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Conjoncture économique : Akesbi tance les istiqlaliens
Publié dans Finances news le 10 - 03 - 2016

Le Conseil de l'alliance des économistes istiqlaliens était une occasion pour débattre des réalisations économiques et sociales à la veille des élections. Un débat fructueux qui débouche sur une triste réalité : en faisant du secteur privé et des exportations les deux principaux leviers de développement, le Maroc n'a gagné aucun des paris. Résultat des courses, une économie gangrenée par la rente et l'oligopole et un déficit commercial chronique.
Les convulsions économiques dont risque de pâtir l'économie marocaine continuent de susciter l'ire aussi bien des opérateurs économiques que des politiques. Récemment, l'alliance des économistes istiqlaliens a tenu son Conseil national, une occasion pour débattre des enjeux économiques et sociaux, et ce dans un contexte qualifié d'atone par un bon nombre d'analystes. Inutile de rappeler que suite à une mauvaise campagne agricole, toutes les institutions, qu'elles soient nationales (HCP, CMC, BAM) ou internationales (FMI, BM) ont déplacé le curseur, révisant à la baisse leurs prévisions pour 2016, soit des taux de croissance du PIB oscillant entre 1,3% et 1,7%. Un débat, qui, dans pareilles circonstances, trouve toute sa légitimité. D'autant plus que 2016 se veut une année d'élections, d'où l'intérêt de débattre avec d'éminents analystes en les personnes de Najib Akesbi, économiste, Mustapha Sehimi, politologue, ou Gabriel Banon qui a plusieurs cordes à son arc, économiste et consultant international.
Les moteurs de croissance sont éteints
En plantant le décor, Adil Douiri, président de l'alliance des istiqlaliens, rappelle que 2016 risque d'être une année non satisfaisante et en-deçà des espérances. «Elle se caractérise par une croissance actuelle plus faible, malgré une amélioration de la conjoncture extérieure», tient-il à préciser. Durant les 15 dernières années de règne du Roi Mohammed VI, A. Douiri a passé en revue trois sous-périodes : la première s'étale de 2003 à 2007 et se caractérise par une croissance moyenne du PIB non agricole de 4,7%, celle de 2008 à 2012 a connu en moyenne un taux de croissance du PIB de 4,1% (en dehors de 2009), et enfin celle de 2013 à 2016 qui enregistre un taux de croissance de 2,4%. En parallèle, Adil Douiri a scruté l'emploi durant ces trois sous périodes pour aboutir à la conclusion suivante : lorsque la croissance en moyenne est tombée sous le seuil de 3%, l'économie ne génère que 42.000 emplois/an.
En 2002, le gouvernement Jettou avait fait du BTP, du logement et des métiers mondiaux les trois principaux leviers de croissance, tout en gérant prudemment le Budget. Durant la période 2008-2011, les métiers mondiaux étaient en panne à cause de la crise financière et de la hausse du prix de pétrole. A l'époque, le gouvernement El Fassi s'est plus basé sur une relance par la demande, par le biais d'une baisse de l'impôt sur le revenu et de recrutement dans la fonction publique. «Depuis 2012, l'équipe de Benkirane s'est concentrée sur les équilibres macroéconomiques et a éteint tous les moteurs, ce qui s'est traduit par une moyenne de croissance de 2%», dixit Adil Douiri. Une analyse, à relent politique, trop simpliste pour ne pas dire hasardeuse de la conjoncture économique qui brille par la dépendance étroite du PIB de l'agriculture, de la lenteur des transformations structurelles, de la faible compétitivité de notre tissu industriel et même d'une économie de marché qui n'a de l'ouverture que le nom; une économie qui demeure, au fil des ans, drivée par la demande intérieure.
Où en sommes- nous ?
Un diagnostic pareil ne laisse pas indifférent l'économiste Najib Akesbi qui ne sait pas faire dans la dentelle. D'après lui, quelle que soit la période, les mêmes causes continuent éternellement à produire les mêmes effets. «Au-delà des gouvernements qui vont et viennent et des majorités, aujourd'hui, l'économie marocaine se résume à quelques indicateurs : un PIB par tête de 3.000 $ et 122ème position, un PIB de 0,14% dans le PIB mondial, 126ème rang mondial en termes de développement humain, une croissance sur une longue période qui ne se recoupe ni avec le gouvernement de Abass El Fassi ni avec celui de Benkirane, une croissance qui reste médiocre, très insuffisante, aléatoire et dépendante, aujourd'hui comme hier, de deux moteurs que sont la pluie et l'extérieur», annonce-t-il.
