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Jean-Claude Bouveur, un Ch’ti sous le soleil marocain
Publié dans Finances news le 22 - 05 - 2008

Passionnante est l’histoire de Jean-Claude Bouveur, le Président Directeur général de Delattre Levivier Maroc. En fait, rien ne prédisposait ce Ch’ti à vivre sous le soleil du Maroc. Et pourtant, dans la vie, il faut s’attendre à tout.
Né en 1942 dans le Nord de la France dans une famille en exode ayant fui la région de Gravelines après la guerre de 40, il incarne ce qu’on appelle «le retour du prisonnier». Il est né après le retour de son père de sa détention en Allemagne par l’armée nazie.
Petit dernier de quatre enfants, il passe une enfance tranquille malgré la période peu propice que vit l’Europe. «Notre ville Dunkerque a été complètement rasée et nous vivions dans des baraquements provisoires».
Né d’un père ouvrier de cartonnerie et d’une mère épicière, Jean-Claude chope très tôt le virus des affaires. «D’ailleurs, j’aidais énormément ma mère dans son commerce, en mangeant ses bonbons». Très joyeux, studieux, enfant, il était un tantinet espiègle aussi.
Après le secondaire, il intègre les écoles techniques d’où il ressort avec un diplôme de technicien supérieur. «Ce diplôme m’a permis d’intégrer Delattre Levivier France où j’ai fait mes premiers pas en tant que métallurgiste».
Il avait, à l’époque, 22 ans et avait déjà passé son service militaire au Commissariat de l’armée de l’air. «Nous avions de beaux costumes !».
Immergé dans cette industrie lourde de métal, il est avide de connaissance et gravit les échelons de la construction des fourneaux aux laminoirs. Il sera, pendant de longues années, responsable de vie à Valenciennes, jusqu’à être «nommé» ingénieur-cadre grâce à l’excellent travail qu’il avait réalisé dans le service montage.
C’est cette honorable expérience dans ce service qui incitera les responsables de DLF à l’envoyer au Maroc en tant qu’expatrié pour, justement, prendre la direction de l’atelier Montage de Delatre Levivier Maroc en 1971.
Il avait à l’époque 29 ans et, depuis, il n’a plus quitté le Maroc ! En 1973, DLM, qui était à 100 % filiale de DLF, a vu son capital cédé à 50 % à un actionnariat marocain. En effet, en France, DLF traversait une période difficile, tandis qu’au Maroc DLM, elle, suivait son développement avec la construction en 1975 d’une nouvelle unité de production : l’Usine Sud, sise à Casablanca. DLM contribue avec sa nouvelle capacité de production à d’importants chantiers, notamment à Jorf Lasfar. Jean-Claude Bouveur contribue pour sa part au développement de la société en tant qu’expatrié à la tête du Département montage. Mais entre 75 et 80, la conjoncture est difficile. DLF cède entièrement sa participation au capital de DLM pour se concentrer sur ses propres soucis financiers. Mais DLM n’est pas au bout de ses peines puisque, peu après, les actionnaires marocains pensaient à céder leurs parts.
Jean-Claude Bouveur, qui s’était attaché à l’entreprise et qui connaissait ses potentialités décide, à côté d’un actionnaire marocain, de reprendre le groupe. Mais au bout de quelques années, ce dernier, pour des raisons personnelles sort du capital. Et c’est Jean-Claude qui reprend tout le capital en 2000. Il a assuré seul la continuité, avec les concours des partenaires : banques et fournisseurs du groupe. Et il va y arriver brillamment avec le concours de ses partenaires bancaires et autres fournisseurs …
En 2002, il est rejoint par Eric Cecconello, en tant qu’Administrateur Directeur général. «J’ai été très occupé et j’ai ressenti le besoin d’être épaulé. Eric est arrivé avec du sang neuf et des idées de développement plein la tête». À eux deux, ils constituent un bon tandem. L’activité se développe et avec un carnet de commandes de plus d’un milliard de DH et des projets de développement, notamment la construction d’une nouvelle unité à Tit Mellil, l’introduction en Bourse est pour eux un bel outil de financement. Epaulés par leur banque, ils franchissent le pas.
«Le fait que nos propres salariés achètent les actions de DLM prouve qu’ils font confiance au groupe et c’est un élément de fierté pour moi».
Et il y a de quoi, car DLM s’est développée en Afrique, notamment dans des mines d’or situées au Sénégal ou avec Areva au Niger. Au Congo, le groupe a décroché un marché à l’international pour la construction de plates-formes pétrolières. Export, éolien ou offshore pétrolier, les motifs de fierté pour Jean-Claude Bouveur sont multiples.
Si DLM a été le centre de sa vie, il n’en demeure pas moins que Jean-Claude Bouveur a également œuvré dans d’autres secteurs, notamment le textile, un secteur dans lequel on l’a appelé à la rescousse pour aider des entreprises en difficulté. Il a également beaucoup donné de son temps pour rapprocher économiquement le Maroc, son pays d’accueil, et la France, son pays d’origine. Il est ainsi Président des Conseillers du Commerce Extérieur de France, après avoir été Président de la Chambre Française de Commerce et d’industrie du Maroc, dont il est d’ailleurs le Président d’honneur. Ces efforts lui ont valu d’être nommé Chevalier de la Légion d’Honneur. Homme fidèle, il estime qu’une entreprise sans fidélité est une entreprise sans avenir.
Autre valeur qu’a cultivée Jean-Claude Bouveur, le respect des engagements. C’est certainement ce trait de caractère qui a fait que cet homme a pu venir à bout de tous les obstacles qu’il a rencontrés dans la vie, soutenu par des femmes et des hommes qui ont eu confiance en lui.
Jean-Claude Bouveur a, par ailleurs, toujours eu confiance en ses équipes en prônant une grande collaboration dans la gestion du groupe. «On ne réussit jamais rien tout seul ! Je me considère comme un manager au sens sportif du terme et je dois également donner l’exemple à suivre».
Père de deux filles et grand-père de trois petits-enfants, se retrouver en famille est, pour lui, un vrai moment de plaisir. «Surtout avec les petits-enfants où je ne suis pas dans le rôle de l’éducateur. Soulagé de cette responsabilité, les retrouvailles avec les petits-enfants, ce n’est que du pur plaisir !».
Avec du recul sur ses 35 ans, voire davantage, passés au Maroc, Jean-Claude Bouveur estime avoir eu beaucoup de chance. L’invraisemblance de la vie a voulu qu’il se retrouve à la tête de DLM à un moment où tous quittaient le navire. Lui, il y a cru et il n’a pas eu tort. «J’ai l’impression que ce parcours m’a été offert, j’en suis satisfait ! Je n’ai jamais fait cela pour l’argent, mais pour le challenge, car de toute façon, même si l’argent peut être perçu comme un indicateur de réussite, pour moi il n’a jamais été le moteur de mon existence ou de ma vie professionnelle. Ma seule motivation est de relever les défis».


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