« Aînée de trois enfants quand j'étais petite fille on me répétait, sans cesse, que je n'étais pas courageuse et aussi pleurnicheuse parce que je pleurais pour un oui ou pour un non. Comme toutes les filles, à l'époque, j'allais à l'école mais ayant reçu une éducation assez sévère, où tout est hchouma, j'avais tendance à rester souvent en arrière. En revanche j'ai vraiment été très gâtée et reçu beaucoup d'amour de la part de mes parents. Entre temps, j'ai pu aller dans mes études jusqu'à un certain niveau, décrocher un emploi et commencer ainsi à voler de mes propres ailes, d'où la fierté de mes parents d'avoir réussi mon éducation. La suite était classique : mariage puis trois enfants. Mais la vie m'a réservée une surprise à laquelle je ne m'y attendais pas et ce fut le début d'une histoire qui, pensais-je, n'arrivait qu'aux autres. Après quatorze années de vie commune et trois enfants, l'homme avec lequel j'avais pourtant fait un mariage d'amour, m'a quittée pour une autre femme et, par la même occasion, a démissionné de son rôle de père. Et ce fut le début d'une période de galère. Ayant laissé s'accumuler le loyer de l'appartement que nous occupions nous avons été, mes enfants et moi, évacués par la force et avons dû retourner vivre chez mes parents. J'ai très mal pris la chose car j'avais l'impression d'être un poids pour eux, alors qu'au contraire ils nous ont accueillis à bras ouverts et donné à mes enfants tant d'amour et d'affection et ce, sans compter. Comme pour prouver à tout le monde que j'étais plus courageuse qu'on ne le pensait j'ai décidé de jouer les deux rôles : le père et la mère (plus tard j'ai compris que cela n'était pas réellement possible). J'ai d'abord convaincu mes parents qu'il fallait que j'habite seule avec mes enfants. Chose que j'ai faite non sans difficultés car, pour eux, une femme non mariée qui vit seule est "mal vue" par la société. Mais je me suis battue en les convaincant qu'il y allait de l'avenir de mes enfants. A partir de là, j'ai alors plongé comme une forcenée dans la double journée de travail. Pendant plusieurs années, j'ai eu deux têtes et quatre bras. Levée très tôt le matin, il m'arrivait d'attaquer le ménage, y compris le linge à laver à la main, dès mon réveil puis je débutais ma journée en avalant autant de café que je pouvais pour carburer et pouvoir tenir la journée. En préparant le petit déjeuner de mes garçons et ma fille, je pensais déjà au dîner connaissant d'avance la corvée qui m'attendait le soir. J'avais un ordinateur dans la tête. Mémoriser mes tâches quotidiennes autant que les échéances de mes dettes. Jongler chaque fin de mois pour arriver à tenir. Au bureau, la journée filait, sans que je ne songe à regarder l'heure, en accordant toute l'attention qu'exigeait de moi le poste que j'occupais entre les sollicitations de patrons exigeants et les relations publiques à gérer avec l'extérieur. Mais, le plus dur, c'étaient les regards et questions de collègues parfois indélicats par rapport à ma situation personnelle… »
Abdellah HANBALI
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A la mémoire de ma sœur décédée le 20 ramadan dernier: un an déjà…Par notre poétesse : KHATIBA MOUNDIB A l'horizon Le ciel s'abat et se noie Dans la mer de l'amertume du ciel l'étoile se détache et plonge dans la brume à mon âme Mon cœur s'arrache et sombre dans la bruine à la recherche de la lune aux facettes multiples qu'il décortique une à une sans en comprendre aucune. le dos ploie sous le poids des ans et de la terre, l'aimant l'attire vers le néant.
