M. Mustapha Hilmi, président de chambre à la Cour Suprême, a présenté l'expérience marocaine dans le domaine de la modernisation des prisons au 12-ème Congrès des Nations unies pour la prévention du crime et la justice pénale, dont les assises se tiennent du 12 au 19 avril dans la ville brésilienne de Salvador. Intervenant lors d'un atelier consacré à l'étude sur les meilleures pratiques des Nations unies et autres entités concernant le traitement des détenus dans le système de justice pénale, M. Hilmi a souligné l'impact profond des mutations politiques, économiques et sociales dans le monde sur la définition de la notion et du rôle des peines privatives de liberté dans la lutte et la réduction de la criminalité, M. Hilmi, qui fait partie de la délégation marocaine au Congrès de Salvador, conduite par M. Mohamed Naciri, ministre de la Justice, a fait remarquer que les institutions pénitentiaires au Maroc font l'objet d'un contrôle régulier de la part de plusieurs organismes, notamment la Commission régionale pour la surveillance des prisons, M. Hilmi a également souligné la mise en place de l'Institution de juge de l'application des peines, dont la création, a-t-il indiqué, constitue une étape fondamentale dans l'implication du pouvoir judiciaire dans la réinsertion des détenus et le suivi et le contrôle de l'application des peines privatives de liberté. Il a en outre rappelé la mise en oeuvre dans les centres pénitentiaires de programmes d'alphabétisation et d'enseignement à tous les niveaux et la création de centres de formation professionnelle, en coordination avec le ministère de tutelle. A cet égard, M. Hilmi a mis en exergue l'impératif de s'attaquer aux conflits d'intérêt dans le cadre d'institutions pénitentiaires réformatrices et éducatives, de nature à sauvegarder la dignité des détenus et les habiliter à s'intégrer dans la vie publique après leur libération. IL a ajouté que la Délégation générale à l'administration pénitentiaire et à la réinsertion des détenus oeuvre en parfaite coordination avec la Fondation Mohammed VI pour la réinsertion des détenus afin d'assurer aux prisonniers toutes les conditions humaines et matérielles requises à la préparation de leur insertion. Après avoir mis l'accent sur la nécessité de doter les prisons d'un cadre juridique à même de garantir aux personnes privées de liberté un traitement et un respect inhérents à leur dignité humaine, M. Hilmi a rappelé que le Maroc a élaboré en 1999 une loi englobant les évolutions requises pour assurer l'équilibre entre les obligations sécuritaires et les considérations de respect de la dignité du détenu. Il a souligné à cet effet que le Maroc, qui est pleinement conscient que la mise en place d'une politique pénale équitable repose sur un système punitif offrant toutes les garanties nécessaires pour un procès juste, a incorporé à son cadre juridique toutes les règles relatives au traitement des détenus, aux conditions de détention, aux droits et devoirs et aux développements afférents à la réinsertion sociale et éducative du prisonnier, Et de signaler que l'expérience marocaine dans le domaine de la modernisation et de développement de la politique pénale, en particulier le rôle des établissements pénitentiaires, reflète un modèle ambitieux en parfaite harmonie avec les changements profonds intervenus dans les mentalités concernant le concept de l'Etat, des institutions et du droit. Les prisons au Maroc ont bénéficié d'une attention particulière en vue de leur mise à niveau conformément aux dispositions des conventions internationales, a-t-il dit, notant qu'il a été ainsi procédé à la création d'un cadre réglementaire à travers la restructuration des prisons afin de les rendre autonomes. Pour renforcer les efforts déployés dans le cadre d'un programme ambitieux de réforme, il a été également procédé à l'élaboration d'une stratégie visant la modernisation de l'infrastructure pénitentiaire et à réduire le problème de la surpopulation et ses effets négatifs sur les détenus, a indiqué M. Hilmi. Il a également relevé qu'un facteur important à été pris en compte, à savoir la généralisation du programme médical avec l'aide du ministère de tutelle pour garantir les besoins des détenus en soins de santé physique et mentale, ainsi que la sensibilisation des détenus à l'importance de l'hygiène et de la protection et aux dangers des maladies transmissibles.