Démissions en série à Fadesa Maroc

* Une vingtaine de hauts cadres de Fadesa Maroc ont quitté le navire après la prise de contrôle de la société par le groupe Addoha en décembre dernier.
* Les démissionnaires pointent du doigt la façon de faire d’Anas Sefrioui et le changement brusque du mode de gestion.
* Du côté d’Addoha, ces départs sont qualifiés de normaux.
Rien ne va plus comme avant dans l’ex-filiale marocaine du géant espagnol de l’immobilier, Fadesa. Un véritable malaise social s’est installé au sein de la société depuis sa prise de contrôle par Addoha, il y a quatre mois de cela.
Le Directeur général, le Directeur administratif et financier, le Directeur commercial Maroc, le Directeur technique Maroc, le chef comptable, les directeurs commerciaux des zones Marrakech et Tanger, le Directeur technique Agadir, … ont tous quitté le navire dès qu’Anas Sefrioui, Président du Groupe Douja Promotion Addoha, a pris les rennes de Fadesa Maroc. Ceci sans compter la pléiade d’ingénieurs et de techniciens qui n’ont pas manqué de suivre au pas leurs supérieurs… Contactés par Finances News Hebdo, quelques-uns d’entre eux justifient leur démission par le changement brusque de mode de gestion. «Anas Sefrioui a voulu imposer sa méthode de travail, faisant fi des avis des uns et des autres (…) Des décisions capitales ont été prises à la légère et de manière unilatérale, chose que nous n’admettons pas. On n’a jamais travaillé de cette façon à Fadesa Maroc!», fustige l’un d’entre eux qui rappelle par ailleurs que le top management de Fadesa Maroc n’a jamais été chaud pour la transaction entre Fadesa International et le groupe d’Anas Sefrioui.
Une transaction qui a porté, faut-il le rappeler, sur 50% du capital de la filiale marocaine pour un montant de plus de 1,3 milliard de dirhams. Une bagatelle qui est tombée à point nommé pour «régler les déboires de la maison-mère qui souffrait d’un endettement excessif dans le temps», indique notre source. «Le bonheur de Fadesa International et d’Anas Sefrioui a fait le malheur de beaucoup de gens», martèle cet ancien haut cadre de la société repêché aujourd’hui par l’un des plus grands promoteurs immobiliers de la place. Du côté d’Addoha, l’on semble peu soucieux de ces allégations. «C’est vrai qu’il y a eu des changements dans la façon de faire, mais cela est normal. Les actionnaires et le top management ont le droit de fixer le mode de gestion qui leur convient», déclare Hassan Ben Bachir, conseiller d’Anas Sefrioui, avant d’ajouter que «comme il y a eu des départs, il y a eu aussi des arrivées et la cadence de travail n’a point été affectée».
La dernière en date est celle du nouveau Directeur général qui a été dépêché, la semaine dernière, de chez Fadesa International où il occupait le poste de Directeur technique. Ce qui confirme, selon Ben Bachir, les bonnes relations entre les deux partenaires. «On s’entend très bien avec notre partenaire. On se réunit fréquemment pour valider les budgets, les procédures… et je peux vous confirmer qu’il n’y a aucun malaise, de quelque nature que ce soit à Fadesa Maroc», martèle le conseiller du Président Sefrioui.