Et d'ajouter : «Faire un taux de croissance moyen de 4 ou 5% à cause d'une bonne conjoncture internationale, au moment où d'autres pays affichent des taux de 7%, n'est pas une prouesse», référence faite aux gouvernements précédents. L'examen des documents de base ayant fondé les choix économiques, ou plus précisément les plans de développement économiques démontrent que les gouvernants dans ce pays ont fait un double choix, qui est resté constant jusqu'à ce jour. Le premier pari est celui d'une économie de marché dont le principe de base est que le secteur privé devrait être le moteur de développement, le principal investisseur et le premier employeur. Le deuxième pari est de tirer la croissance par les exportations dans la mesure où le Maroc dispose d'avantages comparatifs.
Au service de ce double pari, des ressources humaines, financières et organisationnelles considérables ont été mobilisées. Et la question qui se pose d'emblée : où en sommes-nous en ce qui concerne les rôles respectifs concerne les rôles respectifs du secteur privé et celui des exportations dans la crois­sance économiques ? «Nous avons une écono­mie largement gangrenée par la logique de la rente, de l'oligopole ou carrément de la logique de monopole (secteur du sucre)», répond Akesbi avec fermeté. C'est dire que les règles du marché et de concurrence ne jouent pas comme elles se doivent. Chiffres à l'appui : la contri­bution du secteur public à la FBCF est de 60 à 70%. Et encore les 30% qui restent, ne sont pas du ressort du secteur privé marocain parce qu'il faut compter également les IDE. «Aujourd'hui, nous sommes aux antipodes de ce que nous voulions. Le pro­blème est que l'Etat ne fait pas ses choix en fonction des besoins de la demande de la population», s'alarme-t-il. Avec un taux d'investis­sement oscillant autour de 30%, l'Etat est acculé à affecter des ressources qu'il aurait pu déployer ailleurs. «Aujourd'hui, nous sommes face à des choix d'investis­sement qui ne répondent ni à une logique économique ni même à des choix sociaux. Ce qui se traduit par des investissements inefficients et inefficaces», tonne-t-il. L'autre constat qui défie les règles de l'économie, est que malgré les investissements réalisés, le taux de chômage reste élevé, soit 10%. Ce divorce entre l'investissement et l'emploi remonte à une trentaine d'années. Le der­nier rapport de la stratégie nationale de l'emploi révèle qu'un point de croissance fait moins de 20.000 emplois. En ce qui concerne les expor­tations, le premier déficit de la balance commerciale est apparu en 1974 et, depuis, le Maroc n'a jamais renoué avec l'excédent. Aujourd'hui, l'amélioration est plus due à la baisse des prix du pétrole. Le solde commercial plombe la croissance et ne la promeut pas. C'est dire que le Maroc a fait des choix qu'il a ratés et des paris qu'ils a perdus. Ces choix qui structurent l'économie nationale ne sont que les plans secto­riels, les accords de libre-échange, les chantiers, les fameux PPP, l'INDH, et n'ont à aucun moment été validés par une instance représen­tative. «Nous sommes dans un système où les choix éco­nomiques continuent d'être du ressort du Conseil des ministres, présidé par le Roi, qui ne sont pas légitimés par les urnes et qui ne répondent pas aux choix de la popula­tion», conclut N. Akesbi.
L'environnement du Maroc aujourd'hui
«Le monde est en pleine agitation : le renversement des alliances des USA, découlant d'une réorientation de leur stratégie géopolitique, d'une part, le retour de la Russie sur la scène internationale, le retour de l'Iran dans le concert des Nations, les ambitions de la Chine, d'autre part, tous ces faits ont bouleversé la donne, aussi bien en Europe qu'au Moyen- Orient. La baisse drastique des revenus pétroliers met le gouvernement algérien sous une tension extrême. Les revenus n'ont pas été orientés vers des investissements structurels, mais en grande partie voués au financement d'une politique de subventions tous azimuts afin de préserver la paix sociale. La situation de notre voisin, l'Algérie, est de plus en plus fragili­sée par la pression exercée par l'Arabie Saoudite sur le prix du baril de pétrole. Ceci entraîne des pertes lourdes de revenus et limite l'action du gouvernement algérien. Sans une Algérie fiable, l'UE n'aurait pas les capacités d'une crise ouverte avec la Russie qui devra lâcher l'Ukraine. La situation aujourd'hui est très sérieuse, avec un Président malade, une succession indéfinie et une jeunesse revendicative. Tout peut arriver. Nous avons là un voisin qui va devenir de plus en plus imprévisible. Au Nord, notre grand partenaire, l'Union européenne, est en pleine tourmente. L'Afrique dans son ensemble développe aujourd'hui des convoitises. La Chine est très active et marque des points dans ce que l'on appelait la France-Afrique. Les anciens pré-carrés ne sont plus respectés, les Etats-Unis, la Russie, Israël, la Turquie veulent être des acteurs, devant les potentialités de ce marché (des marchés) de plus de 700 millions de consommateurs. C'est dans cet environnement mondial et régional que doit s'exprimer le génie, la diplomatie et l'économie du Maroc».


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