Les soupçons relatifs à des cas de délit dinitié et à des manipulations de cours à la Bourse de Casablanca ne cessent de se renforcer. Les soupçons relatifs à des cas de délit dinitié et à des manipulations de cours à la Bourse de Casablanca ne cessent de se renforcer. Le nombre de transactions inhabituelles ou suspectes a augmenté significativement ces deux dernières années et les informations importantes concernant quelques valeurs de la cote ont été diffusées à un rythme plus soutenu que dhabitude, doù la certitude pour certains acteurs du marché quil y a eu bel et bien délit dinitié. Le CDVM, qui se présente comme «lautorité qui veille sur votre épargne», a-t-il enquêté sur ces affaires ? La réponse est un oui ! Le bilan des enquêtes pour lannée 2006 fait ressortir douze cas traités, dont huit concernant des cas de manipulation de cours, le reste se rapportant aux suspicions de délit dinitié. Bien entendu, les noms des émetteurs (sociétés cotées), des personnes physiques et morales, des sociétés de Bourse et des gestionnaires dactifs impliqués dans ces affaires, sont tenus secrets. Le gendarme du marché nest pas très bavard sur la question. Plusieurs investigations sont ainsi menées chaque année. Mais aucune dentre elles na jusquici abouti à des poursuites judiciaires. En filigrane, ce sont plus de 39 enquêtes qui ont été menées depuis 1999 sans résultats probants! Pourtant, un délit dinitié est parfois facile à détecter. Et ce dautant plus que le gendarme du marché est bien outillé pour ce faire. Toutes les opérations sont passées au crible. Même les informations paraissant sur les colonnes de la presse nationale sont décortiquées par les experts du CDVM. Le gendarme du marché ne semble ménager aucun effort pour épurer la place casablancaise des fraudes et autres malversations. Hélas, la bonne volonté ne suffit pas. Le système paraît faillible car il semble pour le moins anormal que tous les soupçons relevés se soient révélés non fondés. Le CDVM explique quil peut mener des instructions pour examiner les suspicions, mais ne peut prouver quil y a eu délit dinitié, chose qui relève de la Justice. Comment se fait-il justement quaucun dossier nait, à ce jour, été soumis à la Justice ? Sagit-il de décisions politiques que personne nose prendre ? Doit-on, finalement, si on se considère lésé par un délit dinitié, saisir directement la Justice au lieu de déposer une plainte auprès du CDVM ? On ne le répétera jamais assez : le CDVM est appelé, plus que jamais, à assumer son rôle de gendarme du marché.