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Marché financier marocain
Publié dans Finances news le 30 - 11 - 2000

Au cours des dix dernières années, le Gouvernement marocain a œuvré, avec l'appui de la Banque mondiale, pour la promotion du développement du système financier du Maroc et ce, à travers une série d'opérations couvrant le secteur bancaire, les marchés de
La libéralisation du secteur bancaire depuis le début des années 90 s'est traduite par la réduction progressive de tous les emplois obligatoires des banques qui représentent aujourd'hui 2% des dépôts à vue bancaires contre environ 46% en 1991. Les effets de cette mutation n'ont pas encore produit de mouvements importants dans les principaux postes du bilan des banques alors qu'ils ont sensiblement amélioré les comptes de résultat. L'évolution du bilan des banques commerciales de 1993 à 1998 révèle une diminution du portefeuille des valeurs du Trésor de 27% de l'actif en 1993 à 23% à fin 1998, un redéploiement des actifs antérieurement dédiés aux valeurs du Trésor en faveur des crédits qui ont augmenté de 43% à 48% des actifs de 1993 à fin 1998 et un accroissement de l'effort de provisionnement des créances en souffrance. Si l'on rapporte le crédit au secteur privé accordé par les banques commerciales au PIB, le ratio passe de 25% en 1993 à environ 48% en 1998. Cette dernière évolution est en partie attribuable aux privatisations réalisées depuis 1993.
Comme c'est le cas de toutes les banques du monde, le système bancaire marocain est exposé à un certain nombre de risques au quel il essaye de faire face.
Risque de liquidité
L'exposition actuelle des banques marocaines au risque de liquidité est relativement limitée et l'expansion des crédits au cours des années récentes a été modérée. Les banques sont soumises à un coefficient de liquidité minimum de 60 % entre leurs actifs disponibles à court terme et leurs exigibilités à vue. Les banques commerciales doivent également maintenir une réserve monétaire sous forme de dépôts non rémunérés auprès de la BAM d'un montant équivalent à 10 % de leurs dépôts à vue. Les banques commerciales sont actuellement en situation d'excès de liquidité, leurs actifs liquides s'élevant à plus de 41 % du total de leurs bilans.
Le portefeuille des valeurs du Trésor des banques marocaines ne constitue pas une source importante et constante de liquidités. Le marché secondaire des valeurs du Trésor est encore en développement et les banques détiennent une quantité négligeable de Bons du Trésor adjugés à moins d'un an. Plus de 80 % de leur portefeuille des valeurs du Trésor sont d'une durée supérieure à 5 ans. Elles obtiennent par contre des liquidités par le biais d'opérations de pension contre des titres du Trésor en offrant à leurs clients une forme de dépôt à court terme rémunéré, supporté par des Bons du Trésor. Ces opérations de repos constituent d'ailleurs la majeure partie du volume de transactions du marché secondaire contre très peu de cessions fermes. Le ratio de l'encours des crédits sur les dépôts pour les banques commerciales atteint 66 % en 1998 contre un ratio de 57 % en 1993. Exception faite du CPM qui détient un fort pourcentage de Bons du Trésor, ce ratio s'élève à plus de 78% pour cent pour les banques commerciales à fin 1998. La majeure partie des dépôts bancaires sont d'une durée inférieure à un an. Les banques bénéficient toutefois de la stabilité de leurs dépôts à vue et ont une faible dépendance vis-à-vis de gros dépôts à terme institutionnels ou commerciaux. En plus de la forte proportion des dépôts à vue, l'autre particularité importante des dépôts des banques commerciales marocaines est que près du tiers de ces dépôts provient des Marocains résidant à l'étranger (MRE). Les deux tiers de ces dépôts sont mobilisés par le CPM. Le risque de liquidité associé à ces dépôts a été faible au cours des dernières années, la part des dépôts MRE dans l'ensemble des dépôts des banques étant resté relativement stable autour de 28 à 30%. Néanmoins, vu que ces dépôts sont mobiles, ils représentent la source la plus importante du risque de liquidité du système bancaire marocain.
