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«Il n’y a plus de temps à perdre pour entamer les réformes»
Publié dans Finances news le 24 - 04 - 2008

* Les grands chantiers des réformes varient du national ou régional au sectoriel.
* Les réformes ne peuvent réussir sans la mise à niveau du département de tutelle et de ses filiales.
* Le point avec Ahmed Ouayach, Président de la Comader.
Finances News Hebdo : Quelles sont vos attentes de ces premières Assises de l’agriculture et de le 3ème édition du SIAM ?
Ahmed Ouayach : Les attentes sont très grandes. La population du monde agricole est très diversifiée et chaque catégorie a ses propres problèmes et ses propres revendications. Il y a les petits et les grands agriculteurs, il y a les exportateurs, il y a les industriels, les distributeurs…
Le Plan Emergence tant attendu devrait apporter des solutions et proposer les grandes réformes qu’il faut présenter dans les délais les plus courts. Le Maroc n’a pas de temps à perdre pour commencer les grands chantiers que ce soit à l’échelle nationale, régionale ou sectorielle. Ce plan doit prendre en considération ce qui se passe autour du pays. Le Maroc fait partie d’une région et il a choisi la voie de la libéralisation. Pour l’agriculture, il faut intégrer la mondialisation avec prudence en évitant les dégâts collatéraux. Il y a une concurrence à l’international très acharnée. Les produits marocains, pour qu’ils soient compétitifs, doivent avoir les moyens et être bien soutenus.
F.N.H. : Quelles sont les types de réformes envisagés ?
A.O. : Les réformes concernent le volet institutionnel, juridique, social et économique.
Tous les programmes de réformes ne peuvent réussir si les outils de cette réforme ne sont pas adéquats.
Je vise surtout les organes de l’administration de tutelle et les ressources humaines. Du côté des professionnels, il faut un encadrement à la hauteur à travers des associations et des fédérations.
Le plan émergence de l’Agriculture va être chiffré avec un échéancier précis. Il est question de dresser un échéancier avec des objectifs à atteindre.
F.N.H. : Mais est-ce qu’on peut réussir des réformes sans prendre en considération le monde rural ?
A.O. : C’est vrai ! L’agriculture ne peut se développer sans le développement du monde rural et ce dans un cadre cohérent. L’Etat a déjà entamé plusieurs programmes comme la généralisation de l’eau potable, l’électricité ou le désenclavement de certaines zones au travers d’infrastructures routières.
Il est question aussi de construire davantage d’écoles, de centres de soins ou d’établissements administratifs. Le classement défavorable du Maroc en matière d’IDH est dû en grande partie aux défaillances sociales du monde rural. Il faut aussi développer des activités et des métiers qui ne sont pas forcément liées au monde rural comme le tourisme de niche, l’artisanat, ou autre.
Au Maroc, il existe 1,5 million d’exploitations agricoles qui assurent la survie pour pratiquement 50% de la population.
On regrette que les industries agroalimentaires ou agro-industrielles soient développées surtout hors des périmètres agricoles.
Les investissements dans l’agriculture sont devenus aléatoires à cause du manque de visibilité et de la vulnérabilité du secteur.
Il y a aussi cette pression sur le foncier qui fait que les promoteurs se ruent vers les terres agricoles dont la valeur a flambé.
Les propositions du plan émergence doivent être réalistes. Il faut qu’on s’éloigne de la démagogie. Par ailleurs, il ne faut pas refaire les erreurs du passé. Chaque décision doit prendre l’avis des agriculteurs. La conversion des cultures doit se faire en concertation avec les exploitants.
F.N.H. : Par ordre de priorité, quelles sont les grands axes des réformes envisagées ?
A.O. : En urgence, il faut résoudre le problème de l’endettement des agriculteurs. Une bonne partie de ces gens, surtout les petits exploitants, sont au bord de l’asphyxie. La maîtrise des ressources hydriques est aussi un autre défi à relever. Pour la filière céréalière qui a un grand impact sur l’ensemble du secteur, il faut trouver des solutions ou des alternatives d’urgence. Cette filière, qui emploie 80% de la population des agriculteurs, a besoin d’un plan de restructuration. Et comme je l’ai dit, le programme des réformes a besoin d’outils performants pour l’exécuter. La réforme du département de tutelle et de sa filiale est une nécessité. L’autre axe de réforme concerne les circuits de distribution et de commercialisation. La volarisation des produits agricoles d’origine animale ou végétale est à revoir. Les abattoirs ont besoin d’un plan d’organisation et de restructuration. La Fédération nationale des viandes rouges a été créée récemment. Les marchés de gros ont besoin d’une mise à niveau. Il y a un décalage flagrant entre les prix des produits agricoles à la production et ceux payés par les consommateurs au profit des intermédiaires. L’autre axe des réformes a trait à la question du foncier. C’est un domaine qui est encore régi par des lois datant de 1919 ou 1913 et qui s’avèrent actuellement dépassées. L’homme doit être aussi au cœur de ces réformes. Il faut laisser la place aux jeunes et installer un encadrement adéquat.
Il est inadmissible que les terres collectives dans le Gharb et le Haouz soient gérées d’une façon archaïque. Toutefois, il faut aussi lutter contre l’émiettement des terres.
L’Etat doit renforcer la généralisation de l’immatriculation dans la Conservation foncière.
F.N.H. : L’agriculture marocaine peut-elle concilier sa compétitivité à l’export et son aptitude à assurer la sécurité alimentaire du pays ?
A.O. : C’est faisable. Il y a des terres et des régions dont les productions ne peuvent être destinées qu’au marché intérieur. En revanche, il y a des terres qui présentent des atouts pour ce qui est des cultures d’export comme le Souss-Mass-Draâ qui représente 70% du potentiel des produits agricoles exportables. Au niveau des marchés, il y a aussi un dilemme : 50% des agrumes sont destinés à la Russie. Il y a une fragilité au niveau de la production et aussi de la commercialisation. La sécurité alimentaire est une question de souveraineté car la flambée de certains produits à l’international, comme le blé, les oléagineux, doit nous pousser à revoir notre politique agricole et établir une adéquation entre les agriculteurs, les industriels et les besoins de la population.


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