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L’islamisme menace-t-il l’institution scolaire ?
Publié dans Finances news le 24 - 03 - 2005

À chaque époque, des voix s’élèvent pour s’inquiéter du manque de pertinence des connaissances acquises à l’école ou de la difficulté de les mobiliser en dehors des périodes d’examen. Mais quand des voix s’élèvent pour manifester contre le prosélytisme au sein des écoles, collèges ou lycées, on doit se demander quel est le vrai rôle de l’école dans une société hétérogène comme la nôtre. Ne serait-il pas judicieux d’immuniser l’école contre certaines idéologies et positions politiques à même de compromettre son rôle initial ?
Quand une enseignante d’éducation islamique dans un collège renvoie une élève juste parce que cette dernière porte un t-shirt demi-manche, quand une autre apporte des CD d’un prédicateur égyptien, quand un professeur met à la porte une élève parce qu’elle ne porte pas le voile, n’y a-t-il pas de quoi s’inquiéter ?
Les transformations de notre société et les questions d’actualité affectent certainement l’école. Mais, est-ce le terrain indiqué pour débattre des divergences ?
En tout cas, l’école marocaine, qui doit être un lieu d’éveil de la conscience critique, n’est plus épargnée. C’est d’autant plus grave qu’au lieu de protéger des mineurs, favoriser leur émancipation, leur intégration dans la société où ils vivent et leur apprendre l’autonomie individuelle, l’école expose très tôt les jeunes à subir les divergences de plusieurs façons.
La dangerosité de cette exposition réside dans le fait que les adolescents ou élèves sont, à ce stade de leur vie, encore fragiles, sujets aux influences et aux pressions extérieures. L’école doit leur permettre d’acquérir les outils intellectuels destinés à assurer à terme leur indépendance critique.
D’où la nécessité de défendre la liberté de conscience individuelle contre tout prosélytisme. Et cette exigence s’applique d’abord à l’enseignement où les élèves doivent pouvoir s’instruire dans un climat de sérénité afin d’accéder à l’autonomie de jugement et du choix une fois en âge de décider de leur sort.
L’école au centre des batailles idéologiques
Ceci, bien évidemment, devra se faire dans le respect de notre identité arabo-musulmane tout en s’inscrivant dans une démarche d’ouverture sur l’autre, pour barrer le chemin à ceux qui prétendent être plus musulmans que les uns, ou plus démocrates que les autres. Car, honnêtement, il n’y a pas que l’islamisme montant qui peut constituer une menace pour l’école, mais aussi l’absentéisme, les programmes fades, des classes en sur-effectifs, la condition financière des enseignants qui laisse à désirer, qui ne les motive pas à s’inscrire dans une démarche positive de mise à niveau de l’école, etc.
Actuellement, les revendications liées à des prescriptions idéologiques ou autres vont, à terme, affecter sérieusement les missions de l’enseignement. En effet, il est inadmissible qu’un prof donne ses notes sur la base de la conformité de ses élèves à ses propres idéologies, comme cela a été le cas dans un collège de la ville de Kénitra. De même, il est inacceptable qu’on ravisse son droit au savoir à une fille qui porte le voile pour faire plaisir à un prof « anti-voile ».
Ceci met sérieusement en cause le lien social qu’est censée produire l’école et cette cohésion entre toutes les composantes de la société. L'école joue un rôle dans l'intégration sociale de plusieurs façons. Le sociologue Emile Durkheim l'a mis en évidence. Mais, elle a de plus en plus de difficulté à jouer son rôle d'institution, puisqu’on croit de moins en moins au rôle de l'école pour favoriser l'ascension sociale. Eh ben, nous avons tort. L’école est le laboratoire de la société; tout ce qui s’y fait se répercute directement sur la vie des citoyens.
Redéfinir le rôle de l’école
Aujourd'hui, l'école est traversée par de nombreux conflits, à l’image de la société elle-même. Son rôle est à redéfinir, puisque c’est elle qui doit inculquer les normes et les valeurs de façon impersonnelle et non pas se soumettre aux exigences d’une mouvance.
Elle est traversée par un phénomène d'incivilité et de non-respect des règles de vie en société. Elle doit donc renforcer, voire se substituer à l’entourage des élèves en transmettant des règles de civilité et de vie en société.
Bien sûr, les enseignants sont tous influencés par les conséquences de décisions qui relèvent du pouvoir politique ou idéologique, mais il est important que leurs divergences ne soient plus débattues dans les classes. Il ne s’agit pas pour eux de reproduire leurs clones, mais de transmettre le savoir.
Parce qu’à l’école, l’apprentissage de la vie en commun passe par une certaine réserve dans l’affirmation de son identité philosophique, politique ou idéologique.
Rappelons que l’école doit non seulement donner les garanties de la neutralité, mais en présenter aussi les apparences.
Aujourd’hui, il ne s’agit pas de légiférer comme ce fut le cas en France, car nous sommes un pays musulman et non laïc, mais de contrôler ce qui se fait dans les écoles. L’école doit assurer à tous les élèves des chances égales d’émancipation sociale et participer à la promotion d’un idéal commun et non communautaire. Cela vaut aussi bien pour les islamistes que pour les autres courants ultramodernistes.


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