L'Alliance des Economistes Istiqlaliens a réuni son Conseil d'Administration jeudi 5 mars 2016, à Casablanca, sous la présidence de M. Adil Douiri. Une réunion à laquelle ont participé des invités, nombre de membres de l'Alliance, de militantes et de militants istiqlaliens, d'opérateurs économiques et de représentants de médias écrits, audio-visuels et électroniques. A l'ordre du jour de cette rencontre : la situation socio-économique jusqu'en 2016, l'environnement régional et international, la politique à la veille des élections d'octobre 2016 ainsi que le scénario de relance économique par la demande. Des thématiques qui ont été développées, dans l'ordre, par MM. Adil Douiri, Gabriel Banon, conseiller géopolitique et stratégique du Secrétaire Général des Nations Unies et professeur émérite, Mustapha Sehimi, professeur universitaire et analyste politique, et par Najib Akesbi, professeur universitaire et analyste économiste. Donnant le coup d'envoi de cette rencontre, M Naïm Guessous de l'Alliance a tout d'abord souhaité la bienvenue aux invités et souligné l'intérêt de cette réunion qui, dit-il, s'inscrit dans la stratégie d'ouverture et d'échange de l'Alliance au regard de son positionnement de think thank et de force de proposition. Propos qui ont été explicités par le président de l'Alliance des Economistes Istiqlaliens, M. Adil Douiri, à travers son intervention sur le sujet de la situation économique jusqu'en 2016, qui a rappelé que l'année 2016 constitue une étape particulière de par les élections qui vont y avoir lieu et, de ce fait, la mission de l'Alliance est de s'ouvrir sur l'environnement, écouter les analystes de façon à proposer au Parti de l'Istiqlal un programme qui va être étudié, approfondi, enrichi et qui constituera la feuille de route et le programme électoral à soumettre aux électeurs pour obtenir leur adhésion le jour du scrutin. Revenant au thème de l'exposé, M. Adil Douiri a brossé un tableau succinct de la situation économique et de la croissance, qui, a-t-il relevé, reste faible malgré l'amélioration de la conjoncture extérieure. En fin analyste, M. Adil Douiri est revenu quinze années en arrière pour retracer le chemin parcouru par les diverses formations gouvernementales qui se sont succédé pour la gestion de la chose publique à travers les diverses approches développées et les stratégies mises en place en termes tant de promotion de l'emploi, de politique, de l'offre et de consommation des ménages, de stratégies sectorielles, etc. Des approches qui ont fait le fort de l'économie nationale et qui ont permis au Maroc de s'affranchir de nombre de contraintes aux retombées fort prononcées sur le processus de développement. Un élan qui a été freiné malheureusement, depuis 2011, au regard du fait que le gouvernement actuel s'est concentré énormément sur les équilibres macro-économiques, ce qui a arrêté, dit-il, tous les moteurs de croissance. Intervenant pour sa part, M. Gabriel Banon s'est attelé à démontrer le poids de la conjoncture internationale sur le développement économique des pays et également de la société Monde. Dans ce cadre, il a fait une analyse fouinée de la stratégie géopolitique des grandes puissances pour asseoir, conforter ou réasseoir leur domination sur ce qu'elles considèrent leur zone d'influence, et ce, compte tenu de ce que ces zones représentent pour elles en termes d'enjeux tant économique, politique, stratégique et sécuritaire. D'un autre angle, le professeur Mustapha Sehimi, en analyste aguerri, a donné un autre ton au débat et à l'échange. Maîtrisant parfaitement l'évolution du champ politique et social marocain, M. Sehimi s'est longuement attardé sur l'analyse du champ constitutionnel marocain, ses forces, ses insuffisances et les profondes mutations qu'il a connues à la lumière des diverses Constitutions, notamment la Constitution de 2011 qui a conféré à notre pays une large avancée en matière de consolidation des libertés publiques, des Droits de l'Homme et du processus démocratique de façon générale. En fin pédagogue, M. Sehimi est revenu sur toutes les dates historiques qui ont marqué le champ politique marocain : élections, création de nouveaux partis politiques, alliances politiques, programmes de partis,... ce qui le crédite d'une grande longueur d'avance pour avancer des projections quant aux échéances de 2016, rappelant que les scénarii qu'il avait préconisés de par les anciennes expériences, tenaient bien la route. Le dernier axe du programme de cette rencontre, concernant le scénario de relance économique par la demande, a été présenté par M. Najib Akesbi. Celui-ci est revenu aux premières années de l'indépendance pour appréhender tous les plans de développement menés depuis, démontrer les failles qui ont entaché le processus de développement, le rôle des bailleurs de fonds, les contreperformances de l'économie nationale, en dépit de l'effort d'investissement de l'Etat, le rôle joué par le secteur privé,... M. Akesbi a ainsi vivement interpellé pour que soient mis en place les mécanismes institutionnels à même de permettre la relance de la machine économique. Cela passe, a-t-il souligné, par des investissements de qualité, par la dynamisation des plans sectoriels et par la consolidation de la culture de la bonne gouvernance, de la transparence et de la reddition des comptes. A l'issue de ces exposés et de l'excellente modération et du cadrage faits par les membres de l'Alliance, parole fut donnée à la salle où nombre d'intervenants ont contribué à enrichir cette rencontre, dans la mesure où leurs questionnements se sont inscrits dans la complémentarité des éclairages qui ont été apportés par les éminents intervenants. L'objectif étant l'efficacité des politiques publiques, des règles de jeux politiques claires et transparentes pour conforter notre pays dans son aura de pays modèle en termes de démocratie, de stabilité, d'ouverture, actif et compétitif à l'échelon de la scène internationale, en droit fil de la vision éclairée et pertinente de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Vision qui booste les volontés, qui stimule et que l'Alliance en fait sa feuille de route, par excellence. Dans le sillage de cet échange, l'attention a été attirée par une question originale posée par M. Belmahi Mohamed, président de la Fédération Royale Marocains de Cyclisme, qui a appelé à se repositionner sur le sport en tant que chantier économique par excellence, en lui accordant toute la place qu'il faut au même titre que les autres secteurs (agriculture, services, métiers internationaux,...) Consacré par la Constitution de 2011 (articles 26 - 31 et 33), le sport est un levier fort de développement de par le potentiel qu'il recouvre et de par la manne qu'il présente en termes d'attrait touristique et donc de création de la valeur, de l'emploi et de richesses. Sujet d'une grande richesse dont l'approche par l'Alliance des Economistes Istiqlaliens maintient toujours le débat vivace autour de questions d'actualité, décisifs pour notre économie et pour le développement de notre pays.