Pour répondre aux besoins de liquidité des banques, les interventions de la BAM sur le marché monétaire se font essentiellement à trois niveaux. Elle peut, en effet, réescompter certains types de prêts par des pensions sur appels d'offres à 7 jours à l'initiative de la BAM; octroyer des pensions à 5 jours à l'initiative des banques et; fournir des pensions à 24 heures à l'initiative de la BAM ou des banques lorsque le compte ordinaire ouvert à la BAM est négatif, mener une politique d'open market et procéder à des reprises de liquidité par le biais de dépôts à très court terme (moins de 7 jours) lorsque les institutionnels sont en situation de surliquidité. Les pensions à 7 jours représentent la quasi totalité des interventions de la BAM sur ce marché. En 1998, la moyenne quotidienne de ces interventions était de l'ordre de 2,1 Mds de DH avec des pointes atteignant 4 Mds de DH et plus. Quant à l'activité de prêt/emprunt interbancaire elle reste modérée avec un encours moyen de 3,9 Mds de DH et un volume d'échange mensuel de 9,7 Mds de DH à fin juin 1999. Ces opérations interbancaires au Maroc se font en général sans garantie.
Risque de taux.
La structure des échéances et de la rémunération des éléments du bilan agrégé des banques commerciales fournit une estimation rudimentaire de la sensibilité globale des ces banques à la variation des taux. Elle ne permet cependant pas une quantification du risque de taux. Dans l'ensemble, les banques commerciales ont une faible vulnérabilité immédiate aux fluctuations à court terme des taux d'intérêt. Il est évident en contrepartie que, vu l'importance des dépôts à vue dont le rendement implicite augmente avec la hausse des taux, la marge nette des banques résultant des produits et des charges d'intérêt diminuera sensiblement dans un contexte de baisse continue des taux d'intérêt alors qu'elle augmentera dans la situation inverse.
Risque de change.
L'exposition au risque de change des banques marocaines est limitée, moins de 1 pour cent des crédits et dépôts bancaires étant libellés en devises. Les banques ont des positions en devises qui se situent nettement en dessous des limites prudentielles sur les positions globales en devise et les positions par devise. Cependant, une part importante des opérations en devises sont traitées par les filiales des banques marocaines à l'étranger qui ne sont pas soumises aux limites fixées par Bank Al Maghrib mais à celles du pays hôte. De même, la position consolidée en devises des groupes bancaires n'est pas suivie par les autorités de tutelle. Néanmoins, les banques transmettent régulièrement à Bank Al Maghrib les états financiers de leurs filiales à l'étranger.
Risque de crédit
Le niveau des créances en souffrance du système bancaire est relativement élevé ; il représentait 12,6 % des crédits bancaires à fin 1998 (l'équivalent de 5 % du PIB) par rapport à 7,6 % en 1992 et a augmenté à nouveau à fin 1999 en atteignant 14,17 % des crédits. Cette aggravation est essentiellement due aux banques ex-spécialisées (CIH, BNDE, CNCA) qui afficheraient des taux de créances en souffrance de 25,8 % des crédits à fin 1999 contre 9,3 % en 1992. En 1998, près de 90 % de l'encours des créances en souffrance appartient à la dernière catégorie prévue dans les règles de classification et est, dans une large mesure, irrécouvrable. La moyenne d'âge des créances en souffrance serait de plus de 5 ans. Le traitement fiscal des provisions des créances en souffrance favorise la dégradation ponctuelle des créances en arriérés, étant donné que seules les provisions pour créances classées dans la dernière catégorie sont déductibles des revenus sujets à l'impôt.
La hausse du niveau des créances en souffrance dans le bilan des banques n'est pas entièrement attribuable à la détérioration de la qualité de ces actifs, car elle traduit en partie le renforcement des règles de classification des créances en souffrance introduites en 1993, dont la mise en application s'est poursuivie pour la plupart des banques jusqu'à la fin 1996. Les banques ex-spécialisées, et notamment le CIH et la CNCA, voient actuellement leurs créances en souffrance s'aggraver et sont en cours de mise en conformité avec les procédures de classification. De plus, plusieurs banques ne recourent pas à la radiation des créances irrécouvrables, même dans les cas où elles seraient provisionnées, ce qui augmente l'encours des prêts non performants. La réglementation et les pratiques comptables à ce sujet sont ambiguës.
