* Les IDE sont passés de 500 millions d'euros en 1990 à 3 milliards en 2006. * L'environnement des affaires est primordial pour assurer une attractivité adéquate. Pour assurer une croissance durable il faut encourager l'investissement. Outre l'investissement national, l'investissement direct étranger (IDE) est un indicateur de performance et d'attractivité de l'économie nationale. «L'attractivité d'un pays représente la confiance des investisseurs dans ce pays, dans ses infrastructures, dans ses potentialités et dans son Administration», a indiqué Hassan Bernoussi, Directeur des investissements. Bernoussi qui était l'invité de l'Association des lauréats des MBA au Maroc (AMM) lors d'une conférence-débat organisée récemment à Casablanca, a expliqué que «l'environnement des affaires est primordial pour attirer les investisseurs. Le Maroc a bataillé fort pour améliorer ce climat depuis plus de dix ans et les investissements sont passés de 500 millions d'euros à 3 milliards d'euros en 15 ans». Le Directeur des investissements a relaté les différentes réformes entamées par le pays ces dernières années et qui ont permis d'améliorer le climat des affaires. Il a cité notamment le processus de libéralisation, la modernisation de l'Administration et la simplification des procédures, la création des guichets uniques sans oublier, bien entendu, le renforcement des infrastructures de base garantes essentielles de l'essor des entreprises. Bernoussi a également mis en exergue l'équilibre macroéconomique qui caractérise le pays. «Le Maroc a réalisé une croissance de 8,1% et une moyenne de 5% par an. Le déficit budgétaire oscille autour de 3% alors que l'inflation est maîtrisée à moins de 3%», a-t-il souligné ; et d'ajouter que «l'économie nationale présente un dynamisme continu et palpable. Les performances réalisées ont une plate-forme solide». Les investisseurs cherchent des lieux sûrs pour placer leur argent. Les dernières notations des différentes agences de rating ont amélioré le score du Royaume qui, au fil des années, gagne des points. Les entreprises publiques et les organismes financiers marocains sont aussi dans la course et affichent une bonne santé. «Le système financier marocain, qui s'apprête à appliquer les règles de Bâle II, est l'un des meilleurs de la région», a noté Bernoussi. Il a précisé que «le monde de la finance est l'une des locomotives de la croissance». Pour Larbi Jaïdi, professeur universitaire et membre du Centre marocain de conjoncture (CMC), «il est question non seulement d'être attractif, mais surtout de tirer le maximum de cette attractivité». Jaïdi a également fait référence aux performances de l'économie marocaine mais qui reste subordonnée en quelque sorte à l'évolution du PIB agricole». L'avis de Bernoussi est tout autre : « L'économie nationale dépend de moins en mois du secteur primaire. Le secondaire et le tertiaire réalisent des croissances soutenues et gagnent sans cesse des points. Le Maroc atténuera sa dépendance des aléas climatiques». Outre l'effet de la sécheresse sur l'économie, le monde des affaires reste pénalisé par le manque de transparence, une inapplication des règles de la concurrence et un Code du travail en déphasage avec la réalité. «L'économie a besoin de mesures d'accompagnement efficaces pour assurer son attractivité», a souligné Jaïdi. Pour sa part, Gilles Tassé, attaché commercial de l'Ambassade du Canada au Maroc, a présenté l'environnement des investissements dans son pays. «Le Canada réalise des investissements à l'étranger plus qu'il n'en reçoit : 523 milliards de dollars canadiens contre 425. Malgré les atouts dont dispose le pays, l'économie est moins dépendante des IDE», a-t-il dit. La stratégie du Canada est basée sur une adaptation de ses outils de production avec ceux du G7, et une politique marketing et de promotion très avancée pour des secteurs bien ciblés. Il est question de créer des managements avec des profils pointus qui seraient un exemple à méditer.