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Finance islamique : CIH Bank attendu en 2015
Publié dans Finances news le 11 - 12 - 2014

Dans cet entretien réalisé en marge de la troisième édition des Assises de l'Association des utilisateurs des systèmes d'information (Ausim) tenues à Marrakech, le Président Directeur général de CIH Bank, Ahmed Rahhou, revient sur les récents sujets d'actualité : la nouvelle loi bancaire, la finance islamique, la sinistralité dans le secteur bancaire, la Loi de Finances 2015, la contribution libératoire...
Finances News Hebdo : Le CIH est présent en force aux Assises de l'Ausim. Quel message voulez-vous faire passer ?
Ahmed Rahhou : La thématique développée par l'Ausim lors de ces assises, à savoir le digital et la façon dont les sociétés bougent et se transforment avec l'apport des technologies actuelles, se trouve au coeur de nos préoccupations au CIH Bank. Elle correspond parfaitement à l'esprit de notre slogan : «La banque de demain dès aujourd'hui ». Nous sommes convaincus que la société de demain sera celle qui intègre la «mobilité», basée sur les nouvelles technologies. Elle sera caractérisée par une très forte digitalisation des relations entre le citoyen et l'Etat (e-gov), entre le client et les entreprises, entre les gens via les réseaux sociaux.
A travers ma présence aux Assises de Marrakech, sachant que la banque est présente aussi à travers ses collaborateurs en tant qu'utilisateurs des systèmes d'information, nous voulons marquer notre conviction que le digital est un axe majeur de développement que le pays doit gérer de façon dynamique. C'est une opportunité pour les clients des banques. C'est aussi un facteur accélérateur de développement si on veut que le Maroc continue d'être leader dans sa région dans le domaine des TIC, à même de pousser les entreprises à développer des solutions qui puissent être adoptées éventuellement par d'autres pays moins avancés.
F.N.H. : Le Parlement vient d'adopter la nouvelle loi bancaire. Comment avez-vous accueilli les nouveautés apportées par le texte ?
A. R. : La loi bancaire porte en elle-même beaucoup d'évolutions. D'abord, il ne s'agit pas d'une nouveauté, puisque les lois bancaires bougent tous les dix-quinze ans en vue d'inclure les nouveautés réglementaires internationales, dont certaines nécessitent la voie législative. Le nouveau texte redéfinit le rôle des banques et le dimensionnement des organes de contrôle et de supervision. Il introduit des nouveautés, notamment le passage d'un certain nombre de structures non bancaires (sociétés de paiement) sous la houlette de la loi bancaire, en dehors des cas classiques des banques et des sociétés de financement. Puis, il y a l'introduction des banques dites participatives. C'est une évolution normale pour le secteur bancaire, et qui permet au Maroc d'être up to date, sachant qu'on l'a toujours été par rapport à la réglementation internationale. Cela permet au Maroc de développer son secteur financier connu pour être relativement bien placé en matière de solidité, d'innovation, d'offre et de couverture (nous avons un taux de bancarisation parmi les plus élevés dans le périmètre régional dans lequel nous opérons).
F.N.H. : Allez-vous vous positionner sur le créneau des banques islamiques, dites alternatives, et si oui, sous quelle forme (filiale dédiée, joint-venture...) ?
A. R. : C'est une ouverture qui est offerte par la loi bancaire. Nous avons un dossier ouvert, mais je ne peux pas vous dire où nous en sommes aujourd'hui. Nous réfléchissons à cela. Nous allons nous positionner d'une façon ou d'une autre en 2015.
F.N.H. : Les derniers résultats semestriels viennent de confirmer la montée en puissance de la sinistralité dans le secteur bancaire. Quelle lecture en faites-vous, en particulier le cas de CIH Bank?
A. R. : Pour nous, le taux de sinistralité reste extrêmement faible. Nous nous en réjouissons. Nous sommes vigilants dans le choix des dossiers et dans nos financements. Nous récoltons aujourd'hui les conséquences positives de notre politique prudente. Cela dit, globalement, les provisions pour risques au niveau du secteur bancaire augmentent. Je pense à deux explications. D'abord aux conséquences de la crise économique mondiale dont on commence à constater les effets sur le Maroc. Les banques sont par essence prudentes et tendent parfois à mettre, par anticipation, des provisions quand elles jugent cela nécessaire. A chaque risque correspond deux phases, celles de progression et de régression. Nous espérons que ce n'est qu'une phase que nous allons passer très rapidement et qu'elle sera derrière nous.
Maintenant, ce qui peut être considéré comme un élément d'alerte, et je pense que cela doit attirer l'attention de tout le monde, c'est que les délais de paiement s'allongent beaucoup. De plus en plus d'entreprises souffrent parce qu'elles ne sont pas payées dans les délais. Or, il y a une loi sur les délais de paiement qui n'est malheureusement pas encore appliquée et qui aurait pu régler en partie le problème. C'est un problème purement marocain, qui n'est pas forcément lié à la crise économique. C'est un dossier dans lequel l'Etat doit agir de façon rapide et efficace. D'abord, en tant que donneur d'ordre lui-même, puisque l'Etat est derrière quelques retards de paiement, au même titre que les entreprises publiques. Il faut mettre du cash et de la trésorerie au niveau des entreprises parce qu'à force de voir les postes clients augmenter, cela n'encourage pas l'investissement et, partant, le financement. C'est là un volet de montée des risques, qui peut être réglé en interne par l'économie nationale.
