L'année 2014 aura été celle de la reprise pour la Bourse des valeurs de Casablanca (BVC). En clôturant l'année dans le vert avec une hausse de 5,55%, le MASI aura mis fin à trois années consécutives en territoire rouge. Retour sur les principaux enseignements et faits marquants de l'année écoulée. Une année boursière décevante ? La tentation est forte de qualifier de la sorte l'évolution du MASI durant l'année écoulée. D'autant que plusieurs autres places émergentes concurrentes ont affiché des progressions à deux chiffres, à l'image de la Bourse du Caire dont l'indice-phare a clôturé l'année en hausse de 30%, ou de celle de Tunis qui a fini l'année sur une performance de +15%. Mais ne faisons pas la fine bouche : en clôturant l'année 2014 dans le vert avec une performance de 5,55% à 9.620,11 points, le MASI renoue avec la croissance et met un terme à trois années consécutives de baisses. L'indice des valeurs les plus liquides de la place, le MADEX, a suivi la même tendance haussière et termine l'année en progression de 5,73% à 7.842,76 points. La capitalisation boursière s'en est retrouvée améliorée de 33,34 milliards de dirhams pour atteindre 484,45 milliards de dirhams au terme de l'année 2014, soit une hausse de 7,4%. En revanche, le volume global des transactions est passé de 62,14 milliards de dirhams à 49,8 milliards de dirhams entre fin 2013 et fin 2014, soit une baisse de 19,85% du fait essentiellement de la baisse du volume de transactions sur le marché de gré à gré. Le marché central, pour sa part, a enregistré une légère amélioration du volume de transactions de 4,3% à 27,6 milliards de dirhams au lieu de 26,45 milliards un an auparavant. Cette faible volumétrie pour une place émergente constitue toujours le véritable point faible de la Bourse de Casablanca qui, malgré ces efforts, ne parvient pas à résoudre le problème du déficit de liquidité. Globalement, nous pouvons distinguer 4 phases d'évolution de l'indice MASI : une première phase de hausse qui s'achève fin mars 2014 avec un pic à 9.646 points, et lors de laquelle la BVC semble bénéficier de l'effet frontier suite à son déclassement quelques mois auparavant de l'indice MSCI. Une embellie qui n'aura pas duré puisque s'en est suivi une phase de baisse, légère mais régulière, qui s'est poursuivie jusqu'au début du mois de juillet à 9.205 points. La troisième phase, qui a coïncidé avec la publication des bons résultats semestriels des sociétés cotées et l'augmentation de la masse bénéficiaire à l'issue du premier semestre 2014, et avec la baisse des taux obligataires, s'est caractérisée par une forte hausse des cours, soutenue par une bonne volumétrie. Le 3 novembre, le Masi atteint les 10.370,92 points, avec une progression qui dépasse les 13% sur un an. Mais alors que les observateurs commencent à envisager les 12.500 points et plus, (voir financesnews.press.ma), l'indice replonge pour finir l'année à 9.600 points, victime d'une crise de confiance de la part des investisseurs échaudées par l'affaire CGI, le profit warning de la SAMIR ou encore la chute brutale du cours de Alliances. Une année relativement positive donc, même si tout ne fut pas rose. La dernière tendance baissière observée durant les deux derniers mois de l'année, et qui a fait passer l'indice-phare de la Bourse de Casablanca de 10.370 points à 9.581 points le 23 décembre, laisse un arrière-gout d'inachevé. Il faut dire que durant toute l'année 2014, le MASI aura évolué en dents de scie, au gré des évènements ayant impacté la physionomie de la cote. Evènement Partenariat entre la Bourse Casablanca et le London Stock Exchange La signature d'un accord de partenariat stratégique entre la Bourse des valeurs de Casablanca (BVC) et le London Stock Exchange (LSE) constitue à coup sûr l'un des évènements majeurs de l'année 2014 pour la place financière casablancaise. Ces accords, signés à Tétouan sous la présidence du Roi Mohammed VI, vont renforcer au niveau financier les relations bilatérales entre la Bourse de Casablanca et la Bourse de Londres. Trois conventions concernant la Bourse de Casablanca ont été signées à l'occasion de la visite dans le Royaume de la Lord-Maire de la City de Londres, Fiona Woolf, accompagnée de Xavier Rollet, Directeur général du LES. Le deal porte notamment sur la mise en place d'une solution technologique de dernière génération qui va permettre de traiter toutes les classes d'actifs à des niveaux de rapidité aux meilleurs standards internationaux; le déploiement des solutions technologiques de la Bourse de Londres, et en particulier sa filiale MIT; ainsi que le financement des PME avec un programme qui s'inspirera largement du programme AIM (Alternative investment market). Ce partenariat vise également la mise en place d'un marché des dérivés et de nouveaux produits financiers, en bénéficiant de l'expertise de LSEG en la matière, et la mise sur pied d'une infrastructure de marché adaptée à l'évolution du marché financier marocain. De quoi améliorer l'attractivité de la BVC et aussi sa liquidité. X. Rolet, qui s'est dit «extrêmement optimiste pour le succès de ce partenariat», ne doute pas de la capacité de Casablanca Finance City de jouer le rôle de point d'entrée sur le continent africain pour les investisseurs internationaux. De bon augure pour la place casablancaise Pages réalisées par A. Elkadiri