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COMBAT INTERIEUR
Par : Salwa A
Aujourd'hui j'ai eu envie de vous conter une histoire, tirée de la vie, tirée de l'expérience, une histoire tellement vraie que tout le monde s'y reconnaitrait. C'est l'histoire d'un sentiment vieux comme la nuit des temps, qui a décidé d'aller à la découverte du monde. C'est l'histoire de l'Amour qui naquit un beau jour dans la félicitée et vit le jour au milieu d'autres sentiments. Ce fut un sentiment heureux, gai, insouciant mais parfois triste. C'était un sentiment révolté qui ne voulût nullement se plier aux exigences des règles instaurées par la communauté. Tous les jours, il se réveilla heureux en chantonnant mais finit sa soirée mélancolique et s'endormit recroquevillé sur soi. Quelque chose lui manquait, il se sentait étouffé, opprimé, inhibé, dans cette société qui l'obligeât à faire sagement attention, à ne pas s'exprimer ouvertement, à ne pas évoluer positivement comme il le souhaitait ....etc. Un beau jour, il décida de concevoir un navire pour aller à la découverte du monde. Chaque jour son idée fixe le poursuivit partout : " Je veux aller au pays des merveilles, je souhaite reconquérir tous les cœurs, dans un univers où le soleil et la lune danseraient en extase au milieu des étoiles scintillantes des milles feux, un monde où le ciel et l'horizon seraient confondus, un monde féérique miroitant le paradis .. . Tous les habitants du village disaient que l'Amour était en train de perdre la raison et que bientôt son projet tomberait à l'eau car étant trop utopique. Mais l'Amour n'en fit qu'à sa tête. Ricanant en son for intérieur, il se dit : ils ne savent pas que l'Amour à lui seul peut soulever des montagnes, éponger des mers, tracer des routes dans les cieux les plus élevés et surtout régner majestueusement sur terre jusqu'à la fin du monde. Doté de son énergie maximale, armé d'un élan sans pareil, protégé par sa persévérance et son audace inégalés, construisit jour après jour son engin sortant de son imaginaire bouillonnant de créativité, lui donna forme et le finit au bout de quelques mois. Personne ne le prit au sérieux au début mais au fur et à mesure que ce vaisseau magnifique prit forme, tous les sentiments défilèrent l'un après l'autre pour l'admirer et le découvrir. L'Amour décidât alors de donner un discours à l'occasion en s'adressant à l'ensemble de sa communauté d'une manière solennelle. " Chers amis, lorsque j'ai entamé mon expérience, vous m'avez pris pour un fou, un écervelé, un immature, vous avez tous rit de mon projet que vous avez estimé extravaguant. Aujourd'hui , vous avez la preuve devant vous , que l'Amour ne ment pas , que l'Amour remplit ses engagements studieusement , que grâce au sérieux , à la passion , à la persévérance , la confiance en soi , l'Amour a pu réaliser son rêve , celui de concevoir un vaisseau avec lequel il ira découvrir le monde . Aujourd'hui, je ne vous en veux pas car je vous aime tous et je tiens à vous tous. Aussi me permettais-je de vous inviter à vous joindre à moi dans cette longue et enrichissante aventure, celle de découvrir le monde et ses innombrables créatures particulièrement l'HOMME qui m'intrigue depuis la nuit des temps. " L'air ébahi, tous les sentiments regardèrent curieusement l'Amour en se posant la question : est il sérieux encore une fois ? Tous hésitèrent et reculèrent d'un pas sauf la folie. - Wow, ça doit être génial de t'accompagner mon ami, je me ferais une joie de suivre tes pas un par un et de titiller ces créatures, de les provoquer, de les exciter, et de m'amuser de leur réactions. Je suis partante mon cher ami. Un long silence suivit cette exclamation joyeuse de la folie. Puis l'assistance eut la surprise de voir la Jalousie avancer d'un pas timide et dire doucement : puis je venir aussi cher ami ? je te promets que j'essaierai de me contenir, et de pas commettre beaucoup d'impairs. Tout d'un coup, les remords et les regrets viennent aussi d'un pas hésitant : nous serons