Le PIB ne reflète pas le niveau du bien-être de la population. Plus de 250 décideurs politiques, régionaux, statisticiens et universitaires ont débattu de l'intérêt de la mesure du bien-être. Les conclusions de la conférence seront présentées au 4ème Forum mondial de l'OCDE. «Le Maroc, situé à la jonction des deux espaces atlantique et méditerranéen de l'Afrique, doit à ce continent l'une des dimensions fortes de son identité. Il partage aujourd'hui encore, avec l'Afrique, l'ardente obligation de concilier une croissance économique forte et soutenable et une cohésion sociale durable». Ce sont là les propos d'Ahmed Lahlimi Alami, Haut Commissaire au Plan, à l'occasion de l'ouverture de la Conférence africaine sur la mesure de bien-être et du progrès des sociétés. Cette rencontre est initiée par le Centre de développement, la Direction de la statistique de l'OCDE et le Haut commissariat au Plan du Maroc. Elle est le prélude du 4ème Forum mondial sur les «statistiques, connaissances et politiques » qui se tiendra en octobre 2012 à New Delhi sous le thème «Le bien-être pour promouvoir le développement et la mise en place de politiques efficaces». Près de 250 décideurs politiques, régionaux, statisticiens et universitaires se sont réunis pendant 2 jours pour débattre et réfléchir aux manières de mesurer le bien-être et le progrès des sociétés, d'améliorer la pertinence des mesures et des analyses de politiques publiques et d'établir des cadres directeurs pour les futurs travaux. En effet, dans une conjoncture marquée par les mouvements sociaux et les révolutions, la dimension humaine est aujourd'hui au cœur des préoccupations. A. Lahlimi a précisé que les pays qui n'auraient pas pris la mesure des mutations et su anticiper la nouvelle géographie économique mondiale du 21ème siècle, risquent de n'avoir qu'une place marginale dans la nouvelle cartographie économique, géostratégique et politique. D'où l'enjeu des statistiques sur la cohésion sociale et le bien-être qui sont désormais au cœur des défis de la compétitivité future des économies. En effet, cette portée sociétale a donné une nouvelle vision et une nouvelle orientation de la statistique dans le monde. Les changements qu'ont connus les pays africains ont montré que le développement économique ne pourrait se faire sans une véritable cohésion sociale. Corrélation PIB et bien-être Certes, on peut prétendre qu'aujourd'hui le PIB est un indicateur essentiel pour mesurer la compétitivité y compris l'emploi et le chômage. Mais il demeure, somme toute, très limité. D'après Martine Durand, Directrice des statistiques de l'OCDE «le PIB n'est pas une bonne mesure du bien-être des gens». Ce qui veut dire que la croissance du PIB d'un pays ne veut pas dire nécessairement l'amélioration de la situation de ses citoyens. En Afrique, des réflexions sur les mesures de bien-être commencent à voir le jour. Il faut dire que ces statistiques, si elles se concrétisent, permettraient de mieux refléter la situation réelle des individus dans la société. Au Maroc, et dans le cadre de cette statistique citoyenne, deux grandes enquêtes ont été réalisées. La première est axée sur la mobilité sociale pour mesurer les déclinaisons objectives et subjectives de l'un des facteurs de la cohésion sociale à partir d'une série pluriannuelle des résultats de l'enquête permanente réalisée par le HCP sur l'emploi. Quant à la deuxième enquête, le HCP, à travers des indicateurs significatifs, a appréhendé l'idée que se font les citoyens marocains du bien-être. Les conclusions qui ont été tirées de cette conférence seront présentées par le HCP et le Directeur du Centre de développement de l'OCDE à l'occasion du 4ème Forum mondial en octobre prochain.