Laisser les rangs de la classe laborieuse unifiés en une seule centrale syndicale ; ne pas disperser sa voix pour ne pas éparpiller ses efforts de lutte pour des causes justes. Une conviction que ne s'est lassé de défendre, constamment, feu Si Ali Yata le leader du parti communiste marocain et qu'il a emporté avec lui dans sa tombe. En effet, il croyait fermement que les racines du syndicalisme sont ancrées dans l'idée que l'unité fait la force La force et la capacité à mieux négocier sont pour les travailleurs des leviers indispensables pour promouvoir et défendre collectivement leurs droits et leurs conditions de travail. La division et la dispersion de cette force collective affaiblissent la position des travailleurs devant l'employeur ainsi que celle du syndicat pour mieux représenter les intérêts des travailleurs, que ce soit au niveau de l'entreprise, du secteur professionnel ou dans le cadre des instances socio-économiques du pays. Même après le divorce unilatéral avec l'UMT de Mahjoub Benseddik qui ne voulait plus des militants communistes du Parti du Progrès et du Socialisme (PPS), le défunt était resté attaché à sa croyance et, contrairement à d'autres partis marocains, il s'était refusé, malgré l'ardent vœu de ses militants, de créer sa propre centrale syndicale en leur laissant libre cours de s'intégrer dans la centrale de leur choix « à condition qu'elle soit progressiste ». Aujourd'hui, les phosphatiers du Maroc se sont rendu compte que le meilleur moyen de réaliser leurs objectifs syndicaux était d'unifier leurs voix en une seule. Il a fallu des mois de discussion et de concertation pour se convaincre que « l''unité fait la force ». Et c'est sous le slogan « Notre unification syndicale est la base de notre force de militantisme pour la préservation de nos acquis et pour la réalisation de nos revendications » que s'est tenue, à El Jadida, l'assemblée générale d'intégration du SNP, CHP et de l'UGTM. Pour Abdellah El Haouri, le secrétaire régional de l'UGTM da la province d'El Jadida, « Cette réunion s'inscrit dans la volonté de protéger la dignité de la classe ouvrière, de défendre leurs libertés ainsi que leurs acquis sociaux historiques et leurs revendications légitimes. Ces organisations syndicales phosphatières présentes aujourd'hui, venues de toutes les régions phosphartères, ont trouvé la meilleure voie afin de consolider l'unité et la solidarité syndicale, tout en sauvegardant, où il le faut, les principes du pluralisme et de la liberté d'association dans tous leurs aspects ». Et de conclure « Elles se sont intégrées pour affronter des politiques non- démocratiques et impopulaires et dénoncer tout traitement des dossiers des travailleurs ». D'ailleurs dans son allocution d'ouverture, il n'a pas caché sa réjouissance et sa joie de la naissance de ce nouveau pôle syndical qui marquerait, à coup sûr, positivement, l'histoire syndicale phosphatière marocaine. Pour sa part, l'envoyé du comité exécutif de l'UGTM a approuvé cette initiative tout en assurant l'assistance de l'appui inconditionnel de la centrale qu'il représente à toutes les luttes légitimes de cette classe ouvrière. Le secrétaire général du SNP, Salama Laâroussi, a félicité les présents de l'intégration des trois mouvements phosphatiers pour mener un combat commun, notamment, dans les volets de la couverture médicale et la retraite. Bouâbid Haouasse, secrétaire générale du CHP a considéré l'étape d'historique dans le mouvement national syndical pour la réalisation des revendications légitimes des agents phosphatiers pour le bien- être l'établissement OCP. Enfin, libre cours a été donné à l'assistance pour exprimer leur adhésion à cette initiative qui ne serait que bénifique pour la famille phosphatière.