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Assurance décès emprunteur : «Le plus dangereux est de dégager aujourd'hui des profits indus et de constater des pertes dans le futur»
Publié dans Finances news le 24 - 11 - 2011

■ Depuis de nombreuses années, la branche Vie occupe une place prépondérante dans les émissions totales du marché avec une part de 30,1%. D'où l'intérêt de bien tarifer et sécuriser cette branche.
■ M. Chafai, Directeur général de la SCR, nous éclaire sur les enjeux actuels de la branche Vie.
✔ Finances News Hebdo : Est-ce que vous pouvez nous brosser le cadre dans lequel s'inscrit l'organisation de ce séminaire sur l'assurance décès ?
✔ Abderrahim Chafai : Nous avons d'abord commencé par l'analyse des besoins du marché de l'assurance. Ces besoins s'identifient comme étant des thèmes d'actualité qui posent souvent un problème pour le secteur de l'assurance. Il y a quelques temps, nous avons organisé une table-ronde avec un thème de réflexion sur l'assurance construction. Le constat est le suivant : il y a un besoin, beaucoup de constructions, mais l'offre est un peu timide, voire limitée. Nous sommes sortis avec un certain nombre de résolutions via ce séminaire et nous avons élaboré un plan d'action. En tant que réassureur national, nous sommes appelés à écouter, former et apporter des solutions pour notre marché. Le second thème, qui est celui d'aujourd'hui, est relatif à l'assurance décès emprunteur. En effet, nous avons remarqué, avec l'application à partir de 2008 des mesures réglementaires, que plusieurs interrogations se sont posées au secteur :
fallait-il travailler avec des primes annuelles uniques ? Les questions se posent toujours et donc 3 ou 4 ans plus tard, on fait un état des lieux et on discute et puis on va établir par la suite un certain nombre de recommandations pour mieux répondre aux besoins des cédantes. Donc, c'est cette démarche-là qui aboutit à l'organisation de ces tables-rondes. Pour 2012, nous avons prévu de débattre de la prévention des risques industriels. Il s'agit également d'une actualité parce que, comme vous pouvez le remarquer, plusieurs sinistres et drames ont été constatés au cours des dernières années.
✔ F. N. H. : C'est aujourd'hui que surgit le problème de la tarification de l'assurance décès emprunteur chez les compagnies ? Est-ce que c'est essentiellement dû à la réglementation ?
✔ A. Ch : Vous savez que l'assurance décès est un engagement sur plusieurs années. Elle peut parfois aller jusqu'à 25 ans, par exemple pour le crédit immobilier. Or, le résultat que dégage une compagnie d'assurance dépend du mode de provisionnement. Si la compagnie ne provisionne pas assez, elle dégage des bénéfices, et si elle le fait beaucoup, elle peut afficher des pertes. Or, avec la prudence du législateur, le code des assurances a bien fixé des règles pour le provisionnement. Et lorsque des simulations de provisionnement ont été faites sur les comptes des compagnies d'assurance, elles dégageaient des déficits. Dans ce cas de figure, quelles sont les mesures à prendre en compte ? Est-ce qu'il s'agit d'un provisionnement par excès qui va être libéré un jour et donc ça va être un résultat dans dix ou quinze ans, ou bien c'est un provisionnement réel, et donc c'est un problème de tarification?
Il y a donc cette analyse à faire. Il faut surtout appeler les compagnies à réfléchir sur cette problématique et de dire comment avoir une rentabilité et une visibilité. Le plus dangereux dans notre activité est de dégager aujourd'hui des profits indus et de constater des pertes dans le futur.
Il y a aussi la deuxième approche qui considère que l'amélioration du portefeuille est tributaire de la sélection de risques et le juste tarif. Et c'est là qu'apparaît la notion des risques aggravés auxquels doivent correspondre des tarifs adaptés pour que les comptes reflètent la réalité. Un assureur, lorsqu'il a l'information tarifie à la juste valeur, mais lorsqu'il n'a pas l'information, il majore le tarif par sécurité. Il faut donc le maximum d'informations pour que les tarifs soient adaptés aux risques.
✔ F. N. H. : Au cours de l'année 2010, la branche Vie a représenté 30% des cessions sur le marché. Quelle appréciation en faites-vous et est-ce que son évolution est due essentiellement aux souscriptions obligatoires ou est-ce le citoyen marocain qui commence à prendre conscience de son importance ?
✔ A. Ch : Les 30% que nous avons constatés en 2010, c'est la part des primes Vie par rapport au marché. La non Vie représente 70%. Sur les cinq dernières années, nous sommes passés de 25 à 30% et peut-être qu'en 2011 elle sera de 34%. La croissance même du secteur vient plus de la branche Vie qui évolue plus vite que la non Vie. Or, lorsqu'une branche devient importante, il faut bien l'analyser, la tarifer et bien provisionner pour sécuriser les résultats. Si on va vers des marchés européens beaucoup plus matures, on remarque que la Vie représente plus de 50%. Pourquoi ? Parce qu'au niveau du secteur privé, le taux de remplacement fait que la retraite reste relativement faible. Pour augmenter sur ce taux de remplacement, il faut agir sur les contrats individuels. Donc, si on est dans le cadre de la CNSS ou de la CIMR, on est à 35%. Il faut arriver à 40 ou à 50% par des contrats individuels. C'est là le rôle de la bancassurance, ou de l'épargne retraite, qui existe sur le marché et qui ont explosé au cours des dernières années. Donc, si on est passé à 30%, c'est grâce à des produits d'épargne retraite et, dans une proportion un peu moindre, à l'épargne éducation.
✔ F. N. H. : Que pensez-vous de la fiscalité ?
✔ A. Ch : L'avantage fiscal alloué par l'épargne retraite a été accordé par la Loi de Finances, 2004. Cet avantage accorde un abattement après huit ans. Aussi, on est exonéré à l'entrée, c'est-à-dire que les cotisations sont déductibles au niveau de la base imposable. Et donc si je reste jusqu'à huit ans et si j'ai plus de 50 ans lorsque je fais valoir mes droits, j'ai d'autres avantages fiscaux. Mais cela n'empêche que nous avons besoin d'un second souffle et qui d'ailleurs est prévu dans le cadre du contrat-programme où l'Etat s'est engagé à mettre en place de nouveaux mécanismes incitatifs, principalement fiscaux, pour développer davantage cette branche. Il ne faut pas omettre que l'épargne est importante pour le développement de l'économie. Et d'un autre côté, il faut donner aux gens la possibilité de développer leur retraite.
✔ F. N. H. : Aussi, nous remarquons que les contrats en unités de compte qui, il y a quelques années, ont été lancés par la Marocaine Vie, n'ont pas suscité de l'intérêt chez les autres compagnies pour développer la branche Vie...
✔ A. Ch : Si on prend le cas des contrats en unités de compte, le capital assuré n'est pas exprimé en dirhams, mais en nombre de parts d'une valeur donnée. Donc, au cas où la valeur enregistre des baisses à la Bourse de Casablanca, les gens ne vont pas investir dans des valeurs qui enregistrent des baisses. Donc, je peux dire qu'aujourd'hui c'est le contexte qui n'ouvre pas la fenêtre du lancement. Ce que je peux dire c'est que lorsque la Marocaine Vie a lancé ce type de produits, elle l'a fait dans un contexte favorable. En effet, même si l'épargne retraite se fait dans le long terme, la prise de décision se fait dans le court terme et dépend des aléas conjoncturels. Certaines compagnies ont leurs produits qui sont prêts, elles attendent juste que le contexte soit propice. ■
Propos recueillis par Soubha Es-siari


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