Attijariwafa bank précurseur à travers «Dar Assafaa». Allègement de la fiscalité. La finance islamique, officiellement connue sous l'appellation de finance alternative, ne connaît pas encore l'engouement escompté. Pourtant, la clientèle potentielle reste importante. Trois ans après le commencement de leur commercialisation par les banques de la place, les produits alternatifs souffrent toujours d'un manque d'intérêt, alors que sur le plan international ils connaissent un certain succès. La cherté des produits proposés reste le principal argument avancé par les observateurs pour justifier le timide décollage de ce type de financement. Ce qui a d'ailleurs poussé certains établissements à repenser leur modèle et leur manière d'agir. Attijariwafa bank a été ainsi la première à le faire en mettant en place une structure dédiée à l'offre de ces services appelée «Dar Assafaa Littamwil». Filiale à 100% du groupe bancaire marocain et dotée d'un capital de 50 MDH, la société de financement est présente dans huit villes (Casablanca, Marrakech, Fès, Meknès, Oujda, Rabat, Tanger et Agadir) à travers neuf agences en totalité. Ayant reçu l'aval de Bank Al-Maghrib en date du 13 mai 2010, l'entité procède non seulement à l'octroi de crédits conformes à la religion, mais aussi à la collecte de fonds des clients désirant épargner avec, en prime, l'ouverture d'un compte et l'attribution d'une carte servant au paiement et au retrait. Cette nouvelle entité repose, pour son financement, sur des fonds propres institutionnels ainsi que des instruments alternatifs de dettes. Pour alimenter son assise financière, Dar Assafaa aurait recours à sa maison-mère pour son financement à travers un contrat appelé «Moudaraba». Cette convention a la particularité «licite» de supporter autant les pertes que les profits par le groupe apporteur de fonds. Les produits commercialisés par la société de financement spécialisée concernent aussi bien l'acquisition du logement (Safa immo), celui de l'automobile (Safa auto) que les crédits à l'équipement (Safa Tajhiz) et les crédits à la consommation (Safa conso). Contrainte fiscale levée Les taux élevés de TVA empêchaient fortement le développement des produits alternatifs. La Loi de Finances 2010 a retiré le voile sur cette contrainte en réduisant ainsi de moitié la TVA appliquée aux produits islamiques, passant de 20% à 10%. Les produits alternatifs sont considérés désormais comme concurrents à part entière des produits bancaires classiques. I. Ben. (stagiaire) Glossaire des termes «alternatifs» • Murabaha : La banque achète un bien pour le compte d'un client puis le lui revend avec une marge de bénéfice définie à l'avance. • Mudaraba : partenariat d'investissement dans lequel le capital est intégralement fourni par la banque, tandis que l'autre partie assure la gestion du projet. Les bénéfices sont partagés selon une clé de répartition fixée au préalable et les pertes éventuelles sont supportées par l'investisseur. • Musharaka : partenariat d'investissement dans lequel les conditions de partage des profits sont prédéfinies et les pertes proportionnelles au montant investi. C'est une forme de capital-investissement. • Ijara : contrat de crédit-bail au terme duquel la banque achète un bien pour un client puis le loue en crédit-bail pour une période déterminée. • Ijara-wa-Iqtina : similaire à l'Ijara, à cette différence près que le client a la possibilité d'acheter le bien à la fin du contrat. • Sukuk : similaire à une obligation adossée à un actif, le Sukuk est un billet de trésorerie qui confère à l'investisseur une part de propriété dans un actif sous-jacent en lui assurant un revenu à ce titre. Le Sukuk est généralement émis par des entreprises, certaines institutions financières et des Etats souverains.