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Informel
Publié dans Finances news le 09 - 12 - 2004

Oujda est une zone tampon avec l’Algérie. Historiquement, elle a longtemps été la porte du commerce avec ce pays voisin. Depuis 1994, les investisseurs sont partis et la contrebande s’y est accrue, générant, pour les caisses de l’État, des pertes annuelles de plus de 8 milliards de DH.
Selon une étude de la Chambre de Commerce d’Oujda, 93% des opérateurs économiques reconnaissent que, depuis 1994, leur secteur connaît une crise (en terme de chiffre d’affaires ou de marge bénéficiaire). Ils associent très majoritairement cette crise à la concurrence illégale et au commerce non réglementaire. De plus, la région s’est refermée sur elle-même, consommant 95,5% des richesses qu’elle produit.
Avant la fermeture de la frontière, en août 1994, suite à un attentat contre l’hôtel Asni de Marrakech, les Algériens de la région de l'Ouest avaient pris l'habitude de faire l'essentiel de leurs courses à Oujda.
Chaque année, ils étaient ainsi plus d'un million et demi à transiter par la douane de Zouj Bghal, («les deux mulets»), ancien relais des postes françaises où les préposés de l'administration coloniale changeaient de monture. Désormais, sur son terre-plein central désespérément vide, seul le rituel échange de courrier a survécu aux aléas de la diplomatie. Autrefois, Zouj Bghal était traversé par des milliers de voitures qui y formaient une longue caravane. Aujourd'hui, le facteur n'y croise plus que les Peugeot 504 à injection des contrebandiers roulant à vive
allure.
Actuellement, les marchandises sont directement récupérées au port d'Oran, à la descente du bateau. Les importateurs algériens s'occupent de tout avec les autorités. Ce sont, en général, des gens bien placés, avec des entrées au plus haut niveau du pouvoir, qui obtiennent des monopoles, des lignes de crédit ou même des subventions permettant d'acheter à l'étranger tous les produits qui manquent en Algérie. Mais, au lieu de les distribuer chez eux (le dinar n'est pas très fort), ils les revendent à la frontière marocaine contre des devises (ou simplement contre le dirham) pour leur compte personnel. Un grand classique de la spéculation qui se fait sur fond de pénuries et d'inflation. De fait, il faut se fixer dans l’esprit que les marchandises qui inondent Oujda sont des marchandises dont les Algériens manquent terriblement.
Des «pharmacies» en plein air !
À Oujda, les médicaments et autres produits médicaux sont illégalement vendus à même la chaussée, au vu et au su de tout le monde. Parfois, périmés, mal conservés ou ne répondant plus aux normes pharmaceutiques en vigueur, comme c’est le cas de l’insuline, ces médicaments représentent un vrai danger pour la santé publique. Le trafic est favorisé par la proximité de Melilia et des frontières avec l’Algérie, mais également par nos MRE qui ramènent dans leurs bagages de grandes quantités de médicaments sans éveiller les soupçons des douaniers… Pire : ces pharmaciens «autoproclamés» qui vendent ces médicaments prescrivent des traitements aux gens en toute illégalité, même si le dahir du 19 février 1960 (article 6) stipule que «la détention et la vente de médicaments est réservée uniquement aux pharmaciens» et que tout acte effectué par des non-pharmaciens est de facto illégal. Le Syndicat régional des Pharmaciens d'Officine d'Oujda (SRPOO), lui, mène un combat sans relâche, saisissant les instances et les autorités nationales concernées. En vain !
La contrebande de produits pétroliers, quant à elle, constitue aujourd’hui l’activité principale des frontaliers des deux côtés. La contrebande fonctionne surtout dans le sens Algérie-Maroc. Les produits sont revendus dans la province d’Oujda. C’est d’ailleurs dans le nord de la Wilaya de Tlemcen que la densité des stations d’essence en milieu rural est la plus forte en Algérie. À Bab El Assa, à mi-chemin entre Maghnia et le littoral, les gendarmes, des deux côtés de la frontière, font mine de ne pas voir les centaines de personnes qui traversent quotidiennement une frontière pourtant officiellement fermée. À la tombée de la nuit, dans les banlieues de Maghnia, à 20 Km d’Oujda, existe un nombre incalculable de voitures à double réservoir qui font la queue pour s’approvisionner en carburant.
Les trafiquants algériens s’approvisionnent d’une façon formelle auprès des stations-services. Une fois à la frontière, ils remettent la marchandise à leurs collègues marocains. Les habitants de Maghnia doivent, eux, faire la queue pour s’approvisionner en gasoil ou pour acheter une bonbonne de gaz, voire une baguette de pain puisque plus de 60% des denrées alimentaires proviennent d’Algérie.
Même la viande n’y échappe pas…
Le carburant est vendu par les grossistes aux détaillants qui, souvent, le mélangent avec de l’huile de moteur, ce qui en amoindrit la qualité. À Béni Drar, surnommé par les habitants «Béni Dollar»pour des raisons que l’on devine aisément, les détaillants affichent leur marchandise au vu et au su de tout le monde. L’offre est d’autant plus intéressante que le bidon de 30 litres d’essence est cédé à 120 DH tandis que la même quantité de gasoil est vendue à 90 DH !
Les seuls à ne pas trouver leur compte dans cette affaire sont les exploitants de stations-services de la région de l’Oriental. La crise de ce secteur est telle qu’en l’espace d’une décennie, le nombre de stations a fondu de façon vertigineuse. Les gérants avaient d’ailleurs entamé, en mai 2002, une grève de protestation contre la prolifération de ce trafic. Cette grève de 48 heures, enclenchée les 6 et 7 mai 2002 par les gérants des stations-service de la région de l’Oriental, était une manière de montrer le désarroi de la corporation.
Du côté du GPM (Groupement Pétrolier du Maroc), on a toujours estimé que la moitié de la consommation du carburant dans cette région échappait au circuit légal. Rien que pour l’année 2002, le secteur a perdu plus de 20 millions de DH. L’État marocain a, pour sa part, enregistré un manque à gagner sur les recettes fiscales entre 100 et 150 millions de DH.
La région est par ailleurs constamment inondée par d’énormes quantités de viande rouge, issue de contrebande et d’abattages clandestins à partir de l’Algérie. Du coup, il est nécessaire, voire vital, que tous les départements ministériels, les professions médicales, les vétérinaires et les partenaires se mobilisent en conjuguant leurs efforts afin de lutter contre le risque de propagation de la tuberculose bovine. Le département de l’Agriculture envisage de lancer, au début de l’année prochaine, un programme de lutte contre la tuberculose bovine moyennant un enveloppe de 43 millions de DH. Ceci dit, d’autres marchandises proviennent de l’Algérie : matériaux de construction, pilules d’Extasy, lait pour nourrisson, café, fromage, pain, farine, sucre, habillement, tapis… Et la liste est encore longue !


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