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Initiative : Marsam ou la démocratisation de l'art
Publié dans Finances news le 17 - 12 - 2021

Pour sa vente aux enchères du samedi 23 décembre, la Compagnie marocaine des œuvres et objets d'art (CMOOA) estime une huile sur toile de jute marouflée sur panneau, Composition, 1977, signée Abdelkrim Ghattas, à partir de 140.000 DH. Lors de la vente aux enchères organisée jeudi 30 décembre par la maison Artcurial, une œuvre symbolique d'une taille rarissime (2,30 mètres sur 1,70 mètre), intitulée La Flamme, et réalisée par Melehi, sera adjugée à partir de 1.000.000 DH.
Mais il faut avoir une grande bourse à délier pour se permettre le luxe de se payer ces œuvres. Ce qui échaude les passionnés aux modestes budgets. Et, ce ne sont là que deux exemples emblématiques qu'il conviendrait de multiplier pour prendre pleinement conscience du prix des toiles d'artistes confirmés.
Autant de coups de massue que les amoureux de l'art aux budgets limités ne sauraient supporter. Pour étancher leur soif malgré tout, et s'ils tiennent absolument à posséder des signatures des grands peintres, ils n'ont qu'à se rabattre sur leurs lithographies, gravures ou sérigraphies (entre 1.500 et 4.000 DH).
A mesure qu'il prend connaissance des prix, un allumé de la couleur tombe des nues : «avec mon salaire de cadre moyen, je ne peux me permettre d'acquérir des œuvres des grands peintres. Certes, me suis-je rabattu sur leurs estampes (sérigraphies d'art, gravures et lithographies -ndlr). J'en ai un grand nombre qui ne m'ont pas coûté plus de 1.500 ou 2.000 DH chacune». A cause du caractère rédhibitoire de leur prix, ce type d'amateurs, à son grand dam, rechigne à se précipiter sur les toiles.

L'art accessible à tous
C'est pourquoi il convient de saluer le travail du couple Rachid Chraïbi et Zineb Abderrazik, qui pour avoir collectionné les œuvres d'artiste au Maroc depuis 1965, ont ouvert l'espace Marsam en 1975. Ici, ils ont installé «un atelier de sérigraphie et de gravures qui a permis d'éditer de grands artistes», souligne Khalil Amr Chraïbi qui tient le second Marsam ouvert à Casablanca depuis 2003.
S'il y a des amateurs d'art qui seraient réfrigérés par les prix affichés sur les toiles, ce médiateur de la création fait passer le pas à l'œuvre. «Nous avons une sérigraphie signée et datée Houssein Miloudi de 1977. A cette époque-là, cet artiste était déjà quelqu'un de très particulier. Il fut un visionnaire. Aujourd'hui, ses œuvres sont passées à la postérité et leurs prix ont fait un bond. De fait, l'édition d'estampes permet justement de valoriser, partager et de démocratiser l'art auprès d'un plus large public allant jusqu'aux plus jeunes», confie-t-il.
Ainsi, ce sont là deux générations qui travaillent communément au service du rayonnement de l'art et de sa démocratisation. Ce travail se concrétise en effet par l'édition des sérigraphies d'art, gravures et lithographies réalisées dans les ateliers d'arts graphiques de Rabat et du Centre d'art l'Usine à Casablanca.
Par ailleurs, Marsam ne se confine pas uniquement dans l'édition des estampes. Dans le dessein de faire rayonner l'œuvre d'art, le galeriste et éditeur d'art, Khalil Amr Chraïbi, a lancé une entreprise de design et de production d'objets d'artistes : «Marsam Design». «L'expérience du foulard, nous l'avons démarrée il y a sept ans. Maintenant, ce qui est en cours d'étude, ce sont les travaux sur la céramique et les bijoux, ainsi que le travail de réflexion sur ce que pourrait être une 'boutique de musée' dans un souci didactique et d'excellence», nous dit-il.
Avouons-le : Marsam s'évertue à attirer le public par toutes sortes de moyens de séduction. «Le coffret qui contient le foulard est à la fois un produit luxueux et didactique, d'autant qu'on y trouve des textes explicatifs de l'œuvre (en arabe et en français). Cet acte-là est culturel mais aussi un acte de design. Il doit se réaliser avec des artistes, mais aussi avec des designers (…) On a édité deux collections qu'on a intitulé 'La collection lumière'. Melehi, Hamidi, Binebine, Yamou, Miloud, Belkahia, Rabi'et Najia Mehadji la composent», rapporte Khalil Amr Chraïbi.
«Le dernier né de notre collection, c'est celui de trois portfolios du grand artiste égyptien amoureux du Maroc : Sami Ali. Pionnier de la psychosomatique relationnelle au niveau mondial, et pas que, il a traduit une trentaine d'ouvrages de mystiques musulmans et de certains philosophes. Il est venu au Maroc et a fait une exposition chez moi. Mais au lieu de la vendre, j'ai préféré éditer toutes les œuvres dans un portfolio garni de calligraphies et de textes», ajoute-t-il.
Il est donc grand temps d'acquérir les estampes des grandes toiles de peaux de chèvre tendues sur lesquelles sont dessinés des motifs au henné de Farid Belkahia; des vagues tourmentées de Mohamed Melihi; des tableaux naïfs et bruts d'anciens maçons gnaoua ou pêcheurs devenus artistes… «L'art n'est pas quelque chose pour faire joli, mais un véhicule de pensées», se plait à dire Khalil Amr Chraïbi.


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