarde à se mettre en place. Face à l'impatience de Youssef LAHNINE, le battuer du groupe, qui insiste pour que les membres se hâtent avant le début du match côte d'ivoire maroc, Le percussionniste donne le coup d'envoie des répétitions, en chauffant ses tambours africains de quelques percussions pour donner le rythme. Une fois que Chouaib BENDAGHA, guitariste et leader du groupe, tire les premiers riffs de sa guitare, l'ensemble du groupe se met au travail, testant les sonorités de leurs instruments et les derniers réglages sonores. Les quelques fans et amis dans la salle, servent de soutien logistique, et permettent au groupe enfin de démarrer sa prestation exclusives, au quel El Jadida24 a la chance d'assister en comité réduis.

Du Rock made in Doukkala
Le vieille adage nous rappelle que la sagesse n'atteint pas le nombre d'année, et dans le monde la musique, ce dernier ne manque d'occasion de se démontrer. C'est un répertoire riche que le groupe a réussie à composer lors de ces dernieres années. En effet, grâce à une instrumentale variée, et des paroles pleins de sens, le groupe offre une perspective intéressante du vécu de cette génération, qui a grandit au centre de multiples carrefours culturels et des changements sociaux qui ont transformé la face de la société marocaine. Dans “Koula Neharr”, un de leur titre phare, le chant porte une atmosphère d'aigreur face à l'individualisme montant, l'humanité qui se perd et l'égoïsme qui se propage dans l'environnement socio-culturel marocain. Accompagné d'une instrumentale qui mêle sans complexe percussions variées, guitare folk, et riffs électriques "enjoyeurs", ce premier morceau nous mène en douceur vers le style du groupe et montre sa capacité à composer d'incroyables prestations qui illustrent leurs savoir faire musicale. D'ailleurs, la variété de leurs sonorités continue à se dévoiler, notamment dans les sonorités zook africaines, que nous retrouvons dans “Lmima”, un tube qui rend hommage à l'esprit maternelle qui a fait grandir les membres du groupe, et le soutien irrémédiable du seul partie qui pousse sans équivoque nos jeunes talents, soit, les parents. Au détour de chaque morceau, nous remarquons sans difficultés la guitare électrique riche et joueuse du guitariste, qui donne au groupe un côté rock, et le pousse de plein pied dans le style fusion qui s'est développé au Maroc ces dernières années. C'est d'ailleurs dans le titre “Rih tssot”, que le nom de ce style prend tout son sens et pousse le groupe dans une transe commune, où le son de la guitare répond à la voix de la chanteuse, alors que les percussions se mêlent à la batterie, pour offrir un ensemble complet de son, rehaussé par le rythme constant de la guitare acoustique toujours présente avec sa douce mélancolie. L'énergie du groupe explose à chaque tournant, et l'ensemble des instruments plaisent l'oreille, qu'il soit livré en groupe ou en solo charmeur, qui nous pousse dans l'univers mélancolique et plein d'espoir du jeune groupe.

Des Rockeurs qui se voient refuser la possibilité de faire des representation durant les grands festivals ..
A la fin de la courte session, le débat s'installe face à la prestation du groupe. Si leur niveau n'est plus à démontré il reste que le groupe accuse le manque de soutien qu'il reçoit à El Jadida. Par manque d'espace de prestations, le groupe n'a que peu d'endroit pour représenter son art, et la faiblesse de l'industrie musicale, ne leur permet pas de voir leur carrière comme une manière fiable de voir l'avenir. Chouaib le guitariste du groupe lui même témoigne de la pression familiale, qui a du mal à comprendre le fait qu'il ne soit pas tout comme ses confrères casaouis ou rbatis, sur les plateaux télés, et à l'affiche des grandes scènes. Malgré une expérience aussi complète que ces derniers, Heat Spirit a encore du mal à trouver sa voie vers les oreilles de tous, et se doit d'attendre des propositions qui tardent à venir. Le sentiment de mélancolie qui revient dans de nombreux morceaux, est en fait la traduction de la lassitude de la jeunesse jdidi face au manque d'espace d'expression et de loisir lors de leur temps libre. Si Sohaib le percussionniste nous rappelle que l'ensemble des membres du groupes évite de s'adonner à n'importe quel type de drogue, il rappel de nombreux jeunes n'ont d'autre choix que de s'y tourner, pour trouver un certain sens d'amusement. Les contours de la salle étant apprécié pour leur ombrage, illustrent ce fait presque immédiatement, puisque deux jeunes gens se passent un joint derrière la fenêtre de la salle. La longue discussion qui a suivie le mini-show offert par les jeunes espoirs, se voit interrompu par une autre passion largement répondue dans la jeunesse marocaine, c'est à dire le foot. Youssef le batteur "très nationaliste"nous rappelle l'imminence du match de la sélection marocaine, et souligne que son sens du patriotisme, ne le ferai manquer dans aucun cas, la prestation des Lions de l'Atlas. Guitares sur le dos, les artistes nous saluent chaleureusement, après ce moment unique de musique, qui nous a permit de voir en action, le potentiel de la ville et sa richesse culturel pleine d'énergie.

Micro-trottoir blusy
Profitant du coucher soleil, El Jadida24, s'est aventuré dans les allées du parc, au point même de risquer l'agression à certains contours. Gardant notre courage, et notre sens du devoir, nous avons questionné certains passants sur leurs opinions à propos des jeunes musiciens. Lamyâa Ennair, 19 ans, élève ingénieur, se dit « attristée de voir que les artistes de la ville manque de notoriétés sur le plan national, malgré que le passé riche de la ville, fait d'elle une place unique pour la culture où de nombreuses influences sont réunies ». Imane, 24 ans banquière dans une grande banque de la place, « l'atmosphère oppressant de la ville sur les jeunes, notamment à cause du manque d'animation, et de son calme légendaires qui contraste avec l'évolution économique explosive que la ville subit depuis ces cinq dernières années » rappelle la jeune demoiselle. Ces témoignages requis sur le terrain, confirment l'opinion générale des jeune, qui vouent un amour certain pour la ville, mais se retrouvent sans espaces pour pouvoir développer leurs énergies et la voir récompensée par une reconnaissance nationale.
JUIN 2012
Mohamed ENNAIR [email protected]


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