Un roadshow dans 17 places financières, dont Casablanca. Objectif du fournisseur de données : rendre plus visible son expertise, notamment dans l'évaluation des valeurs mobilières. Les tenants et aboutissants de cet évènement expliqués par Khalid Ayouch, Administrateur Directeur général de SIX Telekurs Mena. - Finances News Hebdo : Vous avez sillonné 17 places financières internationales. Qu'est-ce qui a motivé la création de ce roadshow et sur quels critères vous êtes-vous basés pour choisir les différentes places financières ? - Khalid Ayouch : A travers ce roadshow, nous cherchons à rendre plus visible notre expertise. Nous sommes en effet impliqués, à l'échelle mondiale, dans un processus de concertation étroite avec les autorités de contrôles, les vérificateurs indépendants… et cela nous met évidemment au courant de tous les développements relatifs au domaine de l'évaluation des valeurs mobilières. Nous souhaitons que nos invités puissent bénéficier de notre connaissance et de notre statut, qu'ils soient gérants de portefeuille, trésoriers, professionnels back-office, responsables «compliance», contrôleurs... Par ailleurs, l'événement nous offre, en tant que fournisseurs de données financières, une occasion unique d'échanger avec nos clients des expériences sur un sujet de grande actualité et de développer une compréhension commune des questions connexes. Pour SIX Telekurs, c'est un bon point de départ pour élaborer des solutions qui répondent aux besoins de nos clients. Et pour nos clients, cela leur permet de satisfaire aux exigences réglementaires. Le roadshow a eu lieu dans 17 places financières. Il a commencé à New York le 7 octobre dernier et s'est terminé à Casablanca le 16 décembre. Entre les deux, il y a eu Londres, Zurich, Copenhague, Luxembourg, Paris, Helsinki… Le choix des villes découle simplement de notre implantation internationale. SIX Telekurs a en effet des succursales dans 23 pays à travers le monde et combine les avantages d'une présence mondiale et de savoir-faire local. Les filiales sont impliquées dans l'organisation de l'événement et la structuration du programme. Et en tant que filiale régionale couvrant la zone Mena, nous avons insisté pour faire bénéficier Casablanca de l'expertise du groupe. - F. N. H. : Aujourd'hui, globalement, peut-on dire qu'il y a un réel malaise sur le plan international en ce qui concerne notamment la valorisation des titres ? - K. A. : On ne peut pas parler de malaise en terme de valorisation, mais on va dire qu'il y a une plus forte attention de la part des régulateurs qui ont modifié les règles jusque-là en vigueur. Ils en ont créé d'autres et semblent surtout plus stricts en terme de contrôle d'application. Cela vient en grande partie des crises et c'est tant mieux, puisque les crises, souvent, permettent d'identifier les failles du système et rendent possible son amélioration. On en sort plus fort d'une manière générale. - F. N. H. : En tant qu'expert, quelle appréciation portez-vous sur la Directive européenne sur les marchés d'instruments financiers (Directive MIF), et pensez-vous qu'elle constitue une réponse adéquate à l'évolution des marchés financiers ? - K. A. : La Directive MIF a cherché à créer un grand marché financier intégré au niveau européen, à l'image du marché américain. Elle a commencé par définir une nouvelle organisation des marchés actions en supprimant la concentration des ordres en un lieu unique et en promouvant la concurrence entre plates-formes de négociation pour favoriser l'innovation et la baisse des coûts d'exécution des transactions. Et pour assurer la formation des prix sur un marché devenu fragmenté, elle a édicté de nouvelles règles en matière de transparence pré et post négociation et a fait reposer la protection des investisseurs sur une règle de «meilleure exécution» à laquelle sont tenus les intermédiaires vis-à-vis de leurs clients. Est-ce qu'elle constitue une réponse adéquate à l'évolution des marchés financiers ? Je pense que la réponse est plutôt affirmative, puisque les changements apportés commencent à produire leurs effets et modifient sérieusement la façon de faire de différents intervenants. - F. N. H. : Aujourd'hui, quel jugement portez-vous sur les titres cotés à la Bourse de Casablanca, en terme de valorisation notamment ? - K. A. : Vous savez, le cours de Bourse est toujours le prix le plus juste. Puisque, finalement, c'est le cours «exécutable». Vous pouvez avoir votre propre perception de la valeur, mais c'est le cours de Bourse qui servira de base de transaction. Comme le dit si bien Warren Buffett, “Price is what you pay. Value is what you get“. Et heureusement qu'il y a cette différence d'appréciation entre acheteurs et vendeurs. Autrement, il n'y aurait pas de marché et il y aura un gel de toute l'activité. - F. N. H. : Le débat contradictoire se poursuit face à la multiplicité des modèles et méthodes d'évaluation utilisés. Aujourd'hui, en tant que fournisseur de données, comment Six Telekurs contribue-t-il à donner à ses clients les éléments nécessaires à une meilleure évaluation des titres ? - K. A. : En proposant des solutions qui offrent des valorisations d'une grande transparence pour les titres à revenu fixe ainsi que pour des titres complexes ou difficiles à pricer, SIX Telekurs aide ses clients à respecter les nouvelles normes comptables qui constituent un vrai défi pour les sociétés financières internationales. Il faut savoir que l'importance d'une valorisation cohérente est soulignée explicitement dans les normes comptables, notamment celles adoptées par l'UE (IFRS - Normes internationales d'information financière) et par les Etats-Unis (US-GAAP - Principes comptables généralement admis). Ces normes exigent que la majorité des instruments financiers soit valorisée à sa juste valeur («fair value»). Fréquemment, lorsque les cours de marchés actifs ne sont pas disponibles, une société doit utiliser une méthode de valorisation fiable, employant un maximum de données de marché pertinentes et se basant le moins possible sur des estimations internes. Nous répondons aux principales exigences des autorités de surveillance en fournissant des prix à la juste valeur calculés quatre fois par jour, et ce dans onze devises. Maintenant, pour ce qui est de la valorisation des titres complexes, il faut noter que sur les marchés de titres actuels, la majorité des actifs n'est ni cotée en Bourse, ni négociée sur aucun pool de liquidités alternatif. En fait, sans même parler d'échanges quotidiens, un grand nombre de ces actifs ne font l'objet d'aucune négociation. Pour évaluer ces titres difficiles à valoriser, SIX Telekurs applique des méthodes d'orientation quantitative, tout en utilisant des données de marché ainsi que des comparaisons pour calculer un cours moyen indicatif. Ce service couvre un large éventail et une grande profondeur de catégories d'actifs, parmi lesquels des titres obligataires (MBS, ABS, titres de créance à taux variables de type «auction-rate securities», obligations corporate investment-grade et high yield, placements privés, produits structurés, instruments monétaires, etc.), des actions, des matières premières, des métaux précieux, des titres de change et autres... De plus, les évaluations peuvent être fournies dans n'importe quelle devise.