F.N.H. : Qu'en est-il maintenant de la contribution libératoire ? Alors qu'on remettait en cause l'objectif d'atteindre 5 milliards de DH, le ministre des Finances vient d'annoncer le franchissement du seuil de 6 milliards de DH et l'on pourrait aller, d'après le chef de gouvernement, jusqu'à générer 10 milliards de DH. Pouvez-vous nous communiquer le volume canalisé jusqu'ici par le réseau de CIH Bank dans le cadre de la contribution libératoire ?
A. R. : Le plus important, c'est le chiffre national. Le reste n'est que du détail. C'est un travail que nous faisons d'ailleurs (je pense nos confrères aussi) de façon bénévole et gratuite. La plupart des dossiers sont traités sans paiement de commissions. Nous considérons que c'est une opportunité qui est offerte de préparer la rentrée du Maroc dans un monde d'ouverture, ce qui est déjà le cas dans d'autres secteurs, mais pas encore dans le domaine de change. Nous nous réjouissons de voir beaucoup de nationaux souscrire à cette ouverture dont il faut saluer le courage politique. Maintenant, il reste devant nous encore un mois de souscriptions. Nous espérons que ce rythme va s'accélérer dans les jours qui viennent.
F.N.H. : A l'occasion des récentes discussions autour de la loi de Finances au niveau de la Chambre des représentants, et comme chaque année, des voix parlementaires s'élèvent pour augmenter la taxation des banques, sous prétexte qu'elles réalisent des bénéfices record. Cette requête est-elle justifiée selon vous ?
A. R. : D'abord, il ne faut pas oublier que le secteur bancaire est le plus gros contribuable au Maroc. Donc, face à des bénéfices, il y a aussi des impôts que nous payons. Maintenant, nous pouvons discuter à l'infini du taux d'imposition. De manière globale (et cela ne concerne pas uniquement les banques), la tendance mondiale est quand même à la baisse des taux d'IS. Au Maroc, le secteur bancaire l'a toujours dit. Il n'est pas légitime qu'un secteur paie un taux d'impôt plus important que celui fixé pour les autres. Maintenant, que le taux soit le même pour tous, c'est ce qui est demandé, qu'il soit à 40 ou à 30%, peu importe, c'est à l'Etat de décider. Mais on ne peut pas montrer du doigt un secteur particulier. En fait, ce qu'il faut mettre en évidence, ce n'est pas le résultat en tant que tel, mais plutôt le rendement des fonds propres. On vient d'évoquer d'ailleurs la loi bancaire; les exigences en matière de fonds propres sont extrêmement fortes chez les banques. Il n'y a pas une société au Maroc, qu'elle soit dans le secteur industriel ou de services, qui a les mêmes besoins en fonds propres et qui fait autant appel aux capitaux des actionnaires. Et si nous voulons du capital, il faut bien le rémunérer un jour. Il faut raisonner en taux de rémunération du capital, c'est-à-dire rapporter le résultat aux fonds propres (ndlr : ROE). Vu sous cet angle de comparaison, le secteur bancaire n'est pas forcément en pointe. Il y a des secteurs qui rapportent beaucoup plus par rapport au capital mobilisé.
Il est important de souligner aussi que si le secteur bancaire est solide, c'est grâce à l'importance du capital engagé. Si on veut le fragiliser, comme l'ont fait d'ailleurs certains pays, on doit alors en assumer les conséquences en cas de crise, et c'est le contribuable qui peut être appelé à payer la facture. Donc, il ne faut pas avoir une analyse trop basique sur l'ampleur des résultats. Celle-ci est à rapporter à l'ampleur du capital engagé par les actionnaires.
F.N.H. : Vous êtes membres du CESE, dont vous étiez président de la Commission des affaires économiques et des projets stratégiques). Quelle est la portée des études et avis que mène régulièrement le CESE, notamment sur le dossier des retraites ? Le gouvernement sera-t-il à l'écoute des recommandations dégagées à la suite de vos travaux ?
A. R. : La fiscalité, la commande publique, la gouvernance des services, l'égalité entre femmes et hommes, la charte sociale, l'éducation tout au long de la vie, le règlement des litiges de façon non conflictuelle..., beaucoup de sujets ont été abordés par le CESE. Nous nous réjouissons que certains de ces dossiers aient été pris en charge directement par le gouvernement. D'autres serviront de base de réflexion à des actions qui peuvent venir dans le cadre d'une politique plus générale. Le CESE joue son rôle et émet des avis qui permettent de faire évoluer les dossiers.
S'agissant du dossier des retraites, le CESE donne quelques orientations, quelques pistes qui pourraient servir de base pour rapprocher les points de vue entre les syndicats et le gouvernement. Mais, ce qui importe le plus, ce ne sont pas seulement les conclusions de l'étude, mais surtout les auditions, le consensus et les accords larges rapportés sur ce dossier qui permettent de baliser le terrain et de savoir ce qui pourrait être acceptable pour la société et ce qui ne l'est pas.


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