Afin de se conformer aux nouvelles règles de provisionnement des créances en souffrance introduites en 1993, les banques commerciales ont sensiblement augmenté leurs provisions, la proportion des provisions par rapport aux créances en souffrance étant passée de près de 42 % à fin 1992 à 73 % à fin 1998. Aujourd'hui, le niveau de provisionnement des banques commerciales serait adéquat et conforme à la réglementation en vigueur. Quant aux banques spécialisées, elles ne semblent pas se conformer aux nouvelles règles de provisionnement, de sorte que leurs insuffisances de provision donneraient lieu à des fonds propres moindres que ceux apparaissant à leurs bilans.
Répartition sectorielle des créances en souffrance
Un échantillon représentant plus de 86% des créances en souffrance indique que le secteur agricole et l'industrie de transformation en particulier ont comporté des risques de crédit nettement plus élevés que les autres secteurs. L'effet sur le secteur bancaire de la vulnérabilité de l'économie marocaine à la production agricole est principalement concentré sur les opérations de la CNCA.
Créances en souffrance selon la taille des créances
En 1998, les créances en souffrance supérieures à 500.000 DH représentent environ 90% de l'encours total des créances en souffrance contre 86% en 1996. Près de 60% de l'encours de ces créances est attribuable à 394 créances d'un montant supérieur à 10 millions de DH par créance contre respectivement 49% de l'encours et 249 créances en 1996. 53% de ces créances sont d'un montant unitaire supérieur à 50 millions de DH en 1998. Ces données indiquent qu'une grande partie du risque de crédit assumé par les banques est attribuable à de gros clients par opposition aux petites et moyennes entreprises.
Les crédits aux sociétés et personnes apparentées
Ces crédits ont connu une hausse importante passant de 2 à 5,5 % de l'encours des crédits des banques commerciales entre fin 1992 et 1998. Cette hausse est en partie attribuable à une plus grande transparence à ce sujet depuis l'introduction de la nouvelle loi bancaire de 1993.
Cependant, malgré les risques auxquels est affronté le marché financier, celui-ci présente toujours des ratios de rentabilité respectables.
La rentabilité des banques commerciales s'est accrue, puis s'est stabilisée au cours de la période 1993-1998, alors que celle des banques spécialisées, dont la CNCA en particulier, s'est fortement détériorée. La hausse de la rentabilité des banques commerciales provient d'abord d'une augmentation des marges nettes d'intérêt en dépit de la baisse générale des taux. Cette stabilité contradictoire des marges est due essentiellement à l'abolition du PEP en vertu duquel les banques étaient tenues de conserver des valeurs du Trésor à taux réduits et du remplacement de ces valeurs par des titres rémunérés au taux du marché. Ainsi, pour les banques commerciales, les produits bancaires issus des valeurs du Trésor ont augmenté d'environ 44% de 1993 à 1998, même si le poids de ces produits relativement au produit net bancaire est en légère diminution, de 45% en 1993 à 41% en 1998. De plus, il y a eu une augmentation relative des crédits au bilan des banques en contrepartie d'une diminution relative des valeurs du Trésor dont les rendements sont plus faibles.
En pourcentage des actifs, la marge nette d'intérêt de 4,9 % réalisée par les banques marocaines en 1998 est deux à trois fois plus élevée que la moyenne réalisée par les banques de l'euroland en 1998 (2,3 %), de même qu'elle dépasse à peine les marges des grandes banques américaines (4,8%). Le niveau élevé de cette marge permet d'absorber des montants importants de dotations en provisions, conformément au volume élevé des créances en souffrance. En pourcentage des actifs, les dotations nettes aux provisions atteignent près de 0,5 pour cent en 1998 contre un niveau de dotations par les banques américaines de 0,07 pour cent. Les opérations des banques marocaines diffèrent toutefois de celles des grandes banques des pays industrialisés par la faiblesse des revenus de commissions liés aux opérations de hors-bilan.


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