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L’or : Le métal jaune dans la tourmente
Publié dans Finances news le 03 - 07 - 2008

* L’informel ou la fraude dans le secteur de l’or ne se limite pas uniquement à l’achat mais également au poinçonnage.
* A défaut de moyens de contrôle, l’import illégal de l’or bat son plein.
* Les bijoutiers cherchent à mieux s’organiser afin de faire entendre leur voix.
* A l’intérieur de l’Association, les bijoutiers font deux poids deux mesures.
L’histoire du Maroc avec l’or remonte à plusieurs siècles et pourtant, à ce jour, le secteur de l’orfèvrerie ne semble pas pour autant s’être organisé. Bien que développée et accueillant de plus en plus de grandes griffes mondiales, l’activité de l’or au Maroc souffre de problèmes chroniques allant de l’importation du précieux métal au poinçonnage. Aujourd’hui, il existe bel et bien une Association des bijoutiers, mais cette dernière reste désarmée face à l’Administration.
D’après les dires des opérateurs, plusieurs zones d’ombre subsistent et se cachent derrière la brillance de ce métal si recherché. L’épineux problème est celui de son importation.
BMCE Bank ouvre le bal…
En effet, si le marché est à 16 tonnes, le Département Métaux Précieux dans la Direction de l’International de BMCE Bank prétend avoir écoulé 1,2 tonne d’or en 2006 et 1,4 tonne en 2007 avec pratiquement le même client. Et pourtant ce même département avait lancé une étude de marché pour évaluer les besoins du secteur avant de lancer un nouveau produit en partenariat avec UBS et Commerz Bank en Suisse. «Ce produit que nous avions lancé présente beaucoup d’avantages, en l’occurrence la livraison du client le même jour avec un différé de paiement de 48h», explique Najib Lazrak, responsable du département métaux précieux à BMCE Bank lors du Salon International de la bijouterie organisé récemment à Casablanca.
L’importation de ce produit a été stopée net en 2008, mais la banque continue d’importer pour les clients selon leurs besoins. L’or arrive de Suisse avant d’être stocké chez G4 à Casablanca puis livré au client.
La question qui se pose est : pourquoi la BMCE demeure-t-elle la seule banque impliquée dans cette activité ? «Tout simplement, parce que c’est une des grandes banques innovantes de la place. Cette banque est consciente que l’or est un produit important pour l’économie marocaine», explique Mostafa Belkhayate, Président du Cabinet Belkhayate.
Les bijoutiers ne bénéficIent
pas du RED
«BMCE est une banque d’investissement qui a une longueur d’avance justifiée dans plusieurs secteurs. Elle a fait preuve d’ouverture d’esprit, c’est tout ! Il n’y a pas eu de favoritisme à son égard», poursuit Belkhayate. Sur la question de la dotation mensuelle de 5kg d’or pour chaque bijoutier, Belkhayate assure qu’il est facile d’acquérir 10 kg d’or si on veut au Maroc. «Il est très difficile de contrecarrer la contrebande dans ce secteur. Il est vrai que les autorités essayent de barrer la route à l’or de contrebande mais celui qui veut acheter de l’or ne rencontrera aucune difficulté à le faire», conclut Belkhayate en lançant un appel aux autorités compétentes pour diversifier les produits d’épargne en or pour permettre aux Marocains d’en déposer auprès de la Banque centrale. Comme c’est le cas sous d’autres cieux !
Les bijoutiers peuvent importer de l’or s’ils disposent des autorisations nécessaires, notamment auprès de l’Office des changes, de transférer des devises pour en acquérir. Et s’ils s’acquittent des droits de douane en aval. Et pourtant, les choses pourraient se faire plus facilement ! «La plupart des exportations et importations bénéficient des Régimes Economiques de Douane, un produit conçu par l’ADII pour soutenir les opérateurs marocains. Malheureusement, les bijoutiers ne sont pas concernés alors qu’ils pourraient bénéficier de trois produits qui sont l’Admission temporaire pour perfectionnement actif, l’Admission temporaire pour l’importation de matériel et outillage ou encore du Trafic de Perfectionnement Passif, comme dans le cas où un bijoutier importe de l’or en lingots et le travaille pour le compte d’un client à l’étranger», explique M. Houbbadi, de l’ADII.
Mais pour pouvoir accéder à ces régimes économiques et en profiter, l’Association des bijoutiers marocains doit passer du stade d’association à une organisation plus forte d’où son aspiration à se doter d’un bras armé. «La réflexion a été lancée auprès des opérateurs membres de l’Association pour constituer une force de proposition auprès de l’Administration», souligne Azeddine Mestari, Président de l’Association Marocaine de Gemmologie et de Bijouterie.
Autre interrogation que se pose un célèbre bijoutier marocain : pourquoi doit-on importer de l’or de Suisse tant que Managem en extrait au Maroc ? En effet, la production aurifère marocaine est exportée vers la Suisse, pays duquel le Maroc importe au prix fort alors que le façonnage de l’or en lingot ne coûterait qu’un dollar.
«Il faut dire que les 3/4, sinon plus, de l’or que nous traitons proviennent du recyclage de bijoux dont le prix est nettement inférieur au prix sur le marché mondial qui a dépassé les 900 dollars l’once (31,1 grammes). Il est également vrai que beaucoup de bijoutiers font appel à l’or de contrebande. Autant dire qu’à cause de l’insuffisance de contrôle et d’organisation, les bijoutiers, pas tous, ne recourent pas à l’or importé de manière formelle», explique-t-il. «Seuls les vrais industriels organisés peuvent faire appel à ces produits qui demandent un tas d’autorisations et de paperasse».
L’informel ou la fraude ne se limitent pas uniquement à l’achat mais également au poinçonnage (autorisation de vente de l’Administration des Douanes) qui coûte 5 DH par bijou poinçonné.
A noter que cette opération se fait de manière un peu archaïque dans une grande salle où les bijoutiers apportent leurs bijoux à poinçonner. «Les bijoutiers doivent se déplacer avec leurs bijoux au Boulevard Hassan II pour les faire poinçonner. Cet étalonnage, poinçon sur le bijou, équivaut à l’autorisation de vente de l’Administration des Douanes. Cette opération se déroule dans des conditions si obsolètes qu’on se croirait dans un film égyptien des années 50», souligne un bijoutier qui importe des modèles d’Italie.
D’après ce bijoutier, la vérification de la teneur en or s’opère au niveau de l’administration qui s’occupe du poinçonnage et qui, malheureusement, ne dispose pas des moyens nécessaires. Son premier souci est que les bijoux vendus au public ne soient pas faux.
«Le test se fait avec un chiffon imbibé d’une solution chimique avec lequel le fonctionnaire essuie une partie du bijou pour s’assurer qu’il est en or. D’ailleurs une fois, on m’a abîmé un bracelet «sablé» à cause de ce procédé», déplore-t-il.
A lui seul le poinçonnage n’est pas un garant contre la fraude. Ainsi, certains bijoutiers ont trouvé l’astuce de se faire autoriser la vente de bijoux dont le poids dépasse la dotation autorisée pour chacun d’eux. Pour ce faire, il suffit de faire poinçonner un bijou qui ne pèse pas beaucoup. Une fois retourné dans la boutique de vente, le poinçon est enlevé et intégré dans un bijou de poids plus important. Ainsi, le bijoutier gagne quelques grammes de plus sur sa véritable dotation.
Alors au moment où le secteur accueille des griffes mondiales et où des bijoutiers ont gagné une aura à l’international, l’activité de l’or a plus que jamais besoin d’un sérieux coup de balai.


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