solidaires à tes côtés, cher ami. Nous nous ferons discrets mais tu feras appel à nous à chaque fois que l'envie ou le besoin s'en ressent. - Eh, attendez moi, avez vous déjà vu l'Amour sans joie? Je suis tes pas cher ami, j'ai envie de virevolter autour de toi, de répandre la liesse parmi vous et d'égayer ces humains si tristounets. - la tristesse, hésitât un instant puis s'aventurât à s'exprimer : je sais que personne ne m'aime, mais parfois je suis incontournable et une fois présente je peux faire des miracles, je peux aider les gens à avancer, à passer à autre chose, à enterrer des événements tristes pour vivre d'autres plus gais. Avec l'Amour, je suis parfois indispensable lorsqu'il n y pas de répondant. Donc, je me joins à vous avec plaisir dans cette magnifique aventure. Les sages du village se concertèrent durant un long laps de temps puis décidèrent de se prononcer : - je suis la sagesse, je n'aime pas accompagner ma pire ennemie la folie, mais ma raison d'être m'ordonne de faire partie de cette expédition car je sens que j'aurais du pain sur la planche à rétablir l'ordre, à réparer les erreurs de la folie et de l'Amour, à convaincre les gens à ne pas succomber à votre tentation ....etc. Je me prépare alors avec mon habituel bagage : mon bâton de la sagesse et ma lumière clairvoyante. - La paix vint alors s'écrier : mais où avez vous vu l'Amour sans paix ? Je me dois de l'accompagner là où il part, ma mission est salutaire et à nous deux nous pouvons révolutionner le monde et créer des miracles. - Le savoir se décidât enfin : je suis des vôtres. Là où l'Amour passe, je me dois de lui tenir la main d'une manière bienveillante. L'Amour n'est il pas apprenant ? - La Richesse sautât d'un pas et s'élançât dans un discours attachant : certes, l'Amour peut ruiner certaines personnes, mais je serais toujours là pour les enrichir des expériences vécues, donc, je me dois de vous accompagner dans ce long périple. - La haine s'écriât d'un ton haineux : jamais l'Amour n'oserait partir sans moi car parfois lorsqu'il s'éclipse, il me laisser assurer l'intérim un long moment. J'arrive aussi et je me prépare à assurer les tâches qui me seront attribuées. Tous embarquèrent dans cette magnifique embarcation sortie des rêves les plus insolites, hissant énergétiquement leurs drapeaux et chantant tous en chœur l'hymne à l'Amour. Au moment où l'Amour levait d'une manière triomphante l'ancre pour prendre le large pour cette destination inconnue mais ma foi excitante et tentante, on vit s'approcher du quai, une frêle silhouette, au visage fripé par l'âge , au dos courbé et s'adossant sur une canne antique . L'Amour s'arrêta un moment et demanda à haute voix : Que faites vous là cher ami ? je ne pensais pas que mon expédition vous intéresserait elle ? Vous êtes le TEMPS, et aux côtés de l'Amour le Temps n'a aucune place. - Détrompez-vous cher ami, jamais l'Amour ne tiendra sa route sans moi. Je me dois, en ma qualité de ton précepteur spirituel, de t'accompagner pour te soutenir lorsque tu ne trouveras pas de réponse favorable, de te remonter le moral lorsqu'on te claquera sans états d'âme la porte au nez , de te supporter lorsque les circonstances ne joueront pas en ta faveur et surtout de ne pas de laisser périr suite à une déception . Je me dois de te protéger, de favoriser le climat idéal pour t'épanouir sur cette terre, de gagner contre la haine, de crier victoire contre tous tes ennemis .Je t'aiderai à lutter contre l'habitude et ses lassitudes. Je te doterai de l'énergie nécessaire pour reconquérir des cœurs blessés, je te ferais oublier les regrets et les remords pour que la vie triomphe à la mort. Je serais ton souffre douleur mais ton pansement aux affres de tes expériences. Grâce à moi, tu gouteras au plaisir euphorisant de la vie éternelle. L'Amour réfléchit un bref moment puis tendit la main avec euphorie au temps et l'invitât sur son embarcation pour une longue, enrichissante et excitante aventure dans la vie. Métaphore créée le 06/08/2012.