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Entretien
Publié dans Finances news le 16 - 09 - 2004

Purger une peine ne signifie pas être privé de ses droits élémentaires d’être humain. La prison manquerait à sa fonction, en effet, si elle se cantonnait dans ce rôle privatif, comme l’explique ci-après Mustapha Meddah, directeur de l’Administration Pénitentiaire et de la Réinsertion.
Finances News Hebdo : Quel rôle social la prison est-elle censée remplir en dehors de son statut d’espace carcéral ?
Mustapha Meddah : La peine privative de liberté manquerait certainement à sa fonction et à son but si elle n’était pas compétée par des mesures éducatives visant la réinsertion des détenus dans la société. À cela s’ajoute la nécessaire volonté du détenu de participer aux programmes établis par l’Administration pénitentiaire. C’est dans cet esprit qu’il faudrait comprendre les nouvelles dispositions de la nouvelle loi 23/98 et son décret d’application.
F. N. H. : Quelles sont les activités et formations dispensées au sein des prisons marocaines ?
M. M. : La Direction de l’Administration pénitentiaire agit selon un plan d’action dont on peut reproduire les grandes lignes. Dans le domaine de l’enseignement, l’Administration procède à la création au sein des établissements pénitentiaires de plusieurs classes scolaires couvrant les différents cycles d’alphabétisation et les différents niveaux de l’enseignement fondamental et secondaire. Cet enseignement est assuré essentiellement par une personne relevant du ministère de l’Education Nationale, lequel supervise également le déroulement et le contrôle des examens et délivre les diplômes aux lauréats sans faire mention de leur statut de détenu. En outre, les prisons assurent l’inscription des détenus se présentant en candidats libres aux différents examens de l’enseignement secondaire et du baccalauréat. Quant à l’enseignement supérieur, des mesures sont prises pour assurer l’inscription des détenus et pour les mettre en contact avec les enseignants chargés de leur encadrement. Les examens se déroulent selon les règles établies par les établissements d’enseignement supérieur. Dans cette perspective de traitement pénitentiaire, la formation professionnelle occupe une place de choix dans la mesure où elle permet au détenu d’acquérir, soit dans les unités de production soit dans les centres de formation, un métier lui assurant des opportunités d’embauche après sa libération. Des cadres qualifiés de l’Administration et un personnel relevant du ministère chargé de la Formation professionnelle assurent l’apprentissage d’activités telles que l’électricité, la plomberie, la menuiserie, la construction et BTP, la coupe et couture, la ferronnerie, la maroquinerie, la cordonnerie, la coiffure, la broderie etc. La santé, quant à elle, est placée sous la responsabilité d’une équipe composée actuellement de 66 médecins à plein temps, 85 médecins conventionnés, 64 infirmiers et 80 aides soignants. En outre, et dans le but de préserver le bien-être mental de l’individu, l’Administration pénitentiaire assure un climat de sérénité en organisant, en collaboration avec le ministère des Habous et des Affaires islamiques, des cours d’initiation ou de formation en matière religieuse. L’aspect récréatif et créatif constitue, lui aussi, un élément important du traitement pénitentiaire dans la mesure où il contribue à l’allégement de la vie carcérale. Aussi, des terrains pour les activités physiques et sportives et des ateliers d’art plastique, de musique et de théâtre ont été aménagés dans la plupart des établissements pénitentiaires. Dans l’esprit de permettre aux détenus de préserver le contact avec le monde extérieur, ces derniers peuvent se procurer des livres, des revues et divers périodiques et disposer également de moyens audio-visuels ainsi que de cabines téléphoniques. À ces différents rôles à dimension sociale, s’ajoute celui de l’assistance sociale que l’Administration se doit de prêter aux détenus et à leur famille. Dans sa globalité, cette assistance vise à faciliter les démarches administratives telles que la transmission du courrier du détenu aux services intéressés, l’accomplissement des formalités nécessaires pour l’obtention de la carte d’identité nationale, l’enregistrement sur les registres d’état civil des enfants nés de mère détenue, le placement de ces enfants dans des orphelinats ou dans des centres réservés aux enfants démunis, la recherche d’emploi après libération et l’obtention éventuelle d’un logement à la cité universitaire pour les anciens détenus qui poursuivent encore leurs études. Dans le même cadre d’assistance sociale, l’Administration favorise le maintien des relations du détenu avec sa famille en incitant cette dernière à lui rendre visite, en généralisant la visite dans des parloirs non grillagés et en permettant au détenu de recevoir son épouse dans des conditions intimes. Désirant maintenir et renforcer les liens familiaux, la législation et les dispositions réglementaires prévoient par ailleurs la possibilité d’accorder au détenu le droit de bénéficier d’une permission de sortie allant jusqu’à 10 jours pour rendre visite à ses proches à l’occasion d’une fête nationale ou religieuse, pour consolider ses liens familiaux ou encore pour préparer sa réinsertion sociale. Le détenu peut aussi se rendre au chevet d’un parent malade ou assister aux obsèques d’un proche.
F. N. H. : Tout cela est-il généralisé à l’ensemble des prisons marocaines ?
M. M. : La plupart de ces activités sont généralisées. Quant à l’enseignement et à la formation professionnelle, qui nécessitent un espace pédagogique approprié, ils sont dispensés dans 49 classes d’alphabétisation, 36 classes d’enseignement primaire, 21 classes d’enseignement secondaire, 78 centres de formation professionnelle diplômant dans plusieurs filières. La coiffure, l’esthétique, la broderie, le tricotage et le tapis sont réservés aux détenus de sexe féminin.
F. N. H. : Quel rôle joue votre Administration dans ce sens ? Vos prérogatives s’étendent-elles en dehors des prisons ?
M.M. : Dans un souci d’élargir le champ de l’action sociale et éducative, l’Administration pénitentiaire ne cesse d’œuvrer pour l’amélioration des conditions de vie dans les prisons tout en permettant aux détenus d’acquérir une formation, véritable garant de la réinsertion sociale. Ne pouvant, à elle seule, subvenir aux besoins croissants des détenus pendant et après leur séjour en prison, l’Administration est soutenue dans ce domaine par quelques bienfaiteurs et des associations agissant en milieu carcéral. À cette occasion, il faut rappeler la décision royale du 15 janvier 2002 de créer la Fondation Mohammed VI pour la réinsertion des détenus qui, conformément aux orientations du Souverain, n’a cessé d’apporter aide et soutien aux détenus en vue de favoriser leur réinsertion dans la société.
F. N. H. : Quel est le budget alloué à toutes ces activités ?
M.M. : Il est difficile d’avancer un chiffre précis sur le coût de l’action sociale en milieu pénitentiaire. Si le budget de l’Etat a alloué 1,35 million de DH pour les besoins de l’enseignement et de la formation professionnelle, il n’en demeure pas moins que les apports d’autres intervenants ne sont pas négligeables, que ce soit sur le plan matériel, pédagogique ou autre.
F. N. H. : Un chiffre sur les prisonniers récidivistes ?
M. M. : Il s’agit d’un problème assez complexe dans la mesure où il faut distinguer la récidive légale, telle qu’elle est définie par l’article 154 du Code pénal, et le simple fait d’une nouvelle incarcération après une première condamnation à une peine privative de liberté sans considération des éléments constitutifs de la récidive légale. En ce qui concerne ce dernier aspect, l’Administration pénitentiaire dispose de certaines données statistiques, mais ne pourra répondre d’une manière précise à la question que lorsqu’elle aura terminé la mise en place du système informatique qui couvrira l’ensemble des établissements pénitentiaires du pays et qui permettra ainsi de recueillir toutes les données nécessaires.


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